Intervention finale de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica, lors du colloque « L’Allemagne et la construction de la stabilité européenne » du mercredi 10 février 2021

J’ai prévu d’intervenir maintenant sur les aspects internationaux pour remplacer M. Wieder qui n’a pu être des nôtres. Les vues que je pourrai exprimer complètent celles qui ont été énoncées tour à tour par M. Husson et M. Cayla, étant donné que l’éclairage donné par M. Blume peut permettre de définir quelques chemins de progrès communs entre l’Allemagne et ses voisins en difficulté que M. Cayla vient de décrire.

Un élément a pesé lourd dans la réorientation de la politique allemande et européenne en juillet 2020 : c’est le nouveau contexte international issu de l’accession de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016, de la montée en puissance de la Chine, depuis longtemps déjà perceptible, et du clair affichage de ses objectifs d’indépendance technologique (« Made in China 2025 »). Enfin le raidissement des relations sino-américaines depuis 2017, jette une ombre sur le libre-échangisme dont a profité le modèle économique allemand fondé sur le développement des exportations.

La mondialisation engagée à la fin des années 1970 par les dirigeants américains après Nixon et Kissinger, dès 1972-1973, puis par toute la succession des présidents américains jusqu’à Obama, et par les dirigeants chinois, à commencer par Deng Xiaoping (1979), a obéi à plusieurs ordres de considérations : la volonté de la Chine de se moderniser et de sortir de son isolement, l’ouverture du marché chinois aux multinationales américaines, qui y trouvent des ressources de main d’œuvre à bas coût et d’immenses débouchés potentiels, et le calcul stratégique de l’Administration américaine visant à sortir du bourbier vietnamien et à isoler l’URSS dans la dernière phase de la guerre froide. La mondialisation avait donc des fondements objectifs.

Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, au contraire. La croissance exponentielle du PIB chinois et le déséquilibre croissant de la balance commerciale des États-Unis (350 milliards de dollars de déficit en 2017) ont été le résultat de ce choix en faveur de la mondialisation.

Il faut ajouter dans la liste des objectifs poursuivis l’espoir d’une progressive libéralisation de la Chine (économie de marché, adhésion de la Chine à l’OMC en 2001) et l’espoir de démocratisation interne. Ces espoirs ont été déçus. Déjà sous B. Obama, le « pivotement » de la politique étrangère des États-Unis vers l’Asie est proclamé mais il faut attendre D. Trump pour que des mesures concrètes interviennent : taxation des importations, gel des transferts de technologies, etc.

On a vu aussi apparaître un contentieux germano-américain que nous avons été les premiers à signaler, dès 2017, dans un colloque de la Fondation Res Publica [1]. Il est fondé à la fois sur l’excédent allemand de 50 milliards d’euros par an vis-à-vis des États-Unis et sur un effort de défense allemand jugé insuffisant par les Américains, déjà du temps de B. Obama mais ouvertement sous D. Trump qui a ordonné le retrait d’Allemagne de 12.000 GI. Cette décision vient d’être gelée par la nouvelle Administration de Joseph Biden. Qu’en sera-t-il à l’avenir ? En effet, le projet était de positionner 9000 soldats américains en Pologne, contrairement aux engagements pris au sortir de la Guerre froide.

Les priorités de l’administration Biden, notamment la priorité accordée à la volonté d’enrayer la montée de la Chine, seront maintenues (nous consacrerons notre prochain colloque à cette question). En politique intérieure, les démocrates tiendront compte de l’expérience récente et se soucieront davantage des classes moyennes américaines, en particulier la classe ouvrière américaine qui avait beaucoup souffert.

Néanmoins, l’Administration Biden est porteuse de nouvelles orientations : réintégration de l’accord de Paris sur le climat et du JCPOA (accord de dénucléarisation de l’Iran). À quelles conditions ? La levée des sanctions ? On n’en sait rien encore… C’est en tout cas une orientation qui semble quand même prometteuse (je rappelle que M. Robert Malley, nouvel envoyé spécial américain pour l’Iran était intervenu dans un colloque que nous avions organisé en mars 2003 [2] avant même la création de la Fondation Res Publica. Il était alors conseiller de Bill Clinton pour les affaires du Proche-Orient).

J’observe par ailleurs que la prolongation de 5 ans du traité « New Start » avec la Russie sur les forces nucléaires intermédiaires – qui avait été décidée sous l’administration Trump – va dans le sens d’une certaine détente des relations internationales.

Pour anticiper correctement l’évolution de la politique allemande, il faut comprendre la situation de l’Allemagne en dynamique :
L’Allemagne est devenue le second atelier industriel du monde, à égalité avec les États-Unis (1 200 à 1 300 milliards de dollars d’exportation par an), mais loin derrière la Chine, premier atelier industriel du monde (environ 2 000 milliards de dollars d’exportations par an). Il faut avoir en tête ces chiffres pour prendre la mesure de la compétition pour les débouchés entre les trois grands « ateliers industriels du monde ».

Les débouchés de l’Allemagne hors Union européenne vont croissant, ils sont passés de 35 % en 2001 à 42,5 % en 2017 (au prorata des exportations totales de l’Allemagne). La Chine et les États-Unis se disputent la première place dans les exportations allemandes (environ 100 milliards de dollars), avec un avantage pour la Chine.

Il n’en reste pas moins que le marché européen, même s’il est passé de 66 % à 57 % des exportations allemandes de 2001 à 2017, reste et restera le débouché essentiel et indispensable de l’industrie allemande, dans un contexte mondial perturbé par la montée de tendances protectionnistes.

Concernant les échanges franco-allemands, l’Allemagne exporte pour 90 milliards d’euros vers la France tandis que les exportations françaises sont notablement plus basses puisque nous enregistrons sur l’Allemagne un déficit annuel d’environ 20 milliards d’euros si l’on en croit les statistiques françaises, 40 milliards si on prend pour base les statistiques allemandes… Il y a là un mystère que mes conversations avec plusieurs responsables de la direction générale du Trésor ne m’ont pas permis d’élucider… mais je me promets bien de creuser cette question.

La Chine reste un acteur incontournable pour l’Allemagne comme pour l’Europe.

L’accord avec la Chine en matière d’investissements, passé en décembre 2020 sous présidence allemande du Conseil européen favorisera peut-être les capitaux allemands qui pourront s’investir dans la voiture électrique, le transport aérien, les services financiers et numériques, les télécommunications, avec cependant, pour ce dernier secteur, le maintien de l’obligation de passer par des « coentreprises ».

En retour, les Chinois seront certainement intéressés par l’ouverture du secteur des énergies renouvelables en Europe pour leurs capitaux. En même temps des mécanismes ont été mis sur pied garantissant la transparence en matière d’aides publiques (c’était une revendication européenne). Et les clauses prévoyant des transferts obligatoires de technologies vers la Chine ont été interdites.

Avec le traité commercial (RCPE) conclu par Pékin en novembre 2020 avec les pays de l’Asie de l’Est et du Sud-Est et englobant l’Australie et la Nouvelle-Zélande, la Chine devient le pivot du commerce mondial.

L’Allemagne et l’Europe ne peuvent pas être absentes du marché chinois contrairement à ce que semblent croire un certain nombre de gens qui cèdent à des polémiques trop faciles. L’Europe doit pouvoir peser sur les normes mondiales, ce que lui permet l’accord avec la Chine. Reste que cet accord n’est pas encore ratifié par le Parlement européen et risque d’alimenter le contentieux avec l’Administration Biden. Les Européens pourraient faire valoir, tout comme les Chinois d’ailleurs, que le déficit commercial américain (350 milliards avec la Chine, 150 milliards avec l’UE) ne peut être disjoint du statut de monnaie mondiale de fait acquis par le dollar depuis les accords de la Jamaïque (1976), qui lui permet d’avoir des déficits !

L’extraterritorialité du droit américain qui en découle aux yeux de l’Administration américaine depuis bien avant Trump est un autre sujet de contentieux, encore plus douloureux, en particulier pour les Européens. En France, la BNP, qui a écopé d’une amende de 10 milliards de dollars, Alstom et beaucoup d’autres ont dû accepter ce qui est un véritable racket.

Dans la situation actuelle, les tensions vont se concentrer sur la Russie, ce qui peut paraître bizarre étant donnée la place modeste occupée par la Russie dans le commerce mondial (on rappelle souvent que son PIB est au même niveau que celui de l’Italie).

Il est peu probable que l’Administration Biden relâche sa pression sur la Russie. Il faut rappeler que les sanctions édictées en 2014 l’ont été à propos des tensions russo-ukrainiennes dans les régions de Louhansk et Donetzk, et non à propos de la Crimée. Mais ce glissement sémantique dans la bouche des dirigeants occidentaux qui lient désormais ces sanctions au rattachement de la Crimée laisse mal augurer d’une solution à brève échéance. On peut penser au contraire que le conflit va s’éterniser étant donné que, pour quiconque connaît la réalité de près, la Crimée est … russe ! C’est en tout cas le vœu majoritaire de sa population. Il en est ainsi depuis la fin du XVIIIe siècle. La décision de Khrouchtchev, en 1954, de rattacher la Crimée à l’Ukraine était une sorte de dédommagement moral pour le traitement que l’Ukraine avait subi dans les années 1930 au moment de la « dékoulakisation ». Il ne faut pas en tirer plus que cela, me semble-t-il, car la capitale de l’Ukraine restait Moscou.

Si la perspective d’une normalisation des relations avec la Russie s’éloigne, on peut prédire que la tension se focalisera sur des affaires « ponctuelles » au premier rang desquelles l’achèvement et la mise en service du gazoduc Nord Stream 2.

Achevé à 95 %, ce gazoduc a un rapport étroit avec les choix de politique énergétique allemande.

Le choix de sortie du nucléaire fait par Mme Merkel en 2011 répond à une arrière-pensée électoraliste évidente (perspective d’une coalition CDU/CSU – Verts : nous y sommes dix ans plus tard). En même temps la promotion d’énergies alternatives intermittentes oblige l’Allemagne à recourir à la houille et au lignite pour compenser l’intermittence du soleil et du vent. Elle a prévu d’en sortir en 2038. Il est quand même préférable que l’Allemagne produise son électricité avec du gaz, deux fois moins polluant que la houille ou le lignite.

J’ajoute qu’on agite beaucoup la perspective de la dépendance de l’Allemagne et de l’Europe par rapport au gaz russe mais quiconque connaît un peu l’économie russe sait que la Russie dépend autant de ses débouchés, notamment européens, que l’inverse.

Sur cette affaire Mme Merkel a une position très ferme. Mais aussi bien M. Armin Laschet que M. Markus Söder, les deux candidats les plus probables pour le poste de Chancelier, sont eux-mêmes fermement pour l’achèvement de Nord Stream 2. Cette affaire alimente déjà un contentieux germano-américain. Il faudra trouver un compromis. Donald Trump préconisait l’achat de gaz de schiste américain, plus cher que le gaz russe de 35 %.

Cette affaire me rappelle l’affaire de gazoduc sibérien de 1982 où aussi bien F. Mitterrand que H. Kohl avaient « tenu bon ». Finalement, le président Bush avait accepté leurs positions et ce gazoduc s’était réalisé et la réquisition des entreprises américaines fabriquant des compresseurs avait été levée. Et pourtant c’était au temps de l’URSS….

Les relations avec la Russie occuperont ainsi une place centrale (et disproportionnée) dans la relation germano-américaine.

Certaines tensions intra-européennes pourraient apparaître, moins sur la Russie que sur les conditions de « l’atterrissage » après qu’aura été franchi le cap de la crise du Covid et dès lors qu’il faudra redéfinit les règles du jeu de la zone euro.

Le président Macron a affiché le cap d’un rapprochement stratégique avec la Russie car celle-ci, pense-t-il, aura besoin, un jour, d’un « recentrage européen ». Je ne crois pas, pour ma part, au réalisme d’une politique de « regime change » à l’égard de la Russie qui, de surcroît, est une grande puissance nucléaire. Face à l’islamisme radical, nos intérêts se rejoignent. La Russie joue un rôle d’équilibre dans le Caucase face à la Turquie (si l’Arménie existe encore, c’est grâce à la Russie) et en Asie centrale face à la Chine, la puissante montante….

Enfin il n’y a pas d’architecture européenne de sécurité envisageable sans le concours de la Russie : plafonnement des forces : l’accord FNI avec les États-Unis est à cet égard une bonne chose, plafonnement des forces conventionnelles, seul à même d’éviter un retour de la course aux armements, clauses de confiance, etc. Sur tous ces sujets, l’Allemagne partage les mêmes intérêts que la France, malgré ses réserves dictées par le « politiquement correct ». Elle souhaiterait par exemple que M. Navalny soit relâché. Ce serait certainement souhaitable mais c’est une affaire russe et j’ajoute que M. Navalny ne correspond pas tout à fait à l’image qu’on en donne en Occident. C’est un homme politique que l’on pourrait situer entre M. Madelin et Mme Le Pen, c’est-à-dire un nationaliste libéral.

Sur le plan économique nous pourrions essayer de retrouver une place quand la part de la Chine qui détient 21 % du marché russe (contre 4 % à 5 % pour la France) est en train de croître encore. On peut craindre que dans ce domaine notre pays pèche par naïveté et surtout par conformisme. En effet nous sommes victimes de sanctions que nous avons nous-mêmes édictées et nos banques font scrupuleusement respecter les restrictions qui ont été imposées à nos entreprises !

C’est pourquoi je reste optimiste à long terme sur la normalisation des relations avec la Russie. Les États-Unis finiront bien par s’apercevoir que leur politique est contreproductive : elle pousse la Russie dans les bras de la Chine. Elle méconnait de surcroît le caractère profondément européen du peuple russe.

J’en viens aux conditions de l’atterrissage économique pour stabiliser la construction européenne dans la durée, ce qui, à mon avis, peut être le véritable problème, comme l’a dit M. Cayla après M. Husson.

La politique accommodante de la Banque centrale européenne sera-t-elle indéfiniment maintenue ? quand on prête l’oreille à ce qui se dit en Allemagne on voit bien que la politique de la BCE est contestée car elle consiste à subventionner les pays de l’Europe du sud à travers la ligne TARGET2. Je ne m’étends pas sur ces considérations techniques.

L’Allemagne a besoin d’une certaine unité européenne que seule une bonne compréhension franco-allemande peut permettre d’atteindre malgré la mauvaise humeur probable de pays comme la Pologne ou d’autres, excessivement sensibles à des pressions américaines qui vont à l’encontre de leurs intérêts à long terme.

D’autres nuages peuvent assombrir l’horizon : l’exemple donné par le Royaume-Uni, la pérennité de l’orientation de la politique italienne actuelle, le contentieux avec la Pologne et la Hongrie et enfin la lancinante question migratoire.

À toutes ces questions on ne pourra répondre que par une bonne entente européenne dont la clé est d’abord franco-allemande.

La mutualisation de la dette pourra-t-elle être renouvelée, comme semble le souhaiter M. Cayla, au-delà de la crise du Covid ?

La remontée des taux est-elle envisageable ? Si oui, à quel horizon ? Compte tenu de la très forte orientation conservatrice de l’électorat allemand que ne tempère guère le poids croissant des « Verts » (17 % ou 18 % dans les sondages) il faut s’attendre, à terme, à une certaine remontée des taux d’intérêt. C’est sur ce terrain de la politique économique et monétaire que se jouera la durabilité du rapprochement franco-allemand et de la stabilité à long terme de la construction européenne.

De ce point de vue, il est nécessaire de définir une politique industrielle permettant à la France, qui a perdu la moitié de son emploi industriel depuis le début des années 1980, de se réindustrialiser. On n’échappera pas aux normes car il faudra bien définir des règles. Mais on peut aussi définir des dérogations à ces règles. On peut définir des plans de réindustrialisation dans certains domaines qui nous paraissent particulièrement capitaux, de notre point de vue comme du point de vue européen. On peut intéresser l’Europe à cette perspective. Tout cela devrait permettre de maintenir cette bonne entente nécessaire entre la France et l’Allemagne.

La France a pris l’initiative d’ouvrir de larges perspectives en matière de politique européenne afin de tirer les leçons des deux Guerres mondiales. Celles-ci avaient démontré l’absurdité des logiques d’affrontement et d’hégémonie qui avaient opposé précédemment les deux pays. Cette réponse nécessaire était cependant trop abstraite : la France a payé le choix de faire l’Europe par l’acceptation du néolibéralisme anglo-saxon à partir de 1983 puis de l’ordo-libéralisme allemand après 1992. Il suffit de voir ce que ces choix maintenus pendant 40 ans lui ont coûté jusqu’en 2020 en termes de croissance ralentie, de désindustrialisation continue, de chômage supplémentaire, de déficit commercial cumulé et d’endettement extérieur toujours accru. La note a été salée. Elle a été le prix d’un choix politique que nous devons assumer devant les générations futures, en le rendant compatible avec nos intérêts légitimes.

Nous sommes fondés à essayer d’interrompre ce processus et à faire en sorte que la construction européenne rime avec nos intérêts légitimes, c’est-à-dire avec une croissance à terme permettant de résorber le chômage de notre jeunesse. C’est dire que pour la France, le réalisme commande aujourd’hui de n’accepter que des règles qui permettent sa réindustrialisation, la politique industrielle et l’autonomie stratégique remplaçant la concurrence comme paradigme gouvernant sinon la philosophie du moins l’application des traités européens.

Il y a longtemps que je recommande à nos gouvernements de « parler franc » en Europe, ce qui ne veut pas dire parler fort. Quand on a des choses justes à dire et qui correspondent de surcroît à l’intérêt commun (« res publica ») on peut parler doucement ; c’est plus efficace pour convaincre.

À ces conditions qui sont encore loin d’être réunies, on peut être raisonnablement optimiste pour l’avenir, sans ignorer les éléments de prudence mis en lumière par Édouard Husson et par David Cayla qu’illustrent les réactions des dirigeants de la CDU après les propos de M. Braun sur la dette.

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[1] « L’avenir des relations germano-américaines », colloque organisé par la Fondation Res Publica le 18 septembre 2017. (NDLR)
[2] « Les États-Unis et le reste du monde ». Lors de ce colloque organisé au Sénat le 1er mars 2003, avec la collaboration de Jean-Yves Autexier et de Régis Debray, étaient intervenus Jean-Paul Fitoussi, Immanuel Wallerstein, Emmanuel Todd, Ignacio Ramonet, Sami Naïr, Jean-François Poncet, Georges Corm, François Bujon de l’Estang, Pascal Boniface, Zheng Ruoling, Robert Malley, Francis Wurtz, Schlomo Ben Ami, Fausto Bertinotti, Alain Dejammet, Claus Leggewie, Fernando Moran, Youri Roubinski et Hubert Védrine.

Le cahier imprimé du colloque « L’Allemagne et la construction de la stabilité européenne » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.

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