Les dynamiques de développement françaises et allemandes

La place à part qu’occupe la France au Maghreb explique qu’elle ait été la plus proactive dans les tentatives de rapprochement de cette région avec l’Europe. Toutefois, les outils d’intégration qu’offre l’UE, habilement maîtrisés par l’Allemagne en Europe de l’est, ne semblent pas adaptés à la France dont la sphère d’influence nord africaine se situe hors du cadre institutionnel européen. Étude cartographique réalisée pour la Fondation Res Publica par Kevin Limonier, allocataire de recherche et moniteur d’enseignement supérieur, Institut Français de Géopolitique (Université Paris 8) et David Amsellem, doctorant-allocataire de recherche au Centre de Recherche et d’Analyse Géopolitique (CRAG), Université Paris VIII.

La France dispose d’un statut particulier en Afrique du nord. L’histoire coloniale française l’a en eff et liée au Maghreb durant des décennies. Ceci explique qu’aujourd’hui encore, une partie non négligeable de ces populations parlent le français. En outre, la France est aujourd’hui le premier fournisseur de l’Algérie et de la Tunisie (le second pour le Maroc), et le premier client de la Tunisie et du Maroc (le quatrième pour
l’Algérie). Pour toutes ces raisons, et d’autres encore (voir carte II), la Maghreb constitue donc la sphère d’infl uence de la France. C’est précisément pour cela que les grands projets d’intégration des pays du pourtour méditerranéen, et notamment l’UpM, ont été portés par la France
(voir carte I). Mais le cadre européen est-il le plus adapté pour les ambitions françaises ?

Le cas de l’Allemagne en Europe de l’est

Pour des raisons historiques et culturelles, les pays d’Europe centrale et orientale constituent la sphère d’infl uence de l’Allemagne. Leur présence sur le continent européen a justifi é leur intégration au sein de l’UE, facilitant considérablement leurs relations avec l’Allemagne (libre-échange, libre-circulation, etc.).

L’Allemagne peut ainsi profi ter de tous les mécanismes d’intégration qu’off re l’UE pour renforcer sa dynamique de développement à l’est, laquelle a déjà été amorcée au début des années 1990 avec la création du Conseil des Etats de la Mer Baltique (voir cartouche).

Ce n’est pas le cas de la France, dont les perspectives se situent au sud de l’Europe, sur le continent africain, ce qui empêche de lier aussi effi cacement le Maghreb à la France, à l’instar de l’Allemagne et l’Europe de l’est.

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