Conclusion de Jean-Pierre Chevènement

Intervention de M. Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica, au colloque « Le Moyen-Orient dans la politique étrangère des puissances » du 29 juin 2015.

Loïc Hennekinne me glissait : « Les États sont malades dans la région. » Et je lui répondais : « Mais qui les a rendus malades ? »

À l’effondrement de l’Empire ottoman, le monde arabe, qui accède à des formes d’indépendance d’ailleurs peu conformes à celle qu’on lui avait fait miroiter, donne deux réponses : la réaction identitaire (les Frères musulmans sont créés quatre ans après la fin du califat ottoman) et la réponse moderniste qui, en gestation depuis la fin du XIXème siècle, va s’incarner dans des partis libéraux ou des partis socialistes. La conquête des indépendances va emprunter différents canaux.
Comme l’a dit Bertrand Badie, le nationalisme arabe a été en quelque sorte un otage dans la Guerre froide, qui plus est du « mauvais côté » puisqu’il était lié à l’URSS.

Que reste-t-il des régimes nationalistes arabes ?

Nasser fut balayé peu de temps après la Guerre des Six jours (1967) bien qu’il bénéficiât d’un fort coefficient de sympathie (son peuple l’avait rappelé après sa démission). Il mourut le 28 septembre 1970.

La Guerre du Golfe de 1991 eut pour conséquence d’asseoir la prépondérance de l’Iran dans la région bien que ce ne fût certainement pas le but recherché par ses initiateurs. Je rappelle que la première guerre du Golfe n’a jamais trouvé de solution pacifique. Un blocus a été maintenu pendant plus de dix ans sur l’Irak, qui fit des centaines de milliers de morts et tint, en quelque sorte, l’Irak en otage de Saddam Hussein. En 2003, le Président Bush junior, voulant « finir le travail », s’est mis dans un guêpier dont il n’est pas arrivé à se dépêtrer. Obama a voulu en sortir mais, ce faisant, il a donné le pouvoir à une majorité chiite. C’est la première fois qu’on observait une prépondérance chiite dans ce pays qui avait toujours été dirigé par des Sunnites, de l’époque de la monarchie Hachémite (1920) jusqu’à la révolution de 1958, avec le coup d’État militaire puis le coup d’État baasiste. Je ne dirai pas que le baasisme irakien était sunnite. Il avait été fondé par des chrétiens (Michel Aflaq). S’il était à prépondérance sunnite, parce que Saddam Hussein était originaire de Tikrit et qu’il s’appuyait sur les tribus de l’ouest irakien, le gouvernement baasiste, qui se disait laïque, comptait des ministres kurdes et des ministres chiites. On sait comment l’affaire s’est terminée. Saddam Hussein a été pendu, d’ailleurs par des milices chiites.

En Syrie, le régime baasiste (militaire) d’el-Assad, qui a ses chromosomes quelque part dans les années 1960, avait pour logiciel initial la lutte anti-impérialiste contre Israël et pour la Palestine. Je n’ai pas besoin de souligner qu’il est en très mauvaise situation.

Je ne veux pas évoquer le sort de Kadhafi ou du colonel Saleh au Yémen.

Disons que des formes de nationalisme arabe survivent à très grand peine à travers le FLN algérien et, peut-être dans ce qui reste du bourguibisme en Tunisie…

Le Liban est un cas un peu à part mais le sentiment d’appartenance au Liban, me semble-t-il, transcende les communautés, non sans peine, il est vrai.

Je m’interroge depuis fort longtemps sur la réalité des conflits qui agitent l’Arabie saoudite : il est en effet très difficile de distinguer entre les différentes formes de salafisme, salafisme devenu révolutionnaire avec Al-Qaïda. Je rappelle que la guerre du Golfe a été à l’origine de la transformation d’Al-Qaïda dont l’ennemi principal était l’Union Soviétique au temps de la guerre d’Afghanistan. En Égypte, les États-Unis ont joué plutôt sur les Frères musulmans contre Nasser et ailleurs sur les courants traditionnels salafistes (ou wahhabites) depuis le pacte du Quincy [1] en 1945. La lutte contre l’Afghanistan était alors très largement soutenue par l’Arabie saoudite. Je me souviens de conversations assez musclées dans les années 1988-90, au moment où les Russes avaient déjà commencé à évacuer l’Afghanistan. On avait alors pensé qu’il n’y avait pas lieu de rechercher un accord avec Nadjibullah. C’était une erreur. Nadjibullah a tenu quatre ans [2]. Nous avons ensuite laissé le pouvoir aux seigneurs de la guerre puis aux talibans. Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il faudrait qu’on garde à l’esprit les erreurs occidentales accumulées.

Loïc Hennekinne évoquait Suez. Les prouesses du gouvernement socialiste de l’époque ne sont pas à rappeler. Mais ensuite le Général de Gaulle mit fin à la guerre d’Algérie puis organisa le référendum d’autodétermination en Algérie, considérant qu’il valait mieux que l’indépendance de l’Algérie se fît avec la France que contre elle. S’ensuivit la guerre civile franco-française que fut l’épisode de l’OAS. Le Général de Gaulle mena une autre politique vis-à-vis du monde arabe [3] où il essaya de soutenir les forces qu’il considérait comme relativement progressistes. Il avait l’intention de se rapprocher de Nasser, à pas mesurés, il est vrai. Il avait reçu plusieurs dirigeants égyptiens (le maréchal Amar) et irakiens à l’Élysée. Enfin, en 1967, il condamna la colonisation de la Cisjordanie. Chacun se souvient d’une phrase qu’on a complètement détachée de son contexte [4] mais il faut rappeler que le Général de Gaulle avait déclaré que cette entreprise de colonisation allait au rebours du siècle, qui était à la décolonisation, et qu’elle ne manquerait pas de déclencher « des malheurs toujours grandissants »

Ces malheurs grandissants, nous y sommes. C’est la liquéfaction du monde arabe, sa complète décomposition. Il faut s’interroger sur les raisons pour lesquelles on en est arrivé là.

Je ne pense pas que le problème israélo-palestinien ait disparu dans un puits sans fond. C’est la seule nuance que j’apporterai à l’exposé très brillant – et que j’ai beaucoup apprécié – de M. Badie. Il y a toujours des Palestiniens, ils sont même un peu plus nombreux. Ce problème continue donc à se poser dans le subconscient.

À l’époque des « révolutions arabes » – qui n’étaient d’ailleurs pas des révolutions – les peuples arabes avaient finalement ratifié l’existence des États nationaux, montrant qu’ils s’accommodaient assez bien des frontières léguées par la décolonisation.

Aujourd’hui, la mode en matière de communication est de dire que les frontières dessinées par les accords Sykes-Picot sont totalement périmées. Par quoi sont-elles périmées? Par Daesh qui, en effet, veut les supprimer ! J’observe quand même que, au commencement de ce qu’on a appelé « les révolutions arabes », les Tunisiens, les Égyptiens, peut-être même les Syriens… avaient tous à la bouche des revendications de démocratie dans le cadre de leur État national.

La situation actuelle est rendue difficile par le fait que le Moyen-Orient reste une région stratégique pour le monde, pour l’Europe, pour l’Asie, pour les États-Unis. Dans cette région qui reste tout à fait essentielle, une puissance a émergé : l’Iran. On est obligé de le reconnaître si on ne veut pas faire de la politique en dehors des réalités… Oui, l’Iran est là.

On parle d’un « arc chiite »… Je suis plus nuancé. Peut-être y a-t-il un agenda caché. L’ambassadeur Nicoullaud nous a posé la question, je n’ai pas la réponse. J’observe qu’effectivement il y a des Chiites jusqu’au Liban. En Syrie, il y a surtout des Alaouites. Il y a eu une géopolitique qui faisait que la Syrie s’était alliée avec l’Iran contre l’Irak parce que les Baasistes n’étaient pas d’accord entre eux. Le Baas militaire était le Baas syrien et le Baas civil, le Baas irakien, celui de ses doctrinaires, Michel Aflaq et son successeur élias Farah, avec lequel j’ai eu des discussions tout à fait passionnantes. Cette alliance avec la Syrie m’avait paru être plutôt une alliance politique qu’une alliance religieuse.

En est-il autrement aujourd’hui ? Qu’est devenue la révolution iranienne, celle de Khomeyni, inspirée par Ali Shariati ? Son côté anti-impérialiste charmait certaines foules parisiennes [5] qui manifestaient contre le Shah dans les années 1978. C’était un phénomène de mode. Foucault, grand intellectuel français, prenait des positions tout à fait tranchantes [6]. Mais nous avions une position officielle clairement affichée. Nous n’étions pas les seuls : l’URSS, l’Occident tout entier étaient du côté de Saddam Hussein.

Était-ce très adapté ? L’histoire a tranché, d’une certaine manière. Aujourd’hui, objectivement, l’Iran est en position dominante. Il faudrait organiser la coexistence et la sécurité de ces différents pays du Golfe arabo-persique.

Les Chiites, à l’échelle du monde musulman ne sont que 9 % ou 10 % mais ils sont plus nombreux au Moyen-Orient (l’Iran compte environ 85 millions d’habitants et l’Arabie saoudite 30 ou 40 millions). Combien sont des autochtones ? Combien viennent de l’extérieur  pour travailler (c’est le cas de beaucoup d’Égyptiens) ?

Le choc pétrolier de 1973 a provoqué un retournement complet de situation à l’intérieur du monde arabe sunnite. Le centre de gravité de ce monde arabe qui était en Égypte, en Syrie, au Liban, à Bagdad… a basculé vers les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite. Les nombreux émigrés économiques égyptiens dont je parlais rapportent d’Arabie saoudite en Égypte un islam salafiste. En même temps, les moyens financiers énormes que le pétrole a donnés à l’Arabie saoudite et aux pétromonarchies leur ont permis d’essaimer (par la construction de mosquées, de madrasas, par la formation des imams) et de gagner une influence qui s’étend jusqu’au fond de l’Afrique sahélienne et qu’on retrouve dans le Caucase, en Asie centrale, au Pakistan.

Cette vision d’ensemble de ce qui s’est passé révèle la logique de cette évolution. Ces problèmes ne nous échappent pas complètement du point de vue de la rationalité.

Peut-on trouver un équilibre de sécurité, notamment entre l’Arabie saoudite et l’Iran ? C’est évidemment souhaitable même si cala implique la présence de la flotte américaine.

Je pense que l’Iran est parvenu à un stade « thermidorien » de sa révolution. Les Iraniens, considérant qu’ils sont une grande puissance et que, malgré l’effet des sanctions, ils ont fait beaucoup de choses sur le plan de la formation et du développement, se disent qu’ils n’ont peut-être pas tellement besoin de l’arme nucléaire.

Je ne pousserai pas plus loin la discussion sur ce que signifie être un « pays du seuil » [7]. Beaucoup de pays sont dans cette situation. Évidemment, la région est explosive et tout à fait stratégique. Je considère quand même, en tant que républicain français, que nous devrions reconsidérer les choses sous l’angle qu’avait adopté le Général de Gaulle et essayer de favoriser les facteurs de progrès, ce qui permet l’affirmation d’États-nations évoluant vers une certaine démocratie. J’ai lu quelque part que, même chez les salafistes, des écoles se développent, sous l’impulsion du cheikh Al-Salman,  qui essayent de conjuguer le salafisme et la démocratie à la lumière des enseignements de la vie du prophète !

Il faut voir comment les choses peuvent évoluer mais il me semble que nous devons aider le monde arabe dont le cœur est constitué par l’Égypte qui est la grande puissance de la région, même si la puissance financière est du côté de l’Arabie saoudite et des monarchies du Golfe (Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar). À quelques encablures de nos côtes, les pays du Maghreb ne sont pas du tout à l’abri et nous devons aider ces États-nations à surmonter ces bouleversements.

Approcher d’une solution au problème israélo-palestinien serait sans doute un sérieux facteur de détente Mais laquelle ? En dehors de la solution des deux États je n’en vois qu’une, un État binational où coexisteraient juifs et musulmans. Énoncer cette question c’est montrer à quel point elle est pratiquement insoluble. J’en reviens à la solution des deux États. Il devrait être possible d’indemniser un certain nombre de colons.

Il faut trouver des solutions, sinon nous irons vers « des malheurs toujours grandissants ».
Comme l’ambassadeur Nicoullaud, je pense qu’il faut saluer Barack Obama et la constance dont il a fait preuve dans un contexte difficile et je m’inquiète de ce qui se passera avec le président ou la présidente qui lui succèdera. Mais il ne faut jamais insulter l’avenir.

Manuel Valls a récemment parlé de « guerre des civilisations ». Malgré la sympathie que j’éprouve pour notre Premier ministre, je considère que cette expression n’est pas juste car les terroristes ne sont pas une civilisation (d’ailleurs il l’a relativisée). Ce sont des gens qu’il faut combattre et certainement réduire mais on ne le fera qu’en asséchant le terreau sur lequel ils prospèrent, terreau constitué par les conflits dans le monde arabo-musulman autant que par les tensions internes à la société française. Cela va durer longtemps, sans doute des décennies. Mais il faut aborder cette réalité avec sérénité et sang-froid en évitant d’ameuter les populations vis-à-vis de phénomènes auxquels nous ne pouvons que peu de choses. Nous pouvons toutefois tenir un discours de long terme, un discours de sang-froid, un discours républicain qui permette d’accueillir les événements qui sont devant nous en cherchant, dans un premier temps, un accord hautement souhaitable avec l’Iran. Je suis persuadé que c’est à portée de la main. Disant cela je ne veux évidemment pas menacer la sécurité des Arabes Sunnites dont je connais les préoccupations justifiées.

Je n’ai jamais considéré que ces conflits étaient d’abord des guerres de religion. Cette dimension existe – en tant que laïque, je la respecte – mais elle doit être cantonnée, si possible, par la laïcité. J’ose à peine prononcer ce mot tant j’ai conscience de l’abîme qui sépare nos conceptions de celles qui prévalent dans cette région… encore qu’il y avait, par exemple en Irak et en Syrie, des partis qui se disaient laïcs. Quand on se promenait en Syrie, sur les hauteurs de Damas, on croisait des jeunes gens et des jeunes filles qui se bécotaient, ce qui n’aurait pas été possible dans beaucoup d’autres pays arabes.

Nous avons conduit une politique à courte vue. Pourquoi l’Occident n’a-t-il pas eu d’autre politique arabe que celle scellée à bord du Quincy, l’entente entre Roosevelt et le roi Ibn Saoud ? La politique arabe de la France, celle du Général de Gaulle, était autrement plus visionnaire. Malheureusement, la première guerre du Golfe n’a pas été pour la France l’occasion de faire entendre une voix de raison. Cette guerre a été décidée par le Président Bush père et Mme Thatcher le 2 août 1990 au soir, après l’invasion de Koweït. Mais, je le dis avec certitude, il était possible de faire reculer Saddam Hussein. On a préféré la guerre. Je me suis toujours interrogé sur la raison profonde qui avait conduit, fin 1990, à envoyer dans le Golfe 500 000 hommes ! Quand Saddam Hussein a fait la proposition de se retirer du Koweït, proposition qui a pris un cheminement particulier (il est passé par les Soviétiques), on a considéré qu’elle venait trop tard. Loïc Hennekinne a rappelé le discours prononcé plus tôt par François Mitterrand, lors de la séance plénière des Nations Unies, le 24 septembre 1990. Pour avoir vécu cette période qui a immédiatement suivi l’occupation du Koweït, je dois dire qu’on sentait que la décision était prise et que la logique de guerre était en marche dès le début.

M’adressant aux intervenants, qui nous ont fait l’honneur et le rare privilège de leur présence et que nous avons tous écoutés avec beaucoup d’attention et même de passion, je leur demanderai quelle est la logique qui a conduit à ce chaos et comment expliquer que les grandes puissances occidentales, à part la France du Général de Gaulle, ne semblent pas avoir eu d’autre vision que celle du pétrole ?

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[1] Il est fait allusion au pacte signé le 14 février 1945 à bord du croiseur américain, Quincy, par Roosevelt et le roi Ibn Saoud, les USA garantissaient la protection du régime saoudien à la fois contre l’Égypte, la Jordanie, l’Iran… moyennant un approvisionnement en pétrole à prix modérés. Cet accord mettait un terme à la domination européenne sur place.
[2] Secrétaire général du comité central du Parti démocratique populaire d’Afghanistan du 4 mai 1986 au 16 avril 1992, Mohammed Nadjibullah tente de se maintenir au pouvoir après le retrait soviétique mais sa tentative de lancer une politique de « réconciliation nationale » échoue et il est renversé en 1992. Dans l’incapacité de quitter le pays, il se réfugie dans les bâtiments de l’ONU à Kaboul, où il demeure cloîtré durant quatre ans jusqu’à son assassinat en 1996 par les talibans qui avaient pris la capitale.
[3] «  … une fois mis un terme à l’affaire algérienne, nous avions repris avec les peuples arabes d’Orient, la même politique d’amitié et de coopération qui avait été pendant des siècles celle de la France dans cette partie du monde et dont la raison et le sentiment font qu’elle doit être aujourd’hui une des bases fondamentales de notre action extérieure. » Charles de Gaulle, extrait de la conférence de presse du 27 novembre 1967.
[4] « L’établissement entre les deux guerres mondiales, car il faut remonter jusque-là, d’un foyer sioniste en Palestine, et puis, après la Deuxième guerre mondiale, l’établissement d’un État d’Israël, soulevait à l’époque un certain nombre d’appréhensions. On pouvait se demander, en effet, et on se demandait, même chez beaucoup de juifs, si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui sont foncièrement hostiles, n’allait pas entraîner d’incessants, d’interminables frictions et conflits. Et certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, et qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois qu’ils seraient rassemblés dans les sites de son ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis 19 siècles :  » l’an prochain à Jérusalem « . » Charles de Gaulle, extrait de la conférence de presse du 27 novembre 1967.
[5] Ali Shariati, sociologue et philosophe iranien, qui avait étudié à Paris au début des années 1960, était un ami personnel de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Il entretint une longue correspondance avec Franz Fanon.
[6] Le 26 novembre 1978, Foucault écrivait dans le grand quotidien italien Corriere della Sera (article repris en français dans le deuxième tome de ses Dits et écrits) au sujet la révolution islamique dont l’ayatollah Khomeiny allait se proclamer le « guide spirituel » : « C’est l’insurrection d’hommes aux mains nues qui veulent soulever le poids formidable qui pèse sur chacun de nous, mais, plus particulièrement sur eux, ces laboureurs du pétrole, ces paysans aux frontières des empires : le poids de l’ordre du monde entier. C’est peut-être la première grande insurrection contre les systèmes planétaires, la forme la plus moderne de la révolte et la plus folle. »
[7] La notion de seuil nucléaire désignait à l’origine les États accédant ou ayant accédé à la possession de l’arme nucléaire, autres que les cinq États dotés reconnus par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Historiquement, les premiers États qualifiés d’États du seuil ont été Israël, l’Inde et le Pakistan, mais l’appellation s’est ensuite étendue à d’autres pays, parties ou non au TNP, tels que l’Afrique du Sud, l’Irak, la Corée du Nord, voire l’Iran.

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Le cahier imprimé du colloque « Le Moyen-Orient dans la politique étrangère des puissances » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.

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