Accueil de M. Alain Dejammet, Président du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, au colloque « Etats-Unis – Chine : quelles relations ? Et la Russie dans tout cela ? » du 2 juin 2014.

Il y a peu, on nous répétait : La mondialisation « aplatit » tout le monde, elle répand la démocratie sur toute la planète… C’est le bonheur ! Fin de l’histoire !

En réalité les choses ont été plus compliquées qu’on ne le disait et nous avons assisté à un retour au grand galop de l’histoire, de la géographie et, finalement, de la géopolitique. C’est sur ces événements que nos invités, intervenants et discutants vont réfléchir ce soir.

Les États-Unis et la Chine sont les principaux pachydermes dans ce monde plus compliqué qu’il n’y paraissait voici encore quelques années.

Comme on le pressentait depuis pas mal d’années, les États-Unis se sont redécouverts asiatiques. Né à Hawaï dans le Pacifique, B. Obama a pivoté vers l’Asie et, dans son exercice de pivotement, il a rencontré la Chine.

Mais les choses ne sont pas aussi simples que cela.

« États-Unis – Chine, quelles relations ? » C’est le titre délibérément apolitique, impartial – et un peu « tiède » – qu’a choisi la Fondation Res Publica pour ce colloque. Le titre du livre écrit par Alain Frachon et Daniel Vernet est autrement plus incisif : « La Chine contre l’Amérique, le duel du siècle » [1].

C’est sur ce thème que s’exprimera Alain Frachon qu’il est inutile de présenter. Lorsqu’il était directeur des rédactions du quotidien Le Monde, il avait introduit un peu de sérénité dans la vie parfois agitée de ce journal de référence. Chroniqueur régulier de politique étrangère, il s’exprime très souvent sur ces sujets, y compris sur les relations entre la Chine et les États-Unis. Ses éditoriaux de politique étrangère dans Le Monde ne sont pas signés mais chacun y reconnaît la sagesse, l’expérience et le grand sens du discernement d’Alain Frachon.

Pour lui répondre, Jean-Paul Tchang, économiste et publiciste. Autrefois l’un des élèves du Général Guillermaz [2], Jean-Paul Tchang a été très récemment l’excellent truchement entre deux philosophes : Régis Debray et Zhao Tingyang [3], pour aboutir à la rédaction d’un livre dont il a écrit l’avant-propos : « Du ciel à la terre » [4], ouvrage qui donne à réfléchir.

Mais les événements des récents mois… et l’histoire imposent une autre question : « Et la Russie dans tout cela ? ».

En 2008, à la première World Policy Conference d’Évian, D. Medvedev, Président de la Russie, parlait d’euro-atlantisme et d’ancrer véritablement la Russie dans l’Europe. On hésitait sur les limites de cet « euro-atlantisme ». Incluait-il les États-Unis ou s’arrêtait-il à Brest ?

Aujourd’hui on entend parler d’Eurasie. Est-ce un basculement de la Russie vers l’Asie ou plutôt un effort de la Russie pour se rapprocher de quelques pays asiatiques en leur donnant un tropisme européen ? Sur ces questions intéressantes nous avons demandé à Dominique David, vice-président exécutif de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) et rédacteur en chef de la revue Politique étrangère de s’exprimer.

Suivra la discussion, sous la présidence de Jean-Pierre Chevènement qui, probablement, se posera la question : Et l’Europe dans tout cela ?

A la tribune s’exprimeront Claude Martin, un spécialiste de la Chine, Jean Cadet, un diplomate très au fait des affaires européennes, qui, de 2003 à 2006, fut ambassadeur en Russie où il s’est rendu très récemment, et Jean de Gliniasty, notre dernier ambassadeur en titre en Russie, qui a quitté Moscou à l’automne dernier.

D’autres éminents spécialistes poursuivront la discussion depuis la salle.

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[1] La Chine contre l’Amérique, d’Alain Frachon et Daniel Vernet, coll. Documents Français, éd. Grasset & Fasquelle, octobre 2012.Bas du formulaire
[2] Diplomate et militaire, spécialiste de la Chine du 20ème siècle et en particulier du PCC, le Général Jacques Guillermaz fut l’un des fondateurs du Centre de Recherches et de Documentation sur la Chine Contemporaine qu’il dirigea jusqu’en 1976.
[3] Zhao Tingyang est professeur à l’Académie chinoise des sciences sociales et a enseigné à Harvard. Ses ouvrages, Crise de la philosophie (1992), Sur les vies possibles (1994) et Le système Tianxia : une introduction à la philosophie d’une institution mondiale (2005), ne sont pas traduits en français.
[4] Du ciel à la terre, la Chine et l’Occident, ouvrage de correspondance entre Régis Debray et Zhao Tingyang, traduit et présenté par Jean-Paul Tchang (qui a présidé à cette rencontre et traduit aux auteurs chaque lettre dans sa langue), éd. Les Arènes, mars 2014.

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Le cahier imprimé du colloque « Etats-Unis – Chine : quelles relations ? Et la Russie dans tout cela ? » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.

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