Accueil de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica, au colloque « Radiographie des entreprises françaises » du 4 avril 2011
Nous avons intitulé ce soixante-deuxième colloque « Radiographie des entreprises françaises ». Il nous a paru, lors d’une réunion du conseil scientifique, que, parmi toutes les thématiques que nous avions explorées, manquait celle de l’entreprise. Peut-être faut-il voir là l’amorce d’un mea culpa. L’esprit d’entreprise est une chose essentielle, nous ne l’avons certainement pas assez souligné.
Moi-même, je fais mon mea culpa. En 1981, la gauche avait nationalisé un certain nombre de grands groupes. C’était une excellente chose. Si le résultat n’a pas été ce que nous envisagions il n’a pas été mauvais pour autant. Peu après, une grande campagne avait été menée sur le thème « réconcilier la gauche et l’entreprise ». Curieusement, cela se passait un peu avant qu’on ne parlât de la « création de la valeur » pour l’entreprise, qui allait devenir le thème dominant de la période suivante.
Je vous confie ces réflexions pour introduire le débat.
Nous entendrons d’abord Monsieur Laurent Faibis, Président du groupe Xerfi, qui a publié un ouvrage remarquable (1) – que je vous recommande – sur « La France et ses multinationales ». Il nous parlera de la situation des entreprises en France et du problème de notre tissu entrepreneurial : PME, PMI, ETI (entreprises de taille intermédiaire). On déplore tous les jours que l’Allemagne dispose d’un tissu de PMI dont on ne trouve pas en France l’équivalent. M. Faibis nous parlera de la façon d’améliorer la compétitivité de ces entreprises et, s’il le souhaite, développera le thème de l’introduction de son livre : « Conjuguer stratégies globales et intérêt national ».
Monsieur Michel Volle, économiste, qui a également contribué à cet ouvrage collectif, a publié plusieurs livres dont « la E-conomie » (2) et « Prédation et prédateurs » (3). Sa réflexion porte sur le système technique. Il nous dira comment maîtriser l’informatisation pour renforcer la compétitivité de la France. Nous pourrons le questionner sur l’évolution des systèmes techniques et sur la révolution technique actuellement en cours, thèmes sur lesquels il a développé une pensée très élaborée. De son passage au cabinet d’Anicet Le Pors, je reconnais l’empreinte d’un technicisme vigoureux qui part des structures de la production pour aller vers les étages supérieurs : une bonne méthode qui a fait ses preuves en maints domaines même si Marx lui-même parlait de Wechselwirkung (interaction réciproque). Son axe de recherche est très intéressant.
Enfin, Jean-Luc Gréau, que chacun ici connaît, membre du conseil scientifique de la Fondation Res Publica, tracera des pistes pour un actionnariat stratégique des groupes français.
Jean-Michel Quatrepoint, qui ajoute à son expérience de journaliste celle de chef d’entreprise, a des vues tout à fait pertinentes sur le tissu industriel français, sur la manière dont il pourrait évoluer, sur les moyens de réindustrialiser la France. C’est une grande tâche, difficile. Chacun pressent que cela est nécessaire si nous voulons que la France ne soit pas finie.
Ensuite je lancerai le débat.
Je propose de donner tout de suite la parole à Monsieur Laurent Faibis, Président de Xerfi.
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1/ La France et ses multinationales. Stratégie globale et intérêt national, sous la direction de Laurent Faibis, avec la collaboration de Jean-Michel Quatrepoint. Éd. Xerfi, janvier 2011
2/ E-conomie de Michel Volle, éd. Economica, septembre 2000
3/ Prédation et prédateurs de Michel Volle, éd. Economica, janvier 2008
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