Y a-t-il un modèle allemand?

Intervention de Patrick Artus, Économiste, professeur à l’École polytechnique, directeur de la Recherche et des Études de Natixis, au colloque « Les choix de l’Allemagne » du 18 octobre 2010.

Mesdames, Messieurs, c’est un grand plaisir de participer à cette réflexion sur un sujet extrêmement important. Sur ce thème, du simple point de vue objectif, un certain nombre d’idées floues circulent. C’est pourquoi j’adopterai délibérément un profil d’économiste, laissant à mes collègues les approches politique et historique sur lesquelles ils sont bien plus compétents que moi.

J’essaierai en trois points de comprendre un peu mieux le modèle allemand – si modèle il y a – et les raisons des difficultés de parvenir à des vues ou des positions communes en matière économique, au bénéfice de la France et de l’Allemagne.

Sur les questions structurelles, qu’on peut appeler microéconomiques, il est assez clair que la France a beaucoup à apprendre de l’Allemagne. Les évolutions, que je détaillerai, donnent aujourd’hui à l’Allemagne une supériorité très forte sur la France dans le domaine de la structure microéconomique. Je montrerai ce que ceci peut apporter à l’emploi et à la croissance dans une perspective de long terme.

Le problème – ce sera mon second point – est que, assez souvent, on mélange cette question avec celle de la politique macroéconomique. Monsieur le ministre-conseiller évoquait à l’instant le débat sur le caractère coopératif ou non-coopératif de la politique salariale de l’Allemagne. Je crois qu’en réalité la performance de l’Allemagne, dans un certain nombre de domaines comme le commerce extérieur, n’a pas grand-chose à voir avec sa politique macroéconomique. On surestime grandement le rôle de la macroéconomie dans cette performance qui est, à mon avis, essentiellement liée aux structures économiques allemandes. On aurait pu, toutefois, émettre de très grandes réserves sur un modèle macroéconomique qui profitait aux entreprises allemandes mais sans doute pas aux Allemands. Je m’expliquerai sur ce point. Mais il me semble que ceci est en train de changer : Nous commençons à voir émerger – de la façon négociée habituelle en Allemagne – l’idée qu’il n’est peut-être pas complètement ridicule, de temps en temps, d’augmenter les salaires. Nous pourrions donc nous trouver dans le futur face à une Allemagne qui allierait des performances microéconomique et macroéconomique supérieures à celles de la France.

Enfin, troisième point, je dénoncerai, pour stimuler le débat, une très grande erreur dans la représentation allemande d’une union monétaire. Tous les Allemands s’accordent à penser que la zone euro marcherait mieux si l’ensemble des pays membres avaient adopté les pratiques allemandes. Ceci est la négation même des fondements d’une union monétaire.

Sur le plan microéconomique, l’élément le plus spectaculaire est évidemment la performance allemande à l’exportation. Vous rappeliez qu’il faut regarder globalement les importations et les exportations. Des travaux très récents (évoqués il y a quelques jours dans un colloque organisé à Paris par Pascal Lamy, au titre de l’OMC, avec des universitaires allemands) contestent l’idée selon laquelle l’Allemagne ayant, beaucoup plus que la France, délocalisé dans les pays émergents, les exportations étaient en partie compensées par les importations, ce qui, en termes nets, relativisait la supériorité allemande. En réalité la part des importations dans les exportations est la même en Allemagne et en France, l’Allemagne n’a pas davantage délocalisé dans les pays d’Europe centrale ou en Asie que la France et la performance à l’exportation est incontestable. Un travail du Professeur Marin (1) montre d’ailleurs que, contrairement à une idée répandue, les délocalisations allemandes ne visent pas à chercher des coûts bas dans des pays où les travailleurs sont peu qualifiés mais, au contraire, à trouver dans les pays d’Europe centrale des qualifications qui manquent en Allemagne. L’outsourcing vise donc plus la recherche de salariés qualifiés que la baisse des coûts : Les entreprises allemandes se sont heurtées à une très grande insuffisance de ressources en matière d’offre qualifiée à l’intérieur de l’Allemagne, c’est la raison essentielle des délocalisations vers les pays d’Europe centrale.

La comparaison entre les exportations allemandes et françaises est donc pertinente… et terrible ! Christine Lagarde abhorre particulièrement le graphique du niveau des exportations où on voit que l’Allemagne exporte sept fois plus que la France vers la Chine, cinq fois plus vers la Russie, l’Europe centrale et les pays producteurs de pétrole. Le plus frappant est la très grande réactivité des exportations allemandes. Quand la demande internationale augmente, instantanément, vous voyez augmenter les exportations allemandes tandis que les exportations françaises ne bougent pas. C’est dramatique : Un boom dans les pays d’Asie entraîne un boom des exportations allemandes … et les exportations de la France restent absolument plates. On note en France une incapacité totale à réagir à un supplément de demande internationale alors que le tissu productif allemand y répond instantanément et très fortement.

Je crois que ceci vient de la structure microéconomique : Les entreprises allemandes sont plus grandes, elles sont mieux financées, avec moins de dette et plus de capital. Un entrepreneur financé par de la dette, tétanisé par la peur de la faillite, ne prend pas de risques, il n’essaye pas d’exporter et ne développe pas de nouveaux produits. Les entreprises familiales prennent plus de risques bien mesurés. Il y a 250 000 entreprises exportatrices en Allemagne (nombre en augmentation constante) contre 90 000 en France (nombre qui n’arrête pas de baisser).

On peut entrer dans le détail des évolutions microéconomiques.
Il y a une montée en gamme beaucoup plus globale dans la production allemande. La France, dans une logique de niche, est montée en gamme dans un certain nombre de niches productives : le matériel de transport, le nucléaire etc. pendant que l’Allemagne montait en gamme sur tous les produits : la chimie, le verre, l’automobile … Cela fait une très grande différence.

D’autres évolutions fournissent davantage matière à polémique. La fiscalité allemande a été orientée dans un sens favorable à l’emploi. Mais c’est une fiscalité de type conservateur, comme celle que les Anglais sont en train de mettre en place, qui compense la baisse des charges des entreprises en augmentant la TVA. En fait, on taxe la consommation pour détaxer le travail, ce qui est favorable à l’emploi mais défavorable à la croissance, au moins pendant quelques années. Les règles du marché du travail (les lois Hartz 1, 2, 3 et 4) ont mis en place des incitations assez violentes au retour sur le marché de l’emploi telles la mise sous conditions des indemnités de chômage et la création du statut de micro-entrepreneur : des conditions dures mais de puissants effets d’offres.

Je pourrais parler du lien évident entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée, qui est beaucoup plus clair en Allemagne qu’en France. Des dépenses de Recherche et Développement équivalentes en Allemagne et en France conduisent à trois fois plus de brevets par habitant en Allemagne qu’en France. Je crois que là réside la supériorité allemande.

Ces observations devraient nous inciter, nous, Français, à réfléchir à la manière dont nous finançons nos PME. Pourquoi nos PME ne grandissent-elles pas ? Notre fiscalité n’est-elle pas trop défavorable à l’emploi ? Pourquoi la recherche fondamentale ne donne-t-elle pas lieu à des applications ? Toutes choses qui font la supériorité allemande aujourd’hui dans l’industrie.

En revanche, la macroéconomie de l’Allemagne est souvent déroutante.

L’Allemagne vit depuis trop longtemps (vingt ans) sur le traumatisme de la réunification. La conviction subsiste qu’il faut à tout prix réduire les coûts parce que le pays est devenu trop cher après la réunification. Or ce n’est plus vrai. Les coûts salariaux unitaires dans l’industrie sont de 15% plus bas en Allemagne qu’en France. Il n’y a plus aucun déficit de compétitivité de l’Allemagne par rapport aux autres pays européens, au contraire. Depuis cinq ou six ans, toute la compression des coûts de production en Allemagne ne se transforme plus en baisse des prix mais en marge bénéficiaire des entreprises. Ces profits des entreprises sont devenus tellement importants qu’ils ne sont pas investis. Les entreprises allemandes thésaurisent des profits qu’elles n’utilisent pas et qui, par définition, ne sont pas distribués à leurs salariés. On est donc rentré dans un régime qui, ayant continué trop loin la correction du handicap de compétitivité du début des années 90, conduit à un partage des revenus extraordinairement défavorable aux salariés. Les Allemands n’ont donc pas profité de l’efficacité et de la profitabilité de leurs entreprises. Et, depuis une décennie, le gonflement de l’épargne d’entreprise a été totalement stérile.

C’est en train de changer. De ce point extrêmement important dépend le jugement qu’on va porter sur l’Allemagne.

Dès 2007, on a vu un rattrapage assez important des salaires. Puis la crise est survenue. Un nouvel accord IG Metall est prévu pour l’année prochaine… Une prise de conscience collective se dessine en Allemagne : le patronat, le gouvernement et les syndicats, disposant des marges de manœuvre pour augmenter les salaires, s’entendent sur l’idée de donner aux salariés allemands une partie du bien-être de leurs entreprises.

Si cette tendance se confirme, nous, Français, avons du souci à nous faire ! En effet, non seulement les Allemands seront alors meilleurs en microéconomie mais ils nous surpasseront en macroéconomie. Nous n’avons pas de profits à distribuer à nos salariés, la profitabilité des entreprises françaises – qu’il ne faut pas juger sur le CAC 40 – est extrêmement faible. Nous n’avons donc pas cette capacité à partir d’une base productive profitable de distribuer un supplément de salaire, ressuscitant de la demande intérieure. C’est la raison pour laquelle – et ceci a sans doute des conséquences politiques – l’Allemagne va avoir durablement une croissance beaucoup plus importante que la nôtre. Elle profitera beaucoup plus de la croissance rapide des pays émergents et elle ne fera plus l’erreur de ne pas distribuer à ses citoyens les profits et les revenus que ceux-ci procurent.

La critique qu’on faisait en France d’une l’Allemagne non coopérative qui gagnait des parts de marché en baissant les salaires était donc erronée. Ce n’est pas la baisse des salaires qui a permis à l’Allemagne de gagner des parts de marché, c’est la montée en gamme et le développement de l’industrie. Les baisses de salaires nuisaient plus aux Allemands qu’aux voisins de l’Allemagne. Je répète que cette vision est en train de changer, y compris dans le patronat allemand, me semble-t-il.

Dernier point : la représentation allemande de la zone euro.

Je ne reviens pas sur la surveillance des déficits publics qui ne suscite pas de désaccord profond entre les pays européens. Nous ne pourrons pas nous « payer » une deuxième Grèce, d’où la nécessité d’une plus grande vigilance et de la mise en place de mécanismes de surveillance multilatérale, de pénalisations. On pourrait débattre sur la bonne nature des pénalités mais il me semble que les deux sujets importants dans notre débat sont l’euro et la vision de ce qu’est une union monétaire.

Un article du dernier bulletin de la Deutsche Bundesbank expliquait qu’il était souhaitable que les pays d’Europe du sud se réindustrialisent, deviennent plus compétitifs, baissent leurs coûts de production, réinvestissent dans l’industrie pour se rapprocher du modèle allemand. Ceci est complètement faux. Une union monétaire doit justement permettre aux pays de se spécialiser différemment. Il n’y a pas d’obstacle à la circulation des biens, des individus, du capital et – comme disent affreusement les économistes – on « exploite les avantages comparatifs », ce qui veut dire que jusqu’à la fin des temps, l’Allemagne, la Slovaquie, la Slovénie, l’Est de la France … seront des pays industriels tandis que l’Espagne restera une économie de services. Réindustrialiser l’Espagne n’aurait aucun sens : Personne ne suggère qu’on mette des usines de ciment en Floride ! L’Espagne qui a des plages ensoleillées, se spécialise naturellement dans le tourisme. C’est ce qu’on observe dans toutes les unions monétaires. Paul Krugman développait cette idée, au début des années 90, dans une critique des travaux de Mandel, expliquant qu’à l’intérieur d’une union monétaire, les régions se différencient en se spécialisant : les régions industrielles, les régions spécialisées dans les nouvelles technologies, des régions vouées aux services, des régions touristiques… Selon lui l’efficacité exige que les pays se spécialisent en fonction de leurs avantages comparatifs.

Il faut donc nous faire à l’idée qu’à très long terme coexisteront des pays d’économie de services, des pays d’économie industrielle, qui n’auront pas les mêmes niveaux de salaire, les mêmes taux de croissance ni les mêmes gains de productivité, qui ne fabriqueront pas les mêmes biens. Les pays industriels auront des excédents commerciaux, les pays de services auront des déficits commerciaux. On ne trace pas de piste en demandant aux Espagnols de réindustrialiser et de faire disparaître leurs déficits extérieurs. Ce n’est pas ça qui va se passer, c’est l’inverse : Les Espagnols vont perdre le reste de leur industrie et ils auront, jusqu’à la fin des temps, un énorme déficit extérieur. Qui mesure le déficit extérieur de la Louisiane ou de la Floride ? Nous devrons apprendre à faire coexister dans la même zone monétaire de grandes régions (plutôt que des pays car les frontières ne dessinent pas vraiment les spécialisations productives) très différentes.

On pourrait distinguer, par leurs structures économiques, deux zones euro : une zone euro allemande et une zone euro espagnole. Le tiers nord de la France appartenant plutôt à la zone euro allemande, le reste se rattachant à la zone euro espagnole. Cette hétérogénéité va être croissante et non décroissante. Or, ceci n’est tenable dans une union monétaire que s’il y a du fédéralisme : si la partie qui s’enrichit plus transfère des revenus à la partie qui s’enrichit moins. Sinon, nous fabriquerons quelque chose qui sera totalement intenable à long terme en raison des écarts croissants de revenus entre les zones. Ce qui n’existe pas aux États-Unis où les impôts sont fédéraux, où les gens sont mobiles, à l’inverse de ce qui se passe en Europe.

La vision allemande (chacun pour soi et pas de fédéralisme) ne me semble pas compatible avec l’hétérogénéité croissante, inévitable dans une union monétaire, et qui, sans une dose de fédéralisme, menace à long terme la stabilité de cette union monétaire.

L’euro est aussi, me semble-t-il, une source importante de conflit potentiel entre la France et l’Allemagne pour une raison objective. En effet, l’appréciation de l’euro a très peu d’effets négatifs sur l’économie allemande. On pourrait même déceler certains effets positifs au moins jusqu’à une certaine appréciation. Ceci tient à la taille des importations (quand l’euro s’apprécie, les importations coûtent moins cher) et au positionnement en gamme de la production (les produits hauts en gamme ont une demande assez peu élastique au prix). D’ailleurs, l’appréciation de l’euro n’a eu à peu près aucun effet négatif sur la demande pour les produits allemands en Asie et aux États-Unis. Par contre, la demande de produits français, italiens ou espagnols dépend fortement des prix de ces produits. Pour vous donner un ordre de grandeur, si l’euro s’apprécie de 10% par rapport à toutes les monnaies, au bout de quelques années, les exportations de la France baissent de 11%, les exportations de l’Allemagne de 2%. Et comme l’Allemagne regagne sur la valorisation de ses importations, la balance n’est pas forcément négative pour l’Allemagne.

Je crois donc, revenant à mon point précédent, qu’en raison de l’hétérogénéité de la zone, nos intérêts vis-à-vis de l’euro ne sont pas les mêmes. Ceci, évidemment, rendra extrêmement difficile une position commune si l’euro continue à s’apprécier, ce qui est malheureusement très probable compte tenu de la politique menée aux États-Unis.

En conclusion, il faut imiter l’Allemagne en tout… sauf dans leur vision de l’Europe !

Jean-Pierre Chevènement
Merci, Monsieur le professeur. Voilà qui donne matière à débat.
Je donne la parole à M. Weigel, qui doit nous quitter, pour lui laisser le temps de développer ses réactions.

Detlef Weigel
Je vous remercie vivement de me donner l’occasion de réagir aux propos du professeur Artus avant de partir.

Je ne suis pas économiste mais il est facile d’expliquer la récente modération salariale en Allemagne. Les entreprises ont été confrontées à un choix : licencier un certain nombre de salariés ou négocier une baisse des salaires pendant une période donnée, afin de préserver les emplois.

Une autre mesure a été particulièrement couronnée de succès, je veux parler du chômage partiel que nous appelons Kurzarbeit. Au lieu de licencier, une entreprise touchée par la baisse des ventes due à la crise garde ses salariés. Ceux-ci effectuent moins d’heures de travail, une partie de leur salaire étant compensée par l’État et par l’entreprise elle-même. Ce chômage partiel qui a bénéficié de l’appui des fonds de l’État a été négocié entre les partenaires sociaux.

La modération salariale a été, je crois, nécessaire pour certaines entreprises et le succès que nous voyons aujourd’hui montre que ce fut une bonne politique.

Est-ce que tout le monde doit adopter la vision allemande de l’union monétaire ?
Certainement pas. Mais je crois qu’il est légitime de notre part de demander à nos partenaires de rester fidèles aux bases contractuelles de cette union monétaire qui impliquent les critères et le pacte de stabilité. Non seulement il faut revenir au pacte de stabilité mais nous sommes convaincus qu’il faut le renforcer. Nous sommes d’ailleurs d’accord avec la France sur cette nécessité.

Soyons clairs : la force exportatrice de l’économie allemande n’est pas le résultat d’une planification de la production par le gouvernement allemand. Au contraire, ce sont les PME et les grandes entreprises qui, par des décisions entrepreneuriales, par des milliers de décisions individuelles, ont fait la force exportatrice de l’Allemagne. Nous nous en félicitons parce que cela nous permet de vivre mieux et c’est bel et bien le fruit de multiples initiatives des entreprises privées. Le soupçon selon lequel le gouvernement allemand inciterait les entreprises à prendre certaines décisions est absolument infondé.

Certes, de cette façon, nous sommes beaucoup plus dépendants des exportations que la France. La crise l’a montré : La France a beaucoup mieux survécu à cette crise, avec des ruptures moins graves dans les exportations. L’Allemagne est hypersensible à ce qui se passe à l’extérieur. La baisse importante du PIB allemand explique partiellement l’actuelle hausse de la croissance allemande de 3,5 %.

J’aurais encore beaucoup à dire mais, si vous le permettez, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Sénateur, je dois vous quitter, étant appelé par d’autres obligations. Je prie Monsieur Korinman de bien vouloir m’excuser d’avoir pris la parole avant lui.

J’espère vivement que, même s’il n’est pas question de prendre l’Allemagne pour modèle, nous trouverons, comme d’habitude, un accord sur le plan européen.

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1/ A New International Division of Labor in Europe : Outsourcing and Offshoring to Eastern Europe, Journal of the European Economic Association, Papers and Proceedings, 2006.Reprint in: J. Winiecki (ed.): Competitiveness in New Europe, 122-136, Routledge, London and New York, 2008.
Dalia Marin est professeur d’économie internationale à l’université de Munich.

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Le cahier imprimé du colloque « Les choix de l’Allemagne » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.

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