Accueil par Jean-Pierre Chevènement
Accueil de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica, au colloque du 19 octobre 2009, Quel système monétaire international pour un monde multipolaire ?
Quel système monétaire international pour un monde multipolaire ?
Nous avons déjà tenu plusieurs colloques relatifs, l’un à l’avenir de l’euro (1), l’autre à l’avenir du dollar (2) mais, les événements se précipitant, nous sommes amenés à traiter ce sujet mis sur la place publique par les déclarations de dirigeants chinois (ministre adjoint des Finances, autorités de la Banque centrale chinoise) au moment même où on perçoit des signes de fléchissement du dollar.
Lors du colloque consacré à l’avenir du dollar, Monsieur Aglietta, , nous avait expliqué que le rôle économique de la monnaie de réserve est très peu dépendant du taux de change de cette monnaie, que la monnaie est un bien collectif et qu’une monnaie de réserve bénéficie d’un effet de réseau qui lui assure une longévité supérieure à la longévité de la puissance qui l’émet.
Depuis 2008, les autorités chinoises, ont appelé à une nouvelle monnaie de réserve constituée d’un panier de monnaies, à l’image des DTS. Je ne rappellerai pas les propositions faites, en son temps, par le général De Gaulle. Monsieur Fourcade, qui nous fait l’honneur de sa présence, nous parlera tout à l’heure, entre autres choses, des accords de la Jamaïque (il était alors ministre des Finances). Il nous dira comment, à ses yeux, le problème se posait à l’époque, et comment il se pose aujourd’hui.
J’observe que la Chine continue à acheter des bons du Trésor américains. Elle mène, en fait, une politique très prudente : il y a sa politique déclaratoire mais il y a aussi sa politique réelle. De 2008 à 2009, la masse des actifs qu’elle détient en dollars a augmenté de près de 400 milliards. Ceci révèle une relation de solidarité objective entre les États-Unis et la Chine (nous consacrerons en janvier 2010 un colloque à la relation sino-américaine). Il se peut qu’à longue échéance la Chine joue, non une nouvelle monnaie constituée d’un panier de monnaies, mais le rôle de sa propre monnaie (le renminbi (rmb), dit également yuan) qui aujourd’hui n’est pas convertible mais qui demain pourrait l’être. Je risque une hypothèse : c’est le yuan – et non les DTS – qui concurrencerait alors le dollar, au moins en Asie, zone d’attraction économique de la Chine.
A mes yeux l’euro ne sera pas une monnaie de réserve concurrençant véritablement le dollar mais des arguments forts militent en sens contraire. Nous en discuterons.
Je veux remercier très sincèrement les intervenants :
Monsieur Dominique Garabiol, directeur à la Caisse nationale des Caisses d’épargne ouvrira le colloque pour la Fondation puisque c’est lui qui l’a proposé et pensé.
Ensuite je donnerai la parole à Monsieur Patrick Artus, Directeur des études à Natixis, professeur à l’Ecole polytechnique, puis à Monsieur Jean-Luc Gréau, économiste bien connu, auteur de « L’avenir du capitalisme », suivi de Monsieur Michel Aglietta, Conseiller scientifique au CEPII, professeur à l’Université de Paris X, enfin à Monsieur Jean-Pierre Fourcade, sénateur des Hauts-de-Seine, ancien ministre des Finances, négociateur des accords de la Jamaïque.
D’autres personnalités, présentes dans la salle – je pense à Monsieur Jean-Michel Quatrepoint qui vient de publier un livre sur la crise – ont préféré intervenir au cours du débat qui s’ouvrira ensuite.
Je donne tout de suite la parole à Monsieur Garabiol.
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1) « L’avenir de l’euro », Politique monétaire et croissance dans la zone euro. Comment réformer l’architecture de la zone euro ? Quel peut être le rôle international de l’euro ?, colloque tenu le mercredi 28 septembre 2005
2) L’avenir du dollar, colloque tenu le lundi 12 juin 2006
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