Accueil par Jean-Pierre Chevènement

Accueil de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica au colloque du 14 janvier 2008, Territoires et classes sociales en France dans la mondialisation.

Mesdames, Messieurs, j’ai plaisir à vous accueillir pour le 28e colloque de la Fondation Res Publica, le premier de l’année 2008, intitulé « Territoires et classes sociales en France dans la mondialisation ».
C’est un vaste sujet, les enjeux territoriaux sont multiples et se laissent saisir à différents niveaux. Des niveaux de collectivités, on dit souvent en France qu’ils seraient trop nombreux. J’observe qu’ils sont aussi nombreux dans les pays voisins, si l’on excepte cette spécificité française des 36 600 communes, à nous seuls autant que dans le reste de l’Europe des Quinze.
Il y a l’enjeu républicain des territoires. Les observateurs de la géopolitique des territoires savent que se sont développés en France des phénomènes relativement nouveaux : nationalismes régionaux ou appropriation de certains territoires par des minorités qui entendent les contrôler. En même temps, on ne peut pas se borner à une vision purement géopolitique si on ne fait pas l’analyse de ce qui se passe en profondeur dans notre pays depuis plus de trente ans, depuis que la crise s’est progressivement installée dans le paysage : chômage de masse, blocage de l’ascenseur social, et, en même temps, hésitation des politiques publiques, crise de la politique du logement (mais encore faudrait-il l’analyser), envol de la spéculation foncière et immobilière, relégation d’un certain nombre de couches sociales, moins dans les quartiers sensibles que dans les espaces périurbains et ruraux, comme le font observer Monsieur Guilluy et Monsieur Noyé dans leur Atlas des fractures territoriales (1). Il me semble que nous n’avons pas été assez sensibles à ce phénomène de l’étalement urbain et de la fuite vers les périphéries des couches populaires. Cela mérite une analyse approfondie.
Je reste attaché, pour ce qui me concerne, au modèle républicain mais je constate sa crise qui revêt bien d’autres aspects. Il n’y a pas seulement l’aspect géopolitique ou l’aspect social, il y a l’aspect politique, il y a le creusement du fossé entre les élites et les couches populaires. Tout cela va de pair.
Nous aurons le plaisir d’écouter des intervenants qui ont consacré une grande partie de leur réflexion à ces différents aspects.

Je vous propose de commencer par Monsieur Christophe Guilluy, géographe consultant, coauteur, avec Monsieur Noyé de « L’atlas des nouvelles fractures sociales : les classes moyennes oubliées et précarisées ».

Nous entendrons ensuite Monsieur Patrick Quinqueton, maître des requêtes au Conseil d’Etat et président de l’UNHAJ (Union nationale pour l’habitat des jeunes) qui nous parlera du logement des jeunes et de la politique publique du logement.

Ensuite je donnerai la parole à Monsieur Philippe Subra, maître de conférences, enseignant à l’Institut français de géopolitique de Paris 8 Saint-Denis, membre du comité de rédaction de la revue Hérodote, auteur de « La géopolitique de l’aménagement du territoire », avec Madame Gibelin, qui n’a pu être des nôtres.

Le quatrième intervenant sera Madame Pascale Rieu à qui Monsieur Philippe Van de Maele, directeur de L’Agence nationale de rénovation urbaine, a demandé de nous exposer les réflexions que lui inspire le travail de l’Agence. Monsieur Van de Maele a été appelé à Nice par son ministre pour signer une des nombreuses conventions de rénovation urbaine ; j’en ai moi-même signé une avec lui pour l’agglomération belfortaine. C’est donc Madame Rieu, directrice de la coordination des programmes à l’ANRU, qui nous présentera ses réflexions sur la politique de rénovation urbaine qui a succédé aux politiques antérieures : « politique de la ville », « grands projets de ville » etc. C’est une politique qui se développe sur la longue durée.

Enfin, je donnerai la parole au vice-président de la Région Ile-de-France, en charge du logement. Monsieur Jean-Luc Laurent nous parlera de la politique du logement, de la maîtrise du foncier, de l’action contre la ségrégation en région parisienne. On sait que c’est en région parisienne que ces talents ségrégatifs sont les plus exacerbés.

Après avoir prononcé quelques mots, je lancerai alors le débat entre les intervenants que je remercie à nouveau.
Je donne tout de suite la parole à Monsieur Christophe Guilluy.

——–
1)L’Atlas des nouvelles fractures sociales: les classes moyennes oubliées et précarisées, C. Guilluy et C. Noyé. Supplément : Les classes moyennes face à la mondialisation : la tentation du repli, Autrement 2006

S'inscire à notre lettre d'informations

Recevez nos invitations aux colloques et nos publications.

Veuillez saisir une adresse email valide.
Veuillez vérifier le champ obligatoire.
Quelque chose a mal tourné. Veuillez vérifier vos entrées et réessayez.