Intervention prononcée lors du colloque du 28 septembre 2005 L’avenir de l’Euro
Il est tout à fait évident que nous sommes en train de vivre une période de crise, pas simplement une période de crise au niveau particulier (telle la crise en France avec les problèmes de chômage et de déficits) mais une crise d’ordre universel.
Avant de parler du problème de la monnaie unique européenne, il est très important de savoir comment on est arrivé à cette situation et il me semble fondamental de faire quelques rappels historiques, en essayant de schématiser au maximum.
I – La monnaie unique européenne fut instituée en vue de trois finalités :
• en vue d’un plein emploi
• pour remplacer le dollar en tant que monnaie de réserve internationale
• dans le but de créer l’union politique.
La monnaie unique fut ainsi présentée comme l’instrument du devenir, accomplissant la Communauté européenne. Par conséquent, l’union monétaire se présente aussi comme le moyen terme de la paix entre les nations européennes.
Mais voilà que la secousse du 29 mai 2005 (1) a apporté soudain de sombres nuages dans un ciel azur transparent. Et voilà que tout à coup, la monnaie unique va se présenter comme la cause des désordres (2), des crises, voire des malheurs à venir. Se pose dès lors la question de savoir s’il est, oui ou non, possible de dépasser l’ordre de la monnaie unique. Car soudain, on commence à prendre conscience du fait que les automatismes qui devaient accomplir les finalités attribuées, conférées à cette monnaie, n’existent pas. Et puis subitement les sujets de cette inquiétude commencent à se rendre compte que les nations ne disposent plus de politique monétaire (3) pour pouvoir échapper aux vagues du chômage, des faillites, des déficits extérieurs et des délocalisations.
Or rappelons que le rôle social de l’Etat est celui d’assurer non seulement la sécurité juridique des membres de la Communauté sociale, mais aussi leur sécurité matérielle et l’égalité des chances. Mais il est important de comprendre que dans cette théorie, l’instrument optimal en vue d’assurer cette finalité est précisément la politique monétaire.
C’est dans l’empire de la nécessité de nos propres circonstances que nous commençons à nous rendre compte de l’importance pour un Etat de pouvoir assumer sa propre politique monétaire. Car en cas de tempête, il est nécessaire que chaque barque puisse avoir ses propres instruments de guidage. Or c’est précisément ce qui manque dans le cas du système de la monnaie unique. En réalité, ce système ressemble à celui de l’étalon or, n’ayant aucun de ses avantages.
Car s’il est bien vrai que sous le règne de l’or comme étalon, les Etats ne peuvent déterminer ni le niveau des taux (d’intérêts et de rémunération de l’épargne), ni le rythme d’émission monétaire, il n’en est pas moins vrai que ce système assure une autorégulation englobante. Ceci dans la mesure où le niveau d’efficacité de la monnaie est conditionné par les excédents de chaque pays. Pour cette raison, au sein de ce système, les pays excédentaires fonctionnaient en libre échange, tandis que les pays fragiles avaient la possibilité de pratiquer du protectionnisme (4).
II – La célèbre ironie de l’histoire a fait que la monnaie unique européenne qui devait devenir le fossoyeur du règne du dollar s’asphyxie sous lui. Quoique dans ce rapport antagonique, les choses sont faites de telle sorte que le fossoyeur ne peut que s’épuiser totalement dans son entreprise de démolition. Car cette monnaie (l’euro) existe au sein d’un ordre –issu des Accords de Washington du 18 décembre 1971 et consolidé par les Accords de la Jamaïque du 8 janvier 1976- où la nation la plus riche du monde (les Etats-Unis) détient le droit et le privilège d’émettre la monnaie internationale et de pouvoir ainsi acheter les biens et les services du monde avec du simple papier (5). C’est donc au sein de ce monde que va se manifester la monnaie unique européenne : un instrument anti-inflationniste, à tendance déflationniste. C’est ainsi que le dollar va se trouver en face d’une monnaie quantitativement stable. Certes lors de sa première phase –du 7 janvier 1999 au 26 octobre 2000- l’Euro va se déprécier pour cause de taux d’intérêt inférieur à celui du dollar et à cause du fait que le DM cessera alors d’être la deuxième monnaie de réserve internationale. Il y eut par la suite une phase de stabilisation de ce rapport. C’est ainsi que le dollar et l’euro vont se maintenir autour de la parité de l’un pour un en novembre et décembre 2002. C’est, dès lors, à partir du début 2003 que le renversement va se produire et va conduire à la surappréciation de l’Euro et à la dépréciation du Dollar.
Quoique depuis le début de cette année, nous assistons à une dépréciation de l’Euro –phénomène qui s’est accéléré à partir du non français au Traité constitutionnel, le 29 mai 2005- il est néanmoins important de comprendre que ce rapport antagonique est toujours valable car nous avons affaire d’un côté, à une monnaie (le dollar) qui est surabondante sur le marché international –pour cause principalement de l’augmentation du déficit extérieur des Etats-Unis- et de l’autre côté, une monnaie qui est quantitativement stable. En ce qui concerne la valeur du change des monnaies financières, il convient aussi de tenir compte du fait que le taux d’intérêt (le taux interbancaire) joue en effet un rôle très important, dans la formation de cette valeur. De sorte que si le taux d’intérêt de base du dollar augmente par rapport à celui de l’euro, on assiste alors à un accroissement sur le marché international de la demande de crédits en euros ; ce qui provoque nécessairement, en l’occurrence, la dépréciation de l’euro par rapport au dollar. C’est d’ailleurs pour cette raison que depuis le début de cette année 2005, nous assistons à une consolidation de la valeur du dollar.
Par conséquent, depuis l’apparition de l’euro, il s’est établi un rapport antagonique entre cette monnaie et le dollar. De sorte que le dollar tend à se déprécier en relation à l’euro. Ce qui fait que les produits de l’espace euro (6) deviennent de moins en moins concurrentiels par rapport à ceux de l’espace dollar. Certes l’exemple allemand apparaît comme une exception. Car voilà un pays qui connaît depuis 2002 un accroissement considérable de l’excédent de sa balance commerciale (7) ce qui est un cas au sein de la zone euro. Notons en effet que la balance commerciale de cet espace monétaire est passée d’un excédent de 19,1 milliards d’euros au 1er trimestre 2004 à un excédent de 6,1 milliards d’euros pour la même période en 2005 (8).
Mais le cas des excédents allemands ne pourrait pas être compris si on ne tient pas compte de la contraction de la demande qui s’est produit dans ce pays, où s’est manifestée la tendance déflationniste propre à ce système monétaire. De sorte que ces excédents allemands sont le résultat de la contraction de la demande globale d’un côté, et de l’augmentation des exportations, en particulier vers les pays de la Communauté Economique Européenne, de l’autre. Bien évidemment, ces excédents vont permettre à l’Allemagne d’augmenter sa base monétaire et de relancer son activité. Le phénomène contraire devrait se produire dans les pays déficitaires comme la France (9) et l’Italie (10). Par contre, les pays déficitaires qui reçoivent beaucoup de fonds de la Communauté doivent se trouver en abondance monétaire. C’est le cas notamment de l’Espagne. En effet, nous constatons, à ce propos que ce pays s’est trouvé à la fin de l’année dernière avec un taux de couverture de 70 %, tout en ayant créé cette année là (2004) 354 000 emplois (11). C’est justement ce qu’il est convenu d’appeler : le miracle économique espagnol.
III – L’ancien Commissaire des affaires économiques et monétaires Yves Thibault de Silguy a dit que “l’Euro est une autoroute sans voie de sortie.” Tout indique en effet, qu’à partir de cette autoroute, il n y a pas de voie de sortie, tel un chemin balisé qui mène ailleurs. De sorte que les sorties possibles ne peuvent se faire qu’en plein champ et que les risques d’accidents majeurs sont très importants. Cela dit, M. Thibault de Silguy a oublié de signaler que cette autoroute mène quelque part. Car ce quelque part ne peut être autre, pour cette forme de conscience, que l’union politique. Donc l’accomplissement de la Communauté européenne.
Mais ce que cette forme de conscience a oublié de se demander est de savoir si l’union monétaire mène nécessairement à l’union politique. Car pour elle, ce devenir est de l’ordre de l’évidence ; ceci même s’il ne s’est jamais produit dans l’histoire. Par contre, ce qui semble de l’ordre de la nécessité de ce processus est sa dérive vers le dépassement du règne du dollar. Certes, l’euro n’est pas le seul instrument en vue de cette fin. Il y a d’autres monnaies qui semblent devoir jouer un rôle dans ce processus. Mais c’est la demande de l’or monétaire, qui devra, à un moment donné de cette crise, jouer le rôle moteur dans ce devenir.
Par conséquent, le retour en force du métal jaune devra être la fin de ce mouvement de dépassement du règne du dollar. Et c’est seulement alors que pourra se réaliser la restructuration de l’ordre du monde capable de pouvoir se manifester dans l’universalité des rapports. Car le retour à l’étalon or implique le rétablissement de l’égalité proportionnelle au niveau de l’échange universel. Par conséquent, le dépassement de cet ordre du monde dans lequel la nation la plus riche –les Etats-Unis- détient le privilège exorbitant (de Gaulle) de pouvoir acheter les biens et les services du monde avec du simple papier.
Le sommet de cet ordre étant soutenu et consolidé par les nations capables d’assurer les besoins de cette société qui se réalise dans l’ostentation de la consommation et la parade de sa puissance militaire.
Par conséquent, la réalisation d’une communauté universelle est le but éthique de ce processus critique que nous connaissons actuellement. Car la politique s’accomplit dans le cosmopolitique. Donc dans un ordre capable, au niveau universel, non seulement de promouvoir les échanges et de lutter contre les injustices réciproques, mais aussi de se manifester dans la solidarité. Car comme le souligne Aristote, toute communauté sociale existe en vue de ces trois finalités. Et c’est leur accomplissement qui est la concrétisation du Bien Suprême.
Pour ce qui est de la logique de la première de ces trois dimensions de la pratique sociale, il convient de rappeler que, comme le disait le philosophe lui-même : il n y a pas de vie sociale sans échange. Car c’est par le biais de l’échange que les singularités, les groupes et les nations réalisent leurs besoins. Par conséquent, la négation de l’échange est une manifestation de la négation de la pratique de la raison. Cela dit, il est important de comprendre que l’échange élargi se manifeste au sein d’un ordre produit par la conventionalité. Pour cela même, il est nécessaire de saisir que la pratique de la raison doit être conditionnée par la raison théorique : par le logos qui peut et doit gouverner le monde.
Pour ce qui est de la lutte contre les injustices réciproques, il n’est pas difficile de comprendre la nécessité de l’existence d’un ordre institutionnel capable d’assurer et promouvoir la justice entre les nations. Par conséquent, la perpétuation de la paix, pour employer un terme qui n’est pas kantien, mais qui reste proche de son idéal. Car pour parler avec Aristote, le droit existe là où entre les hommes et les nations peut se loger l’injustice.
Ceci veut dire, par conséquent, que l’ordre capable d’assurer et de promouvoir la paix entre les nations ne peut être un ordre politique, mais un ordre cosmopolitique. Pour cette raison, le but cosmopolitique n’est pas la création d’une république universelle mais bien la formation d’une communauté des nations, conditionnée par des valeurs d’ordre universel.
Pour ce qui est de la troisième dimension, de la solidarité interne –la politique sociale- comme la solidarité internationale doivent être déterminées par le principe de la justice distributive se rapportant aux aides publiques. Plus précisément par le principe selon lequel : il s’agit de donner à ceux qui sont dans le besoin et non pas à ceux qui n’ont pas besoin. Bien évidement, la solidarité ne peut pas exister sans la réciprocité. Car le but de la coexistence n’est pas de tirer profit de l’autre, mais bien de s’accomplir avec lui. Par conséquent, l’éthique de la solidarité s’oppose radicalement à l’éthique de la prédation, comme le juste s’oppose à l’injuste et le bien au mal.
IV – Pour ce qui est du processus d’accomplissement de tel ou tel projet social, le problème n’est pas celui de savoir si la fin justifie les moyens, mais plutôt celui de savoir si les moyens correspondent à la fin et si cette fin est en elle-même légitime. Pour ce qui est du rapport entre la fin et les moyens, il convient de constater que toute fin légitime ses moyens, car c’est en vue de la fin que les moyens existent.
En d’autres termes, c’est au nom de valeurs –des principes qui sont des fins, comme nous l’explique Aristote- que nous agissons et en vue de les accomplir. Par conséquent dans ce rapport, il n y a pas une quelconque perversion jésuitique, comme on tendait à le dire il n y a pas si longtemps.
Pour cette raison, il est très important de se poser plutôt la question de savoir si les moyens correspondent à la fin. C’est ainsi qu’on doit se poser la question de savoir pour ce qui est de la problématique qui nous intéresse ici, si l’union monétaire conduit nécessairement à l’union politique. Nous avons vu que cela n’est pas le cas et que dans la pratique, c’est plutôt le contraire qui se produit. Par conséquent, c’est plutôt l’union monétaire qui mène à l’union politique (12).
Ceci veut dire que strictement parlant, le projet fédéraliste n’est pas conforme à la logique du réel. Et c’est, précisément, cette non-conformité du moyen à sa fin qui donne la célèbre ruse de la raison. Car le résultat de la pratique suit un chemin différent de celui qui correspond à la finalité qui conditionne l’action. Pour ce qui est de l’expérience de la monnaie unique européenne, tout comme dans le cas du franc CFA, son existence ne permet pas l’apparition de l’union politique, mais l’existence d’un ordre monétaire à caractère déflationniste, se reproduisant globalement dans la rareté monétaire.
Pour ce qui est de la finalité politique de ce projet, il est important de comprendre que les nations ne sont pas, pour ainsi dire, solubles dans la continentalité. L’existence du phénomène national est le résultat de l’alchimie historique et sa déstructuration ne peut que mener à l’émergence de communautés de base qui tendent, au milieu de la dérive chaotique, à se constituer en tant que structures d’auto défense, voire dans de communautés faites pour la guerre.
Cela dit, la finalité éthique de l’humain n’est pas la formation de vastes communautés ethnoculturelles, mais, comme nous l’avons souligné plus haut, la formation et le développement d’une communauté universelle des nations, capable de se reproduire dans l’universalité des rapports. C’est donc, à partir de ce processus qu’il convient de saisir le rôle factice de l’euro. Le fait qu’il est, dans la guerre des monnaies que nous sommes en train de vivre, la négation du dollar (USD), la puissance corrosive au sein de ce système, capable de conduire à son achèvement. Donc à la perte de valeur à l’infini de l’étalon dollar et au retour de l’or comme étalon .
V – Il est fondamental de comprendre que la fin du règne du dollar implique nécessairement le rétablissement de la proportionnalité de l’échange entre les nations et, bien évidemment, le retour à la solvabilité des nations surendettées (14). Par conséquent, le retour à l’or comme étalon ne peut que permettre le rétablissement de l’égalité proportionnelle dans l’échange et, par la même, la possibilité de restaurer l’égalité des chances dans la concurrence internationale.
Et c’est seulement alors – au sein d’un monde égalitaire et solidaire – que pourra, d’une manière cohérente, se réaliser le projet de l’institutionnalisation d’un référentiel monétaire abstrait, un étalon panier, capable de permettre aux Etats de réaliser d’une manière optimale leur rôle social à travers la souveraineté monétaire (15).
Ce référentiel monétaire ne peut exister que sous le règne du papier monnaie. Et il devra être le résultat de la pondération des principales monnaies internationales avec en plus le métal jaune. Ainsi, toutes les statistiques et la valeur des biens et des services dans le monde devront être exprimées en unité de compte international (UCI). De telle sorte que cette UCI devra être la pondération de toutes les mesures particulières, la manifestation même de l’universalité des rapports entre les nations. Dès lors, l’UCI n’est pas une monnaie unique, mais un référentiel commun à la communauté internationale.
Il est toutefois important de comprendre que ce devenir ne peut être que celui du règne de la raison, car c’est seulement dans ces conditions que l’homme devenu raisonnable pourra se concilier, dans la vérité, en lui-même et avec lui-même. En effet il est grand temps que l’homme puisse assumer le malheur de son histoire en vue d’un avenir meilleur. Et ce devenir passe nécessairement par le dépassement du règne du dollar, par la remise en état de l’ordre du monde, perverti par la pratique conventionnelle des temps modernes. Car ce qui pose cette perversion est le fait de savoir si, comme le pensaient Lycophron et Aristote lui-même, la convention existe en vue de garantir les droits réciproques ? Car si tel n’est pas le cas, il est clair que l’ordre monétaire ne peut et ne doit pas dépasser l’horizon de l’or comme étalon. Voilà le grand problème qui se pose à la conscience théorique : le fait de savoir si la raison théorique, le logos, peut se manifester dans la réalité effective, si il peut gouverner le monde.
Merci beaucoup.
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1)Rappelons que le référendum sur le Traité Constitutionnel avait comme objectif de savoir s’il fallait oui ou non changer le Traité de Nice.
2)Au printemps 2003, Jean Paul Fitoussi disait déjà – en paraphrasant John Connally, le secrétaire américain du Trésor, sous la présidence de Nixon, lequel avait dit en 1972 : le Dollar est notre monnaie et votre problème ! – que : L’Euro est notre monnaie et notre problème !
3)Notons, que pour l’idéologie de l’ère “post-nationale” et prétendument cosmopolite, le rôle de l’Etat, dans les conditions des temps présents, est celui d’organiser son propre étiolement, son dépassement dans une unité supérieure. Car il s’agit ici, pour ainsi dire, de défaire les nations, pour faire du continent la grande nation.
4)Notons, sur ce point, qu’actuellement ce sont plutôt les pays riches qui pratiquent le protectionnisme tandis que les pays pauvres fonctionnent en libre échange.
5)Il convient de rappeler que le déficit extérieur des Etats-Unis est la manifestation concrète de ce privilège. Or actuellement ce déficit, en comptes courants, est pour le premier trimestre 2005 de 195.1 milliards de dollars, donc de 780,4 milliards de dollars sur l’année. Voir à ce propos Le Monde, 19-20 juin 2005, P.7.
6)Au sens strict du terme, les 12 pays de la zone euro plus ceux du franc CFA.
7)C’est ainsi que cet excédent est passé de 129,9 milliards d’euros en 2003 à 156,1 milliards d’euros en 2004. Observons de plus qu’en 2004 la valeur des exportations allemandes étaient de l’ordre de 900 milliards de dollars, devant celles des Etats-Unis, avec 830 milliards de dollars. Voir à ce propos : La Vie Financière du 4 au 10 mars 2005, P.8.
8)Voir à ce propos : Le Figaro Economique, 25 mai 2005, P.III.
9)Notons que le déficit commercial de la France fut en 2004 de 7,8 milliards d’euros. Le Monde, 12 février 2005, P.9.
10)Il est, en effet, très significatif de remarquer que le déficit commercial de ce pays est passé de 155 millions d’euros le 1er trimestre 2004 à 1,35 milliards d’euros pour la même période en 2005. Le Figaro Economique, 17 juin 2005, P.IV.
11)Voir à ce propos : Le Figaro, 14 mars 2005, P.II.
12)De sorte qu’on a mis, comme on dit, la charrue avant les bœufs.
13)Car il convient de remarquer qu’actuellement le dollar n’est pas le seul problème des autres. Il est en train de devenir aussi le problème des Etats-Unis et surtout des banques centrales qui accumulent aveuglément des montagnes de valeurs monétaires de cette puissance “qui défie le monde du haut de son déficit commercial et de son privilège monétaire”. Jean Luc Gréau, l’Avenir du Capitalisme, Gallimard, Le débat, Gallimard, 2005, P.252.
14)Rappelons qu’actuellement, la dette internationale des pays du tiers-monde est de l’ordre de 3.000 milliards de dollars et que le service annuel de cette dette tourne autour de 25 % de cette somme. Notons de plus que la valeur de cette dette a déjà été remboursée, au minimum, trois fois et que la fuite des capitaux provenant de ces pays est, au plus bas mots, égal à cette dette. Ce qui veut dire que ces pays doivent non seulement la somme de 3.000 milliards de dollars, mais se sont déjà vidés de quelque chose comme 12.000 milliards de dollars. De là l’extrême misère, la paupérisation absolue, de la moitié de l’humanité. Cette somme est à comparer aux 6.000 milliards de dollars qui est le résultat de l’addition des déficits extérieurs des Etats-Unis. Donc des bénéfices issus de son privilège monétaire. Tout ceci nous montre clairement que le Tiers-monde n’a pas besoin de charité, il a besoin en première instance de la manifestation institutionnelle de la justice au niveau du système monétaire international. Donc d’échapper aux politiques dévastatrices du FMI et des mécanismes de la dollarisation.
15)Car il est très important de comprendre que la souveraineté monétaire est le grand acquis de l’époque actuelle. Ceci dans la mesure où il permet à chaque Etat de pouvoir assumer pleinement, à travers sa politique monétaire, sa responsabilité sociale : le bien être de l’ensemble de sa communauté
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