Comment « Occident » et « Sud global » sont devenus des éléments de langage en relations internationales…
Intervention de Bertrand Badie, docteur et agrégé en science politique, professeur émérite des universités à Sciences Po, auteur, notamment, de Pour une approche subjective des relations internationales (Odile Jacob, 2023), lors du colloque "Occident collectif, Sud global : qu'est-ce à dire ?" du mardi 20 février 2024.
Merci beaucoup, Madame la présidente.
Merci de m’avoir invité à ce colloque sur un sujet important, et même intriguant, plus qu’important.
Je vais tenter de mobiliser un certain nombre d’orientations pour apporter une réponse à la question complexe que vous posiez sur le sens même de ces deux termes.
Dans ce métier des relations internationales, il faut se méfier des concepts. En effet, ceux-ci bougent, changent. On les croit éternels mais ils sont précaires car ils dépendent d’un contexte qui ne cesse de changer. C’est la raison pour laquelle je me méfie beaucoup de cette vulgate du « retour » que l’on entend très couramment : « retour » de la guerre, « retour » de la nation, « retour » de l’État, « retour » de la puissance. « J’attendrai toujours ton retour … », chantèrent Rina Ketty, Joséphine Baker puis Dalida. C’est un peu l’air qui accompagne en ce moment la rhétorique internationale. Or, il ne peut pas y avoir de retour. L’histoire n’offre pas d’aller et retour. Elle n’offre que des allers simples. La guerre d’aujourd’hui n’a rien à voir avec la guerre d’hier et ceux de ma génération savent que le concept de guerre froide n’est pas du tout applicable au contexte international que nous connaissons aujourd’hui.
C’est la raison pour laquelle – vous m’avez fait l’honneur de citer mon dernier livre sur l’approche subjective des relations internationales[1] – je pense qu’il est très important non pas de figer les mots, ni les cartes d’ailleurs, dans un lexique éternel mais qu’il s’agit, de manière incessante, de reprendre le vocabulaire des relations internationales pour voir le sens évolutif que les acteurs donnent aux mots qu’ils emploient. Non seulement le sens évolue – lorsqu’on parle de l’Occident aujourd’hui ça n’a rien à voir avec le sens qu’on lui donnait il y a quelques années, a fortiori quelques décennies – mais les sens se chevauchent, s’entrecroisent. Nous vivons dans une mondialisation où, contrairement à ce qu’on a connu à l’époque du système westphalien, les relations internationales sont faites d’une imbrication de sens différents : les deux mots qui nous retiennent ce soir n’ont déjà pas le même sens lorsqu’ils sont prononcés à Paris, à Ouagadougou, à Pretoria, à Caracas, à Washington ou à Moscou.
Il faut toujours avoir cela en tête, c’est un des grands problèmes de l’analyse des relations internationales que d’avoir à gérer ce conflit de sens permanent.
La notion d’Occident a une très vieille histoire qui s’incarne dans chaque séquence de manière sémantiquement différente, accumulant les sens et les mettant parfois en conflit les uns avec les autres. Toute l’énigme est de savoir quelle est la résultante de cette cacophonie de sens qui caractérise l’ordinaire de nos relations internationales.
L’idée d’Occident apparaît dès le IIIème siècle pour distinguer entre l’Empire romain d’Occident et l’Empire romain d’Orient. Mais à l’époque le sens était uniquement administratif. La tétrarchie avait été inventée dans le seul but d’assurer la bonne gestion administrative d’un empire trop grand. Sous Dioclétien – c’est là que tout a commencé – parler l’Orient ou d’Occident c’était distinguer des espaces de gestion administrative, rien d’autre.
Mais peu à peu cette notion administrative a dessiné des espaces pérennes. Lorsque l’empereur Théodose partage officiellement l’Empire entre deux de ses fils (Arcadius pour l’Occident et Honorius pour l’Orient), commencent à se former deux mondes réellement compétitifs. Nous ne sommes alors qu’au IVème siècle. Il est intéressant de voir comment une logique administrative devient ainsi peu à peu génératrice de sens différenciés.
Cette coupure qui s’officialise et s’institutionnalise du temps de Théodose va nous amener au fil des temps vers le grand schisme du XIème siècle. Il s’agit désormais de deux mondes dont on voit naître les oppositions qui ne cesseront de peser sur les logiques internationales en formation et qui ne vont plus jamais s’estomper. C’est une étape fondatrice. En effet le grand schisme va ajouter une dimension religieuse au découpage politique. Or souvent le religieux n’est là que pour institutionnaliser le non-dit. Si deux religions distinctes apparaissent à partir du XIème siècle c’est parce que l’on commence à inscrire dans la perception du monde qu’il s’agit bien de deux espaces sémantiquement différents. Mais comme vous l’avez très bien dit, le Sud n’existe pas à l’époque : Il s’agit alors de l’Occident face à l’Orient, l’un et l’autre appartenant au Nord.
Le troisième moment dans la gestation de l’idée internationale d’Occident est celui où cet Occident a « inventé », au sens fort du terme, le premier système international comme mode d’articulation des États entre eux et lui a donné sa marque. Nous sommes dans le contexte de la Renaissance et se profilent à l’horizon les Bodin, Grotius, Hobbes, tous ceux qui vont fonder le système westphalien. L’Occident prend soudain un sens nouveau, celui d’une verticalité, dont il ne saura ni ne voudra jamais se défaire. L’invention de l’État-nation est en effet l’invention d’un centre du système international, l’Occident s’érigeant en centre du monde et se légitimant à travers la construction d’une philosophie des Lumières, une philosophie de la raison, unique et pour cela supérieure aux autres pensées. Raison qui vient légitimer la raison universelle et l’État-nation comme forme achevée de l’organisation politique des sociétés, plaçant du même coup cet espace occidental au-dessus des autres.
La verticalité devient à ce moment-là l’un des éléments clés de l’autodéfinition de l’Occident qui se perçoit hiérarchiquement par rapport au reste du monde. C’est à ce moment que commence à apparaître l’idée des terrae incognitae qui, très vite, vont devenir les périphéries, voire le tiers-monde, c’est-à-dire le tiers état du monde. Le paroxysme de la verticalité est le XIXème siècle lorsque Jules Ferry parle des « races supérieures » qui ont « le devoir de civiliser les races inférieures ». L’Occident s’auto-désigne comme la race supérieure, c’est un élément dont il va être difficile de se débarrasser.
La dernière étape nous est presque contemporaine, c’est au lendemain de la Seconde guerre mondiale, quand, à ce sens administratif puis théologique puis philosophique vient s’ajouter un sens politique : à partir de 1947, l’Occident est ce qui s’oppose au système soviétique et aux systèmes totalitaires. L’Occident reste donc dans la continuité de l’opposition Ouest-Est mais lui donne désormais un contenu de compétition entre les régimes politiques, ce qui amène la philosophie politique de la guerre froide – notamment Raymond Aron – à penser la nature du régime politique comme l’un des grands déterminants de la construction du système international. On entre dans la lutte entre le « bien » et le « mal ».
Pour comprendre l’idée d’Occident le premier élément me semble être ainsi l’autodésignation. Si « l’Occident collectif » nous est renvoyé à la figure de l’extérieur, la notion d’Occident a d’abord mûri pendant des siècles à l’intérieur de l’espace occidental. Nous avons affaire à une logique d’autodésignation qui va l’emporter – et de beaucoup – sur les autres figures de désignation des acteurs des relations internationales. Quand on est dans une logique d’autodésignation il est extrêmement difficile de se départir de l’héritage subjectif et valorisant qui en découle. On continue à accumuler les paramètres religieux, philosophique et politique pour s’auto-désigner et, sans même en avoir conscience, on franchit le pas pour apparaître comme une civilisation, pis encore, comme la civilisation.
Le Sud face à cela, renvoie à une construction beaucoup plus compliquée. D’abord le Sud n’est pas une autodésignation, contrairement à l’Occident, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu appropriation a posteriori.
La notion de Global South a été inventée par un auteur assez peu connu, Carl Oglesby, sorte d’étudiant gauchiste, soixante-huitard version américaine qui, sur la base de ce démarrage politico-philosophique, avait publié un certain nombre de petits essais, d’articles, qui n’ont pas eu sur le moment énormément d’impact mais qui visaient juste. Oglesby rédige à la fin des années soixante un papier dans lequel apparaît pour la première fois l’idée de Global South alors que les Américains sont défaits au Vietnam ou sur le point de l’être. La notion de Global South vient donc d’un Occidental qui découvre le péril qui menace sa propre puissance.
N’ayant jamais cru dans le concept d’« hyperpuissance » mais ayant toujours milité pour « l’impuissance de la puissance », au point d’en faire un livre[2], je pense que cette découverte de la fin des années soixante était extrêmement significative. Oglesby, en inventant le concept de « Sud global », a été le premier à tirer les leçons d’abord de la décolonisation et, au-delà de la décolonisation, des interventions des puissances du Nord dans les pays du Sud où elles ont en fait toujours été battues. Il ne faut quand même pas oublier que nous avons vécu dans l’intervalle 1947-1962 (début de la décolonisation et fin de l’essentiel de la décolonisation) un phénomène inconnu depuis Adam et Ève : le faible qui bat le fort et qui le bat systématiquement. Oglesby y a vu un mouvement, en gestation dans notre système international, venant de la profondeur de pays qui avaient jusque-là une vocation interminable de soumis, de dominés, d’impuissants, d’incapables.
Oglesby parle peu d’économie. Ce qui l’intéresse est cette défaite politique. Mais au moment où il parle, on commence à découvrir le concept de pays émergents. Le phénomène des émergents a été le deuxième défi après la décolonisation. Non seulement les puissances coloniales ne peuvent pas tenir leur rôle politique, administratif et coercitif dans le Sud, mais les économies du Nord ou de l’Ouest ne sont plus les économies dominantes. Dès les années 70, apparaissent les quatre Dragons asiatiques (Corée du Sud, Taïwan, Hongkong et Singapour) tandis que les Jaguars latino-américains (Mexique, Chili, Colombie, Argentine) commencent à tout bouleverser.
Cette notion d’émergence va se greffer sur la notion première de Global South et, très vite, cette notion aura une face politique et une autre économique. Cette économisation du concept est davantage imputable à Goldman Sachs : le mot de Sud global acquiert alors un sens plein.
À partir du moment où cette notion va être inventée elle ne va cesser de se désincarner et de se réincarner, selon la logique de l’avatar.
Le premier avatar du Global South précède le concept, c’est Bandung, en avril 1955. Personne ne parlait alors de Global South. On parlait d’afro-asiatisme, ce qui est quelque chose de tout à fait différent. D’autant que l’expression d’afro-asiatisme était une amabilité des Asiatiques envers les Africains. En effet, parmi les quatre parrains, à savoir Nehru l’Indien, Muhammad Ali Bogra le Pakistanais, John Kotelawala le Sri-Lankais et l’Indonésien Sukarno, il n’y avait pas d’Africains. Le seul Africain qui commençait à s’imposer, outre Nasser, était Nkrumah mais il était finalement marginalisé. On a en fait inventé l’idée d’afro-asiatisme pour désigner un asiatisme qui se pensait de deux façons :
D’abord en privilégiant l’idée selon laquelle le prix de la décolonisation ne devait pas être la soumission à l’un des deux blocs dont vous parliez (je ne parlerai pas de non-alignement, un terme qui nous égare). C’est une revendication d’émancipation, comme une deuxième décolonisation en quelque sorte. Le grand homme de l’affaire, qui l’emportera sur tous les autres, était Zhou Enlai qui avait alors convaincu Mao que se détacher de l’Est, s’engager comme leader afro-asiatique (pas du Sud), était beaucoup plus bénéfique pour la Chine que de rester le lieutenant de l’empire soviétique.
Finalement Bandung a été un échec parce que ce « non-alignement » souhaité n’a précisément jamais fonctionné. Les héros de Bandung ont dû tous s’aligner, implicitement mais réellement, l’Inde derrière l’URSS, le Pakistan derrière la Chine et les États-Unis, l’Indonésie de Sukarno derrière l’URSS, etc.
La deuxième incarnation de l’idée de Sud, qui n’a toujours pas son nom, se retrouve dans les deux conférences qui, à Alger en 1967 et 1973, vont revendiquer un nouvel ordre économique international. Le mot existait déjà mais personne ne l’employait. Lors de ces conférences, on a plus ou moins ratifié l’idée de ce qui est le vrai Sud : un G77, un groupe de 77 États du Sud qui dans le cadre de la CNUCED se regroupent pour faire bloc face au Nord qui voulait gérer à lui seul la mondialisation naissante. C’était le seul moyen qui restait sur l’échiquier international de l’époque pour se distinguer des deux grands parrains qui continuaient à maintenir leur tutelle depuis le Nord. Et c’est la raison pour laquelle cette revendication d’un nouvel ordre économique et ce groupe des 77 vont être tellement importants, incarnations protestataires d’un Sud dont on ignore encore le nom. Les 77 sont aujourd’hui 134. Ils incluent la Chine.
Ce combat économique, d’un certain point de vue réussi, va se transformer peu à peu en combat politique : nous sommes indépendants, nous sommes souverains, nous voulons donc participer à la gouvernance du monde.
L’échec, non pas de l’Occident mais du Nord à l’époque, a été de dire que la décolonisation ne devait pas déboucher sur la co-gouvernance du monde. C’est dans ce contexte-là (1975) qu’a été créé le G7 pour faire du « minilatéralisme » l’instrument de reprise en main d’un système international où ces « nouveaux riches », ces « parvenus », ces gens « mal élevés » n’ont absolument rien à faire.
De cet échec à co-gouverner le monde, va naître une diplomatie de contestation, nouveau dénominateur commun de ce Sud : vous ne voulez pas que nous co-gouvernions le monde, eh bien nous allons contester votre façon de le diriger !
Cette diplomatie de contestation, jusque-là pratiquement inconnue, va prendre plusieurs formes qui vont renforcer encore la nature subjective de cette idée de Sud.
L’ultime étape est évidemment 1989-1991 quand la chute du Mur, la disparition de la bipolarité, vont rompre les digues qui séparaient ce que l’on appelait le tiers-monde du reste du monde.
À partir de là, ce Sud apparaît enfin pour ce qu’il est, l’expression de la diversité culturelle de l’espace mondial. On casse le système westphalien, fondamentalement monoculturel, et on fait entrer tout le monde sur la scène. C’est un premier élément.
Deuxième élément, la logique des parrainages de la bipolarité ne fonctionnant plus, il apparaît donc une fluidité inédite du système international qui va faire l’autre face de ce Sud qui se découvre à lui-même : la capacité de mener les diplomaties en dehors de tout système d’alliance. La notion d’alliance est en effet intimement liée à l’histoire occidentale. Jamais, en 4000 ans d’histoire chinoise, la notion d’alliance n’a structuré la politique étrangère de cet empire. Elle ne se retrouve pas non plus dans les autres histoires. On passe donc de l’alliance comme structure « matrimoniale institutionnalisée » à « l’union libre diplomatique » où on se définit en fonction des opportunités, et des aubaines : on « passe une soirée » avec Vladimir Poutine, une autre avec Erdogan, une troisième avec Netanyahou, une quatrième avec Khamenei… vous avez reconnu Mohamed ben Salman ! Nous qui traduisons tout en termes d’alliances ou en termes schmittiens d’amis/ennemis, nous ne comprenons pas l’extraordinaire subtilité et agilité de cette très grande fluidité.
Tout cela pour montrer qu’il s’agit là d’un nouveau style qui se défie des alliances, qui se défait des alliances, qui crée dans le jeu diplomatique mondial un mouvement brownien que nous, avec notre histoire, avec notre système cognitif, ne parvenons pas à comprendre et à interpréter. « De toute façon, l’Arabie saoudite ce sont des sunnites face à des chiites iraniens, ils se détestent », tentons-nous désespérément d’affirmer. Ce n’est pas vrai ! « De toute façon ils vont signer un accord d’Abraham avec Israël ! ». Peut-être oui, peut-être non … « De toute façon MBS ne s’entend pas avec Erdogan ». Peut-être oui, peut-être non … « Et puis de toute façon il ne peut pas s’entendre avec Poutine » … Si ! Sur la question pétrolière, ils s’entendent très bien. C’est tout à fait symptomatique de ce Sud qui se construit lui-même de façon totalement pragmatique, sans modèle a priori.
Malheureusement, quelqu’un a compris cela : Poutine a été un piètre stratège militaire, mais un diplomate subtil qui a réussi à transformer de la sorte ses défaites militaires en victoires diplomatiques. Et à se tourner vers le Sud, en arguant : « je suis comme vous, je suis victime de l’hégémonie occidentale » !
Je n’ai pas voulu vous parler des BRICS dont on exagère l’importance. Les BRICS ce n’est pas le Sud. C’est au contraire ce virus de l’union libre qui pénètre dans les strates des diplomaties du Nord, – en fait du Nord-Est – et qui constitue un vrai péril. « Rattrapons le train du Sud pour isoler cette URSS qui nous méprise », avait imaginé Chou En Lai. Qui dit que Poutine ne va pas dire : « Prenons le train du Sud pour contourner l’Occident et le battre » ? C’est toute la question.
La grande difficulté c’est qu’aucun idéologue, aucun intellectuel, aucun théoricien, n’a jamais plaidé ni milité pour l’invention de cette notion de Sud global ni pour théoriser un Sud global. L’asiatisme avait mobilisé quantité de théoriciens, Lee Kwan Yew, Mahatir : tout le monde y succombait, même au Japon au lendemain de la Première Guerre mondiale. Sun Yat-Sen lui-même se précipitait pour participer à ces conférences panasiatiques. Le « Sudisme » n’a pas son pareil : il faut comprendre, me semble-t-il, si on veut tirer parti de ce concept et lui donner un sens, qu’il se construit pragmatiquement, empiriquement, à la faveur des opportunités. Par un effet agrégatif de volontés, de stratégies très différentes, on retrouve peu à peu un dénominateur commun qui fonde la notion.
Une première strate culturelle regroupe cependant tous les pays du Sud, y compris la Chine, qui, malgré des écarts énormes, se retrouvent sur un point : ils ont tous été des exclus et des humiliés. Ce dénominateur commun fonde de facto l’idée du Sud et lui donne un sens auprès des populations concernées, quelles qu’elles soient : nous sommes tous d’anciens exclus et d’anciens humiliés. À Pékin, le souvenir du sac du Palais d’été (18 octobre 1860) est aussi intact que le souvenir de la colonisation en Afrique.
C’est l’une des deux dimensions subjectives. L’autre est une dimension pratico-pratique. On a compris par la pratique à laquelle on a été forcé de recourir que cette globalisation du Sud était un avantage, une aubaine apportée aux diplomaties concernées pour pouvoir s’affirmer et être entendues. L’intrus là-dedans c’est Poutine qui dit : Montons sur le cheval, peut-être
va-t-il nous mener plus loin que les bourrins occidentaux.
Marie-Françoise Bechtel
Merci infiniment.
J’ai vu avec quel degré d’attention vous avez été suivi car vous nous avez fait faire un parcours au galop (pas celui de Gengis Khan) à travers l’histoire depuis Byzance – et même avant – jusqu’à nos jours.
Vous avez beaucoup insisté sur le concept de l’agilité, de la fluidité du monde qui se construit. Vous êtes tout à fait contre l’idée de Kissinger, à savoir que nous sommes dans un monde néo-westphalien. Vous êtes dans une autre logique.
Du désordre qui a marqué la constitution du Sud se déduit-il vraiment une « union libre » ? Ce n’est peut-être pas complètement évident. Ce désordre
n’est-il pas plus apparent que réel ? N’y a-t-il pas derrière ce désordre apparent une réalité ? Où se situe là-dedans le rôle des États ?
Peut-être l’intervenant suivant, Pascal Boniface, pourra-t-il nous éclairer sur ces questions en donnant sa propre vision de géopolitologue éminent de la chose mondiale.
[1] Bertrand Badie, Pour une approche subjective des relations internationales, Paris, Odile Jacob, 2023.
[2] Bertrand Badie, L’Impuissance de la puissance : essai sur les incertitudes et les espoirs des nouvelles relations internationales, Paris, Fayard, 2004.
Le cahier imprimé du colloque « Occident collectif, Sud global : qu’est-ce à dire ? » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.
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