Introduction par Marie-Françoise Bechtel, présidente de la Fondation Res Publica, lors du colloque "La jeunesse française face aux grands défis de la nation" du mardi 26 septembre 2023.

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Nous sommes heureux de fêter la rentrée avec vous en présence de notre Président fondateur.

La jeunesse, un thème inhabituel pour notre fondation. Nous n’en traiterons pas ce soir sous un angle sociologique : nous ne sommes pas là pour faire une étude à plat de l’ensemble des éléments qui peuvent caractériser la jeunesse d’aujourd’hui, ce n’est pas notre vocation.

Mais interrogeons un instant l’article « la ». Peut-on parler réellement de « la » jeunesse dans sa généralité ? A-t-on jamais pu le faire ? Le discours à la jeunesse que Jaurès prononça en 1903 devant les lycéens d’Albi s’adressait à moins de 10 % de la population. La jeunesse qui dans la rue défile contre le climat est-elle la même que celle qui brûle les automobiles en banlieue et parfois dans les centres-villes ? En mai 68 nous avions sans doute aussi plus d’une jeunesse, la jeunesse étudiante s’étant conçue comme le guide d’une révolution future mais à la recherche d’une classe ouvrière qui tardait à la rejoindre.

En réalité le long XXème siècle qui vient de s’écouler a compté cinq générations de jeunes, pas plus. La génération de 1914, la génération de l’Occupation et de la Résistance, la génération de 68, la génération des Yuppies et puis celle du millénaire dont je me félicite de voir ici quelques représentants. Les seuls moments où la jeunesse s’est trouvée dans la même situation historique furent malheureusement les guerres, dans les tranchées et l’Occupation. Mais c’est à l’école – aujourd’hui celle d’une jeunesse largement fragmentée – et au sein du service national – devenu de moins en moins égalitaire -, que toute la jeunesse se retrouvait et se confrontait, d’où qu’elle vînt, toutes classes sociales confondues.

Tout ce que je viens de dire ne vaut que jusqu’à la fin des années 90. Alors aujourd’hui de quelle jeunesse parlons-nous ? Je laisserai les intervenants préciser davantage cette question.

Nous commencerons par entendre Joachim Le Floch-Imad. Nous sommes très heureux d’entendre le directeur de notre fondation s’exprimer à la tribune. Il va nous parler de la manière dont la jeunesse se situe dans son imaginaire et dans ses différents aspects sociologiques. 

Son intervention sera suivie par celle de Matthieu Lahaye, spécialiste des questions éducatives, sous-directeur chargé des savoirs fondamentaux et des parcours scolaires à la DGESCO (Direction générale de l’enseignement scolaire), au ministère de l’Éducation nationale, membre de notre conseil scientifique, qui vous parlera de l’urgence de refonder l’école de la République en prenant la mesure à la lumière du défi que représente l’éducation de la jeunesse.

L’enseignement technique, histoire, enjeux et perspectives, sera abordé par Michel Lugnier que nous remercions de sa présence parmi nous ce soir. C’est la première fois qu’il intervient dans notre fondation. Inspecteur général de l’Éducation nationale, docteur en Sciences de l’Éducation, il est l’auteur de plusieurs rapports consacrés à l’orientation et à l’enseignement professionnel. En effet, si notre approche n’a pas l’ambition d’être complète, elle serait gravement déficitaire si elle ne se projetait pas vers la question du travail.

Pour finir, nous parlerons de la conception républicaine de la nation comme antidote à la fragmentation du commun, si cela est possible et envisageable, avec Natacha Polony, que l’on ne présente plus et que nous remercions beaucoup d’être des nôtres ce soir. Je donne la parole à Joachim pour faire le point sur les caractéristiques actuelles de la population qui est celle de la jeunesse. J’ai la certitude que son intervention ne sera pas descriptive mais analytique, précise, détaillant les contradictions et la diversité des problèmes qui se posent.

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Le cahier imprimé du colloque « La jeunesse française face aux grands défis de la nation » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.

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