Conclusion de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica, au colloque du 8 septembre 2008, L’Asie vue d’Europe.
S’agissant de la culture, je veux hasarder une simple réflexion. La distance culturelle avec l’Inde est beaucoup moins grande qu’avec la Chine. Par ailleurs, si on fait un peu de prospective, on voit qu’entre 2030 et 2050, les courbes de population active vont se croiser entre l’Inde et la Chine et qu’un certain rattrapage de l’Inde n’est pas inenvisageable. Je veux rappeler que la proportion des investissements extérieurs qui se dirigent vers l’Inde par rapport à ceux qui se dirigent vers la Chine est seulement de 1 à 10 et nous pourrions avoir intérêt à diversifier nos placements sans pour autant rentrer dans une stratégie de containment.
Madame Niquet a évoqué tout à l’heure nos alliés américains dont on n’a pas beaucoup parlé. Ils sont à l’évidence un acteur majeur du grand jeu asiatique parce qu’ils sont la puissance dominante du Pacifique. La question se pose de savoir, dans ce monde multipolaire où nous sommes déjà, si nous voulons garder des espaces de liberté par rapport à la puissance dominante, bref ne pas nous mettre en toutes circonstances à sa remorque. En tout cas il y a pour la France et pour l’Europe des opportunités économiques et des opportunités politiques. Nous devons certes avoir un dialogue sur la démocratie parce que nous y croyons, sachant néanmoins qu’on n’exporte pas la démocratie à la pointe des baïonnettes, nous sommes bien placés pour le savoir de par notre propre histoire.
Je rejoins votre point de vue sur toutes les conclusions auxquelles vous êtes parvenu, Monsieur le Premier ministre et notamment la nécessaire et souhaitable multipolarité du monde de demain dans lequel le pôle français et européen ne doit pas être absent.
Grand merci à vous pour cette brillante conclusion.
S'inscire à notre lettre d'informations
Recevez nos invitations aux colloques et nos publications.