Accueil par Marie-Françoise Bechtel, présidente de la Fondation Res Publica.

Monsieur le Président fondateur,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

Nous sommes très heureux de vous accueillir pour ce colloque.

La Fondation Res Publica a consacré d’assez nombreux colloques et séminaires à la relation franco-allemande [1], tantôt en elle-même, tantôt vis-à-vis de la marche de l’Europe.

Aujourd’hui le thème du fédéralisme, inclus dans le programme de la nouvelle coalition au pouvoir, de même qu’un certain repli sur des questions touchant des domaines essentiels, de l’énergie au numérique, du spatial à la défense, peuvent conduire à s’interroger à nouveau sur la position allemande et l’équilibre ou le déséquilibre franco-allemand qui pourrait en résulter. Tout le monde voit bien que les questions qui se dessinent autour du plan de relance européen, des conditions dans lesquelles les pays de l’Union européenne y accéderont, du retour peut-être à l’équilibre budgétaire, rendent pertinente une analyse vraiment actualisée. Je note ainsi par exemple que lors du colloque de 2013 [2] Jean-Michel Quatrepoint, ici présent, évoquait le fait que Mme Merkel avait intégré la notion de fédéralisme dans son programme, Jean-Pierre Chevènement notant que, par la suite, elle n’en avait plus jamais parlé. Plus récemment, en février 2021, nous avons tenu un colloque en visioconférence sur « L’Allemagne et la construction de la stabilité européenne » dans lequel nous nous interrogions sur la volonté de puissance d’une Allemagne qu’Édouard Husson avait qualifiée de « kantienne » [3], c’est-à-dire, si j’ai bien compris, plutôt sur la retenue.

L’Allemagne et la relation franco-allemande sont donc des thèmes récurrents de notre fondation, thèmes d’ailleurs omniprésents dans les ouvrages de Jean-Pierre Chevènement, notre président fondateur, particulièrement depuis les années 1990. Depuis Maastricht en effet, il n’est pas un de ses ouvrages dans lequel il n’analyse la politique notamment économique et, plus largement, la position de l’Allemagne et la relation franco-allemande au sein de la construction européenne.

Cette préoccupation nous porte à essayer de regarder de la manière la plus précise et la plus pointue possible comment se posent aujourd’hui les défis d’éventuelles marches convergentes de la France et de l’Allemagne. Jusqu’où nos intérêts convergent-ils ou divergent-ils ?

Pour cela nous avons invité un certain nombre de personnalités, que vous connaissez déjà, d’une grande expertise sur ces sujets :
Édouard Husson, historien, professeur des universités, auteur de Paris-Berlin : la survie de l’Europe (Gallimard, 2019).

Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, entre autres qualités, que nous n’avons pas besoin de présenter davantage. On lui doit l’ouvrage Le choc des empires : États-Unis, Chine, Allemagne : qui dominera l’économie-monde ? (Gallimard, 2014)

Alain Meininger, membre de notre conseil scientifique, ancien administrateur hors classe au ministère de la Défense, membre du comité éditorial de la Revue politique et parlementaire.

Nous terminerons par une intervention de Jean-Pierre Chevènement dont je suis certaine qu’il donnera la tournure dialectique à l’ensemble de ce que nous aurons entendu et qu’il nous dira, avec l’acuité et la largeur de vues qui le caractérisent, comment le problème de la convergence et de la divergence des intérêts franco-allemands se pose aujourd’hui.

Après cette brève introduction je donne la parole à Édouard Husson qui va « contextualiser » le sujet à travers notamment la présentation de l’actuelle coalition allemande… dont je note que, dans un précédent colloque il doutait de ses chances réelles d’accéder au pouvoir. « Il y a assez peu de chances pour que les Verts se retrouvent dans une éventuelle coalition », disiez-vous. Mais les prévisions sont les prévisions, nous en savons quelque chose.

La question fondamentale est de savoir quelle analyse vous faites aujourd’hui de cette coalition qui, de fait, est maintenant au pouvoir.

—–

[1] Voir notamment :
– L’Allemagne et la construction de la stabilité européenne, colloque organisé par la Fondation Res Publica le mercredi 10 février 2021.
– De l’arrêt du Tribunal constitutionnel de Karlsruhe du 5 mai 2020 à la relance budgétaire et monétaire, séminaire organisé par la Fondation Res Publica le 22 septembre 2020.
– Ordolibéralisme, mercantilisme allemand et fractures européennes, colloque organisé le 19 novembre 2018.
[2] Refaire l’Europe ? Aperçu rétrospectif et esquisse d’une politique, colloque organisé par la Fondation Res Publica le 2 décembre 2013.
[3] « Une Allemagne « kantienne » : le refus du « leadership et l’impossible pilotage par les règles », intervention d’Édouard Husson au colloque du 10 février 2021.

Le cahier imprimé du colloque « France-Allemagne : convergences et divergences des intérêts fondamentaux de long terme » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.

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