Les politiques de recherche entre science et scientisme

Intervention d’Alain Supiot, juriste, docteur honoris causa, professeur émérite au Collège de France (Chaire État social et mondialisation), auteur de La gouvernance par les nombres (Fayard, 2015), lors du colloque « La politique de Recherche, enjeu pour l’avenir » du jeudi 26 novembre 2020

Pour en faciliter la discussion, ma contribution à notre débat prendra la forme de cinq thèses ou propositions, susceptibles d’éclairer ce qu’on pourrait nommer un bon gouvernement de la recherche.

Thèse 1 : La recherche scientifique repose sur des bases juridiques.

Si le Droit peut fort bien se passer de bases scientifiques, la science en revanche ne peut se passer de bases juridiques et n’est nulle part plus menacée que dans les régimes politiques qui prétendent se fonder sur elle. Cette dénaturation de la science en scientisme advient lorsqu’on y voit l’Instance du Vrai avec un grand V, c’est-à-dire une vérité dogmatique sur laquelle fonder l’organisation de la société et le gouvernement des hommes. Renan lui a donné son expression la plus claire en défendant « l’audacieuse mais légitime prétention » de la science moderne à « organiser scientifiquement la société » [1]. Ce qui n’était encore que vue de l’esprit au XIXème siècle est devenu pratique politique au XXème avec le « socialisme scientifique » d’un Lénine ou avec la consigne nazie de « façonner la législation conformément aux verdicts de la génétique ».

La science ne peut progresser qu’au sein d’une « République des Lettres », c’est-à-dire d’un ordre ternaire qui soumet les relations entre ses membres au même impératif catégorique de recherche de la vérité. La vérité scientifique ne se découvre que moyennant le respect de trois règles procédurales que la science a héritées de l’art du procès : il faut prouver les faits qu’on allègue ; il faut les interpréter ; et il faut soumettre ces découvertes à l’épreuve de la contradiction. En fixant et sanctionnant certaines de ces règles, le Droit participe donc ce que Robert Merton a appelé la structure normative de la science, où il rangeait l’universalisme, le partage des connaissances, le désintéressement et le doute méthodique [2].

Les régimes qui au XXème siècle ont entendu fonder le gouvernement des hommes sur les lois de la science, que ce soient celles de la biologie, de l’histoire ou de l’économie, ont été les plus hostiles à la liberté scientifique, ainsi que les plus meurtriers. Aujourd’hui le rêve d’un gouvernement scientifique de la Cité a ressurgi, avec l’imaginaire cybernétique d’une mise en pilotage automatique des sociétés humaines, qui conduirait le politique non plus à agir, mais à rétroagir à des signaux chiffrés, ainsi substitués à la représentation démocratique de la diversité des expériences et des points de vue.

Thèse 2 — Le progrès des connaissances dépend du statut des chercheurs.

Depuis le Moyen Âge, la recherche de la vérité a été la tâche d’une catégorie particulière de clercs qui, très tôt, revendiquèrent la reconnaissance de la dignité et de l’indépendance de leurs fonctions. De nos jours, cette exigence a pris la forme aux États-Unis des tenures (dont l’origine médiévale est explicite) et en France de corps particuliers de fonctionnaires, qui jouissent à la fois d’un emploi stable et d’une grande liberté dans l’exercice de leurs fonctions. Les pays les plus actifs au plan scientifique sont aussi ceux qui accordent ainsi aux chercheurs confirmés un statut professionnel conjuguant liberté académique et sécurité de l’emploi, la Chine par exemple. Destiné à garantir les principes d’indépendance, d’impartialité et de désintéressement, ce statut situe le travail de recherche aux antipodes des principes de subordination et de but lucratif qui régissent le marché du travail, et traitent le travail comme une marchandise à vendre au plus offrant. L’efficacité de ce type de statut dépend toutefois du respect par les chercheurs de leurs obligations d’impartialité et d’objectivité.

Or ces valeurs se trouvent aujourd’hui remises en cause de trois façons. D’abord par l’indexation de la recherche, non plus sur le progrès des connaissances, mais sur des indicateurs quantifiés, au 1er rang desquels se trouve aujourd’hui le fund raising. Ensuite par la paupérisation des Universités, qui accueillent toujours plus d’étudiants, rémunèrent toujours moins les universitaires et dont les crédits de base pour la recherche sont constamment rognés. Enfin par la privatisation de la recherche, au travers de dispositifs comme le Crédit Impôt recherche, dispositif au départ ingénieux et ciblé, mais dont l’extension continue et non conditionnée est source d’évidents abus. Pour ne citer qu’un seul exemple, Sanofi a bénéficié à ce titre de 2 milliards d’euros de 2008 à 2012 et réduit dans le même temps 2400 emplois dans ses laboratoires. En 2019 cette entreprise a annoncé 300 nouvelles suppressions d’emplois de chercheurs et en 2020 son PDG a annoncé que la France ne sera pas prioritaire pour la fourniture de son vaccin contre le Covid 19.

Ces trois facteurs conduisent d’une part à la relégation de nombreux chercheurs – à commencer par les jeunes – dans des emplois précaires ou sous-payés, et d’autre part à la multiplication des situations de cumuls d’emplois et de rémunérations, grosses de conflits d’intérêts. On s’engage ainsi dans une voie sur laquelle de nombreux pays pauvres sont déjà très avancés, où les chercheurs sont incités à voir dans leur activité scientifique un moyen et non plus une fin, et à user de leur statut comme d’un titre à monnayer sur le marché de l’expertise ou de la consultation, ce qui contribue au doute grandissant du public sur la fiabilité de leurs affirmations. La situation particulièrement dégradée des universitaires et chercheurs français résulte pour partie de la sociologie particulière de nos classes dirigeantes, formées non à l’université, mais dans des grandes écoles où l’on apprend parfois plus à avoir des réponses qu’à se poser des questions.

Thèse 3 — L’administration de la recherche est un art du jardinier.

Transposant ici la distinction opérée par l’ethnobotaniste André Haudricourt entre culture du berger (qui opère une action directe et contraignante sur les animaux), et celle du jardinier (qui crée les conditions les plus propices à l’éclosion du génie propre de chaque plante), je soutiens qu’une stratégie de recherche doit être principalement conçue sur ce modèle botanique [3]. Contrairement au travail de l’ingénieur, qui peut dessiner un pont avant de le construire, le travail du chercheur a ceci de particulier que ses résultats ne peuvent être définis à l’avance, car ils se dévoilent en se faisant. Cette incertitude des résultats implique qu’un lien de confiance suffisant soit établi entre le chercheur et celui qui le finance et que ce dernier ait les moyens d’une évaluation qualitative ex-post du bien-fondé de cette confiance. Ce travail de création suppose aussi un milieu propice, qui fasse place à l’imprévu, à la sérendipité et à des formes particulières de sociabilité, bien mises en lumière par de nombreux travaux d’histoire, de philosophie et de sociologie des sciences [4]. Décrite dès 1944 aux États-Unis dans le rapport Vannevar Bush, cette conception conduit à promouvoir « le développement de la recherche fondamentale couvrant tout le champ des connaissances » (Code de la recherche, art. L.111-2), pour donner le jour à des connaissances nouvelles utiles à la société. On lui doit l’essor scientifique et technologique sans précédent qu’a connu le XXème siècle.

À ce modèle d’administration de la recherche s’oppose celui du Problem solving, qui considère la connaissance scientifique non comme une fin en soi, mais comme le moyen de résoudre des problèmes. On assigne aux chercheurs certains résultats à atteindre, de nature économique (le développement de la compétitivité) ou politique (aider à résoudre des questions jugées prioritaires), pour financer des projets répondant à ces impératifs. Privilégiée par l’Union européenne (TFUE art. 179), cette conception instrumentale de la recherche s’est aussi imposée en France depuis 20 ans sous les traits du New Public Management, tel que consacré en 2001 par la LOLF. Comme l’hôpital public, les établissements de recherche ont ainsi été soumis à des méthodes de direction par objectifs chiffrés, inspirées de celles pratiquées dans les entreprises à but lucratif. Le système des appels d’offres est censé fonctionner comme un quasi-marché, permettant une allocation optimale des fonds publics, tandis que les rankings universitaires, à commencer par le classement de Shangai (hérité de la planification soviétique), jouent le rôle des agences de notation financières, engageant les universités dans ce que Louis Brandeis appelait « la malédiction de la grandeur ». Dirigés par une nomenclature qui n’a le plus souvent ni autorité scientifique ni légitimité démocratique, les institutions de recherche voient leurs coûts administratifs croître, tandis que les moyens directement alloués à la recherche ne cessent de se réduire. Alors qu’ils avaient échappé à l’« organisation scientifique du travail » inhérente à la seconde révolution industrielle les chercheurs sont ainsi soumis à l’imaginaire cybernétique qui tend à régir toutes les activités humaines. Comme tout travailleur, ils sont traités comme des êtres programmables, asservis à la réalisation d’objectifs quantifiés [5], et engagés dans un processus sans fin de benchmarking. Ils doivent dépenser une énergie insensée pour parvenir à traiter des questions qu’ils se posent en feignant de répondre aux questions qu’on leur intime de se poser.

La France n’a pas le monopole de cette dérive, qui a conduit le prix Nobel de physique Peter Higgs à déclarer qu’il ne serait plus jugé assez productif dans le système actuel [6]. Aux États-Unis, les mathématiciens Stuart et David Geman ont dressé un bilan alarmant des effets désastreux de cette gouvernance de la recherche par les nombres, qui a conduit à une baisse du nombre de vraies découvertes scientifiques, masquée par l’importance de progrès techniques mettant pour la plupart en œuvre des percées conceptuelles intervenues dans la période historique précédente [7]. C’est seulement sur la base d’institutions solides et créatives, inscrites dans le temps long de la recherche fondamentale, que l’on peut légitimement mobiliser les chercheurs sur des thèmes de recherche définis à court ou moyen terme.

Thèse 4 — Les Lettres et les sciences humaines ne sont pas solubles dans les sciences exactes.

L’une des caractéristiques du scientisme est de réduire l’homme et la société à l’état d’objets quantifiables et mesurables, nourrissant ainsi l’illusion de pouvoir les gérer conformément à des lois immanentes révélées par la science. Ainsi, après les attentats de novembre 2015, un rapport de l’Alliance Athéna sur les causes de la radicalisation commandé par le gouvernement a recommandé d’étendre aux humains les méthodes comportementales et neurobiologiques ayant déjà fait leur preuve sur les animaux [8].Telle serait la réponse « scientifique » à apporter à la radicalisation d’une jeunesse déracinée et la voie royale d’établissement d’une société apaisée. La difficulté est que l’on n’a jamais vu de chien terroriste… Bien pires que ceux des animaux les moins bêtes, les actes terroristes ne sont que trop humains. Seuls des êtres de langage sont exposés au risque de basculer dans un délire meurtrier et le comportementalisme procède d’une conception mécanique de l’objectivité, que les sciences exactes elles-mêmes ont dépassée. D’une façon générale nous sommes enclins à confondre mécanisation et objectivation. Cette posture scientiste se répand cependant dans tous les domaines : non seulement l’économie qui en fut la première affectée, mais aussi la linguistique, l’anthropologie ou la philosophie. Ceux qui prétendent faire ainsi de la « vraie science », en quête de lois intemporelles et universelles, obtiennent souvent la reconnaissance des spécialistes des sciences exactes. La contrefaçon réussie du Prix Nobel a été de ce point de vue un coup de maître de l’économie néo-classique, dans son projet de soustraire, au nom de la science, les politiques économiques à la délibération démocratique. Le scientisme étant un dogmatisme, ceux qui y succombent s’emploient à exclure des postes et des financements toute opinion dissidente [9], au risque de casser le moteur du progrès des connaissances qu’est le principe du contradictoire.

Les sciences humaines n’ont pas affaire à des objets, mais à des sujets pensants qui ont de ce qu’ils vivent une expérience que le savant qui les observe n’a pas. Ces savoirs de l’expérience, celui du SDF, du malade ou du travailleur ubérisé, participent d’une science de la pauvreté, de la maladie ou du travail sous plateforme. Plutôt que de contrats de recherche dont les rapports sont enfermés dans des tiroirs, il conviendrait d’encourager des dispositifs d’apprentissage mutuel, impliquant les personnes, au plus près des questions concrètes qu’elles ont à résoudre. Par exemple un dispositif encourageant l’accueil en délégation dans les instituts ou équipes de recherche de praticiens de haut niveau, qui y trouveraient les moyens de mettre en perspective théorique leur expérience tout en la partageant avec les chercheurs. Ou réciproquement de l’accueil de chercheurs dans les organismes confrontés aux questions dont ils sont spécialistes.

Plus généralement, l’une des raisons de la difficulté des sciences sociales à penser la mondialisation est que sous l’empire du modèle des sciences dures, elles tendent à oublier la nécessité de convoquer cette expérience et à prêter à leurs catégories de pensée, toutes issues du terreau européen, une universalité qu’elles n’ont pas, tendance encore aggravée par la fascination du tout anglais, érigé en « langue de la science ». De même qu’elles ne doivent pas cantonner leur rapport aux autres civilisations à des études aréales, qui en font des objets et pas des sujets de la connaissance, de même elles ne doivent pas cantonner leur rapport au politique à une mission d’enseignement mais le concevoir plutôt comme un processus de co-construction de connaissances.

Loin de devoir se fondre dans les sciences exactes, le développement de sciences humaines est un enjeu stratégique dans le contexte de la globalisation, qui tout à la fois déstabilise les sociétés et les oblige à s’ouvrir sur la diversité du monde. Comprendre ces mouvements de fond est au moins aussi important que la détention de tel ou tel grand équipement de recherche en physique. C’est ce qu’avait souligné en 2015 le Conseil Stratégique de la Recherche dans une critique adressée à la Stratégie Nationale de Recherche (SNR) dans le domaine des Lettres et des sciences humaines :

« On peut douter qu’un investissement massif dans l’étude des bases neurologiques de la prise de décision ou dans la constitution des bases de données suffise à préparer notre pays à faire face aux risques majeurs pour la sécurité nationale et internationale que représente la situation géopolitique chaotique qui prévaut aujourd’hui dans la zone immense allant du Mali à l’Afghanistan en passant par la Centrafrique, le Moyen-Orient et le Pakistan. Cette situation appellerait plutôt à un investissement massif dans l’étude des langues, des religions, des structures anthropologiques et de l’histoire longue des pays concernés, autant de sujets absents de l’horizon de la SNR.

Dans le contexte de la globalisation, l’État et les entreprises ont un besoin vital, pour innover et s’adapter, de mieux connaître et comprendre la diversité des civilisations, à la fois dans leur profondeur historique et dans la manière dont elles évoluent et interagissent. Cela suppose des dispositifs de recherche qui permettent d’ancrer l’étude des sociétés contemporaines dans les savoirs de l’enquête, de l’érudition et de la philologie, et qui attirent, comme savent le faire les universités américaines, des chercheurs venus du monde entier, capables de penser et de travailler dans un très grand nombre de langues. »[10]

Cette critique est demeurée ignorée des pouvoirs publics, et aucun soutien n’a été apporté à l’important potentiel de recherche que la France possède encore en ces domaines. Contrairement à certaines idées reçues, la recherche en sciences humaines a elle aussi besoin de quelques grands équipements [11]. C’est le cas depuis toujours des bibliothèques et plus récemment des bases de données. C’est aussi le cas de dispositifs tels que les Maisons des sciences de l’homme ou les Instituts d’études avancées, qui constituent de puissants outils d’interdisciplinarité et d’internationalisation de la recherche. Mon amère expérience en ce domaine est celle de la cessation du financement par l’État de l’Institut d’études avancées de Nantes, alors même qu’il est le seul en France à avoir été admis dans le consortium Some Institute for Advanced Study (qui regroupe ceux de Princeton, Harvard, Stanford, Caroline du Nord, Berlin, Uppsala, Amsterdam, Jérusalem et Stellenbosch).

Comme en sciences exactes, le financement de projets de recherche doit compléter et non remplacer les dotations de base. Toutefois les appels à projets devraient tenir compte de la spécificité des sciences humaines en évitant d’y plaquer les méthodes en vigueur pour les sciences de la nature, telles que le monolinguisme des procédures d’évaluation ou la concentration des financements sur quelques gros projets. Faire tomber des trombes de crédits sur un nombre infime de chercheurs en laissant dépérir tous les autres n’est pas de bonne méthode. Une meilleure répartition sur de petits projets, dont la gestion pourrait être confiée aux MSH (Maisons des sciences de l’Homme), serait au contraire de nature à mobiliser beaucoup de chercheurs talentueux, à commencer par les jeunes les plus prometteurs.

Thèse 5 — Le scientisme ruine le crédit de la science.

La science n’est pas une religion et la confiance du public dans le monde de la recherche ne relève pas d’une politique de propagation de la foi. Elle suppose en revanche qu’il ne puisse douter du désintéressement, de l’impartialité et de l’indépendance des chercheurs.
Autrement dit, l’intégrité de la science ne doit pas être démentie par les faits pour être crue. Lorsque le public apprend que les économistes qui affirmaient en 2007 la solidité des marchés financiers étaient pour la plupart grassement rémunérés par les banques, on peut difficilement lui faire grief de douter de la parole des économistes. Lorsque le PDG de Pfizer vend pour 5,6 millions de dollars d’actions du laboratoire américain, le jour de l’annonce par son groupe des résultats préliminaires sur l’efficacité d’un vaccin contre le Covid-19, on peut difficilement reprocher aux gens de ne pas se faire vacciner les yeux fermés. Lorsque le taux de rétractation pour fraude d’articles publiés dans les revues biomédicales décuple de 1975 à 2012 [12], le doute s’installe sur l’autorité de ces revues et un « jugement par les pairs » enfermé dans des boucles autoréférentielles. En matière de politique de recherche, tout est lié. La restauration du crédit de la science auprès du public ne relève pas d’une catéchèse, mais d’institutions qui garantissent l’indépendance et l’impartialité du travail de recherche au lieu de soumettre celle-ci aux lois du marché et à la gouvernance par les nombres.

J’avancerai pour terminer trois propositions de nature à restaurer le crédit de la science : a) encourager la formation par la recherche et le questionnement, qui fait cruellement défaut dans l’éducation de nos classes dirigeantes ; b) soutenir la production de documentaires audiovisuels de qualité, qui puissent pallier le déclin de la culture du livre et donner à voir la pluralité des points de vue des chercheurs sur une question donnée ; c) dans le domaine des sciences humaines, faire bénéficier l’Académie des sciences morales et politiques d’une cure de jouvence semblable à celle qu’a récemment connue l’Académie des sciences, pour en faire une véritable Académie des sciences humaines, ouverte aux meilleurs chercheurs de toutes générations, capable d’élaborer sur des sujets de portée générale des rapports en prise directe avec la recherche en train de se faire.

Yves Bréchet

Merci beaucoup pour cet exposé très touffu sur les conditions de possibilité de la recherche et la différence entre sciences humaines et sciences dures.

Nous allons maintenant nous intéresser à l’informatisation de nos sociétés et à ses enjeux. C’est Pierre Paradinas, président de la Société informatique de France et professeur au Conservatoire national des arts et métiers, qui va nous en parler.

—–

[1] Ernest Renan, L’avenir de la science, Pensées de 1848, 1ère éd. 1890, Paris, GF Flammarion 1995, p. 104.
[2] Robert K. Merton, « Normative structure of Science » [1942] rééd. in Sociology of Science. Theoretical and Empirical Investigations, Univ. of Chicago Press, 1967, pp. 267-278.
[3] André Haudricourt : « Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d’autrui », L’Homme, 1962, 40-50 ; repris in La technologie, science humaine. Recherches d’histoire et d’ethnologie des techniques, Paris, Éd. FMSH, 1987, p. 277.
[4] Cf. Françoise Waquet, Parler comme un livre : L’Oralité et le Savoir (XVIème-XXème siècle), Albin Michel, 2003.
[5] Cf. Giuseppe Longo. Science, Problem Solving and Bibliometrics. Academia European Conference on Use and Abuse of Bibliometrics, May 2013, Stockholm, Sweden. hal-01380191
[6]« I wouldn’t be productive enough for today’s academic system », The Guardian, 6 dec. 2013
[7] Donald Geman and Stuart Geman, Science in the age of selfies, PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA), August 23, 2016 113 (34) 9384-9387
[8] Cf. Alliance Nationale des sciences humaines et sociales, Recherches sur les radicalisations, les formes de violence qui en résultent et la manière dont les sociétés les préviennent et s’en protègent. État des lieux, propositions, actions, Athéna, Rapport au Secrétaire d’État chargé de la recherche, mars 2016, 81 p.
[9] Pour une illustration caricaturale, voir Pierre Cahuc et André Zylberberg, Le négationnisme économique : et comment s’en débarrasser, Flammarion, 2016.
[10] Cf. Stratégie Nationale de Recherche. Rapport de propositions et avis du Conseil Stratégique de la Recherche, Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mars 2015, p. 158.
[11] Cf. Alain Supiot (dir), Pour une politique des sciences de l’Homme et de la société, Recueil des travaux du Conseil national du développement des sciences humaines et sociales, Paris, PUF, Quadrige, 2001.
[12] Ferric C. Fang, R. Grant Steen et Arturo Casadevall, « Misconduct accounts for the majority of retracted scientific publications Proceedings of the National Academy of Science », PNAS, 1er octobre 2012.

Le cahier imprimé du colloque « La politique de Recherche, enjeu pour l’avenir » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.

S'inscire à notre lettre d'informations

Recevez nos invitations aux colloques et nos publications.

Veuillez saisir une adresse email valide.
Veuillez vérifier le champ obligatoire.
Quelque chose a mal tourné. Veuillez vérifier vos entrées et réessayez.