Quels espoirs mettre dans les technologies nouvelles en matière d’aménagement du territoire ?
Intervention de Claude Rochet, professeur des universités à l’Institut de Management public d’Aix-en-Provence, auteur de « Des villes intelligentes, vraiment ? », lors du colloque « Désertification et réanimation des territoires » du 27 février 2018.
Je m’efforcerai de répondre à ces questions en trois temps. Je commencerai par examiner ce que peuvent nous apporter ces technologies numériques aujourd’hui. J’insisterai sur le danger et sur l’idéologie sous-jacente de ces technologies numériques qui peuvent nous apporter beaucoup plus de mal que de bien, si on les utilise sans discernement. Enfin je verrai comment le territoire peut se revitaliser en s’appropriant ces technologies, comme cela a été excellemment souligné dans les interventions précédentes.
En quoi les nouvelles technologies font-elles progresser la connaissance de la ville et du territoire dans l’interaction entre villes et territoires ?
Ces technologies ont permis d’étudier l’effet négatif de la mégalopole. Grâce à la puissance de calcul des ordinateurs et en compilant toutes les data de toutes les villes dans le monde, on a découvert – les recherches de Geoffrey West et de Luis Bettancourt au Santa Fe Institute – qu’un effet de rendement croissant est inévitable si on ne fait rien. C’est-à-dire que, si on n’agit pas, la ville va s’accroître en tache d’huile et les grandes villes vont « manger » les petites. Je mène en ce moment un projet de recherche sur la ville de Casablanca qui s’accroît de 300 hectares par an face à des politiques publiques impuissantes : la ville s’accroît par bidonvillisation, on urbanise les bidonvilles, de nouveaux bidonvilles apparaissent… Le cycle est sans fin et produit des mégalopoles monstrueuses en Amérique latine (Mexique, Brésil).
Des travaux menés dans les années 70 par Paul Bairoch sur la taille optimale de la ville [1] avaient défini de manière empirique (nous avons aujourd’hui les moyens scientifiques de le vérifier) une taille optimale de la ville entre 200 000 et 300 000 habitants, la taille maximale étant entre 500 000 et 600 000 habitants. Au-delà la ville devient instable. Le tissu urbain, comme tout tissu social, au-delà d’un certain seuil, produit plus d’externalités négatives que d’externalités positives en raison d’un nombre plus important de possibilités d’interactions, mais qui deviennent de moins en moins contrôlables. L’homme étant un animal social, nous ambitionnons tous d’avoir à la fois les avantages de la campagne et ceux de la ville. Mais au-delà d’un certain seuil, les externalités négatives (criminalité, pollution, trafic de drogues…) prennent le pas sur les avantages et le tissu urbain devient totalement incontrôlable. Il faut alors trouver les moyens de le rendre habitable. L’exemple le plus spectaculaire est le retour à une vie normale de Medellín, en Colombie : la ville la plus criminogène du monde est redevenue une ville sympathique en douze ans d’action de son maire, Aníbal Gaviria Correa par le développement de réseaux de transport – notamment de télécabines pour désenclaver des quartiers populaires – de la scolarisation systématique et d’activités économiques, appuyé par une action de l’État qui a éliminé les cartels de la drogue à l’occasion de la paix avec les FARCS.
Ces recherches nous confirment le rapport de dépendance entre la ville et son territoire. On ne peut pas penser la ville indépendamment de son territoire.
Toutes ces percées scientifiques nous renvoient à des principes que l’histoire nous a déjà enseignés. C’est ce qu’avait déjà modélisé Von Thünen au début du XIXème siècle, un territoire partant du cœur de la ville, là où les rendements croissants sont les plus élevés, et allant, par des cercles concentriques, vers des zones de rendements de moins en moins croissants et où s’organise la diversité des activités, de l’intensif (les activités industrielles) à l’extensif (les activités agricoles).
Les technologies numériques nous apportent la capacité de tester, par simulation, des modèles. En entrant des données, il est possible de définir des interactions et de voir les formes qui peuvent émerger. Par exemple, sans être un informaticien de très haut niveau, on pouvait prévoir que la suppression de la circulation sur la voie sur berge à Paris, allait reporter la pollution à quelques kilomètres de là, ce qui se confirme ex post. La rapidité et la quantité des interactions, notamment la rapidité des feedback, permettent aujourd’hui de mesurer immédiatement l’effet en retour. Autrefois, le feedback demandait une demi-génération ou une génération. J’habite à la montagne : les anciens savent qu’il ne faut pas s’installer sur tel terrain, couloir d’une avalanche survenue il y a cinquante ans. Aujourd’hui, on peut avoir ces mesures en temps réel.
Ces technologies permettent surtout de créer une grande variété des architectures et de modèles organisationnels. On n’est plus condamnés, comme c’était le cas dans le modèle organisationnel des première et seconde révolutions industrielles, à une source d’énergie centrale qui commande à l’atelier d’être complètement aligné. On a des formes déconcentrées et décentralisées.
Quels sont les dangers de ces nouvelles technologies ?
Ces avantages sont aujourd’hui masqués par l’idéologie dominante, le techno-déterminisme, ou techno-centrisme, qu’illustre le courant actuel des smart cities (villes intelligentes) qui tend à faire croire que c’est la technologie qui crée l’intelligence. L’expression « technologie intelligente » est une absurdité. Une technologie (technè + lógos) n’est pas intelligente, c’est le lógos qui est intelligent, or le lógos est dans l’homme, non dans la technè. Une technologie n’est donc jamais intelligente.
La définition officielle de l’Union européenne, développée par le professeur Giffinger [2] de l’université technologique de Vienne, est la ville comme collection de « smarties » : Smart Economy, Smart Governance, Smart Mobility, Smart Environment, Smart Living… et surtout Smart People, définition de l’homme mondialisé, totalement « attaliesque » [3], qui, sans attaches, peut se déplacer d’une zone à une autre. Tout cela constitue une collection, une addition. Il n’y a pas d’intégration.
Derrière cela se profile l’idéologie du « Seamless » (sans couture, sans heurt). Tout doit marcher de manière parfaite. Or dans la vie réelle il y a des « coutures » et le conflit est au cœur de l’organisation sociale. Vouloir supprimer le conflit par la technologie est extrêmement dangereux. C’est la quête d’un monde parfait où la technologie apporte une solution à tous les problèmes. C’est ce que développe le courant qu’on appelle le « solutionnisme [4] ». Les vendeurs de technologie nous disent : Nous avons les solutions, quel est votre problème ? Je vous renvoie au livre de Morozov, le chercheur biélorusse : Pour sauver le monde, cliquez ici [5].
On va beaucoup plus loin dans la perversité avec l’idéologie des « classes créatives » (creative class) développée aux États-Unis dans les années 2000-2010 par un professeur (Richard Florida) qui a fait fortune en multipliant les conférences à 35 000 dollars sur ces « classes créatives ». L’idée est que 30 % des gens produisent 70 % de la richesse. Il faut donc, pour créer des villes créatives, attirer dans les villes ces gens qui ont un mode de vie que je résumerai par « bobo ». Pour les villes américaines, on a construit un indicateur qui intègre le nombre de bars gays, le nombre de boutiques de disques vinyle, de micro-brasseries, de cafés, de pistes cyclables, de spas pour chiens, etc. Un « indice bohémien » évalue le niveau d’expression et de présence culturelle d’une ville (nombre d’artistes au prorata de la population de la ville, médiathèque, salles d’expositions et de spectacles…), un « indice gay » est censé mesurer son degré d’ouverture et de créativité, et, à partir de cela, on construit un indicateur d’attractivité industrielle de la ville.
Ce modèle s’est totalement effondré après des échecs fracassants comme celui de la ville de Milwaukee ou encore de Seattle, site d’entreprises de haute technologie prospères, certes, (Microsoft, Google, Amazon.com…), où la plupart des activités se sont installées dans le centre-ville qui est devenu hyper-riche. S’en sont suivies une explosion des loyers, donc l’expulsion des classes populaires à la périphérie (qui rappelle ce que décrit Christophe Guilluy pour la France et Saskia Sassen pour la Global City de la mondialisation) et une paupérisation de ceux qu’on appelle les « inutiles ». Que deviennent en effet les 70 % de personnes qui ne produisent que 30 % de la richesse ? Pierre-Noël Giraud s’est intéressé à cet « homme inutile » [6] qui, à la différence de l’ancienne classe ouvrière qui avait des droits, des institutions, des syndicats, des associations, n’a rien. Saskia Sassen a étudié ce phénomène, qui d’ailleurs est global, dans la ville américaine (la Global city) : autour de cette ville de « bobos » il faut une couche d’immigrés low-cost. En effet, si on peut commander sa pizza par internet, il faudra toujours des immigrés low-cost pour la livrer. Les émeutes urbaines sont le mode de régulation de cette ceinture d’immigrés low-cost. On crée donc, au nom de l’égalité, au nom de la diversité, au nom de la lutte contre les différences etc., un monde totalement homogène et profondément instable.
Je lisais récemment dans l’excellente revue des anciens élèves de l’ENA un article de Monsieur Jacques Godron, Président du Club des Entreprises du Grand Paris, qui, avec quelques hauts fonctionnaires, reprend cette idée. Il a même créé un Institut des Hautes Études des Métropoles (IHEdM) dont le but est de « forger ensemble une culture métropolitaine, autour de valeurs et d’une recherche de sens partagé » et qui reprend toutes les théories de Richard Florida dont, entre temps, on a constaté l’échec aux États-Unis. Quand celui-ci revient (toujours avec des conférences à 35 000 dollars) expliquer qu’il s’est trompé en favorisant la gentrification des centres-villes et prône désormais la modération des loyers, le contrôle des loyers, nos élites françaises persistent dans leur coutume d’adopter avec dix ans de retard les théories qui ont déjà échoué aux États-Unis. Ce Monsieur Godron critique l’orientation du Grand Paris qui voudrait faire une péréquation entre l’ouest riche et l’est pauvre alors que l’enjeu est « d’attirer les milieux d’affaires internationaux, le CIO, les quartiers généraux, les stars polyglottes de la culture, les pionniers de la R&D, les Tycoons de la presse et de l’information, les hauts fonctionnaires internationaux et des fonds de pensions », c’est-à-dire continuer à concentrer les mêmes et laisser tomber les autres. Tout cela est profondément néfaste et dangereux et je me félicite du consensus qui s’est dégagé à cette table sur la suppression de la Métropole du Grand Paris.
Il faut prendre conscience des dangers du Big data. Les seules données qu’émettent nos smartphones permettent de savoir que nous sommes tous réunis ici ce soir et d’en inférer des scénarios sur nos projets. Il est possible de rentrer dans notre intimité, comme l’affaire Snowden l’a largement montré. Pour contrôler les algorithmes des Big data il faut un niveau extrêmement élevé en mathématiques et il y a là un problème de contrôle démocratique au niveau des territoires.
Par contre, les Big data permettent de faire de la modélisation prédictive, pour prévenir les incendies, comme le font les pompiers de New-York, de gérer les mouvements de population comme les flux touristiques en fonction de leur nationalité… On pourrait les utiliser à Casablanca où on ne connaît pas ce que font 40 % des Casablancais. Mais comme ils ont tous un smartphone, ils nous envoient des données et nous allons essayer de comprendre comment intervenir dans la croissance incontrôlée de cette ville.
Ce modèle est totalement non-durable car il repose sur le mythe du développement durable qui lui-même repose sur le mythe des énergies renouvelables… qui ne le sont pas du tout ! Plusieurs ouvrages viennent de paraître, dont ceux de Rémy Prudhomme [7] et de Guillaume Pitron [8] sur le problème des terres rares et de la part non renouvelable des énergies renouvelables. En effet, les énergies renouvelables dont on parle, l’éolien et le solaire, sont des énergies intermittentes qui demandent d’être interfacées avec des énergies fossiles. D’une part, l’intermittence a un coût car démarrer une centrale à charbon quand l’éolienne ne produit pas est extrêmement polluant. D’autre part, on a externalisé à l’étranger toute la partie polluante de la production de ces pseudo renouvelables, comme l’extraction des terres rares nécessaires à la fabrication des aimants à la base du fonctionnement d’une éolienne. La Chine, notamment, a pris cette part de marché (la gestion de l’externalisation de toute notre pollution). Donc, quand on parle de « territoire durable », si l’on souhaite vraiment la durabilité de ces territoires, il faut intégrer toute la pollution générée ailleurs. Energies demain a publié il y a quelques années une carte des émissions, mesurées au départ du domicile en tonnes d’équivalent CO2, liées au déplacement domicile-lieu de travail. On y voit que toutes les villes françaises, vertes au centre, sont entourées d’une ceinture rouge parce qu’on a expulsé vers la périphérie les pauvres, ceux qui travaillent et qui, faute de transports, reprennent leur voiture. La seule exception est Marseille, entièrement rouge.
Piloter la technologie ou être piloté par la technologie ?
Il est normal que les technologues fassent de la propagande vantant l’excellence de leur technologie. Mais leur confier l’aménagement du territoire, ce serait comme si nous avions laissé construire nos villes par Roux-Combaluzier, qui privilégiait les tours, Bouygues, qui voulait des grands cubes, et les constructeurs automobiles, qui voulaient des routes ! Or, c’est aux êtres humains, aux citoyens que nous sommes, de comprendre comment développer les territoires et les villes où nous pourrons vivre.
Contrairement à ce que dit Richard Florida, c’est le territoire qui secrète l’innovation et non l’inverse. Un territoire, comme cela a été souligné, a un capital social, une histoire. Vous avez cité l’exemple de Limoges où l’on part d’un savoir-faire traditionnel pour le marier avec les énergies nouvelles ; on pourrait parler de la dynamique de la reconversion de l’industrie horlogère suisse qui, quand la montre digitale a supplanté la montre à aiguilles, a redéployé son savoir-faire dans la micromécanique pour fabriquer des prothèses médicales, ce qui a relancé le bassin industriel et l’innovation. Et les horlogers suisses ont inventé la Swatch. Cela ne s’est pas produit côté français parce que la cohésion sociale n’est pas la même. On a vu par exemple le choletais se reconvertir, partant du low-tech pour revenir dans le high-tech. Alors que toutes les stratégies pilotées par le haut, les stratégies du CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle) ne fonctionnaient pas.
Le capital social n’est pas mobile, c’est un avantage concurrentiel de territoire. Quand on parle de l’attractivité d’un territoire, il faut tenir compte d’un atout qui ne peut lui être enlevé : son histoire et sa culture. L’entreprise Lectra, spécialiste de la découpe au laser de haute technologie, qui avait délocalisé pour économiser sur ses coûts salariaux, est revenue en Aquitaine parce qu’elle y retrouve son capital social : des gens qui savent travailler, porteurs d’un savoir-faire et d’une tradition. Je pourrais donner de nombreux exemples. Au début de ma courte carrière préfectorale, j’avais travaillé sur la crise de la chaussure dans le bassin de Romans et j’avais pu constater que, quand il n’y a plus rien, on fouille les ressources du territoire et on finit toujours par trouver quelque chose qui permet de redémarrer : de la tradition naît l’innovation.
Le territoire est la condition de la durabilité. Pour mesurer cette durabilité, une réforme importante est indispensable qui consiste à intégrer les externalités, c’est-à-dire tous les effets dérivés de ce que l’on produit. Il y a les externalités positives : si vous créez de la connexion, vous créez des activités économiques mais vous pouvez également créer des externalités négatives.
La principale externalité négative est le stress. Au-delà de 200 000 habitants, le stress augmente énormément, générant des coûts de santé et portant atteinte à la qualité de la vie familiale. Par exemple, dans la ville de Mexico, qui compte 21 millions d’habitants, on estime à 4 heures par jour le temps moyen de transport. Pour 10 millions de personnes qui ont à se déplacer chaque jour, 40 millions d’heures sont perdues. Le coût de ces heures perdues, c’est de la pollution, c’est du stress, c’est la non-attention portée à la famille. Pourrait-on mesurer ce que représente le fait de rentrer systématiquement à 19h au lieu de 18h, une heure pendant laquelle on ne s’occupe pas des enfants qui restent plantés devant la télé à regarder je ne sais quelles idioties ? Il va falloir intégrer tout cela.
La ville de Séné, à côté de Rennes, choisit d’importer son granit de Chine parce que c’est moins cher… sans compter le coût de la pollution en Chine, le coût des conditions de travail du cheap labor en Chine, le coût du transport, le coût des emplois perdus dans l’industrie du granit bretonne, les coûts sociaux liés à ces emplois, les coûts culturels etc.
Marie-Françoise Bechtel et moi avons tous deux labouré les terres du management public et des coûts publics. Il est urgent de définir un mode de calcul des comptes publics qui fonctionne par coûts complets.
Un autre point a été souligné : la nécessité d’intégrer les low-tech et les high-tech. Il ne faut pas mépriser le low-tech. Les exemples sont nombreux : Loos-en-Gohelle, Vitry-le-François, villes en perdition par la mort d’industries de la seconde révolution industrielle, se réinvente après le naufrage industriel des industries du Nord et de l’Est en partant de leurs technologies très traditionnelles et en faisant le lien avec les technologies innovantes. Dans l’Ouest du Grand Paris, autour des Mureaux, est menée une expérience d’appropriation de l’hydrogène par les territoires. L’hydrogène est une énergie qui fonctionne en boucles courtes et ne produit pas de déchets. On va donc créer des cycles de production de l’énergie.
Enfin, il faut prendre le territoire comme base politique et mener la réflexion sur l’interaction entre le Top down et le Bottom up. On rejoint là le besoin de développement organique d’appropriation par les territoires de la dynamique centrale. Il faut s’intéresser à la manière dont le territoire prend le relais d’une initiative lancée au niveau central. Nous menons un projet expérimental au Maroc sur ce thème (comment permettre au Bottom up de reprendre une action initiée par le Top down). Tout cela suppose de développer non pas la « démocratie participative » (je n’aime pas du tout ce terme qui est soit un pléonasme soit un oxymore) mais la démocratie directe, le contrôle effectif de tous les habitants sur le système. La ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, complètement détruite en 2011 par un séisme, en offre un exemple : au gouvernement qui voulait confier la reconstruction à une agence centrale, les citoyens ont opposé l’argument selon lequel, pour que le territoire soit résilient c’est-à-dire capable de faire face à une nouvelle catastrophe, il fallait que la ville fût reconstruite par les habitants eux-mêmes. C’est ainsi qu’ils reconstruisent leur ville, Bottom up, avec l’aide d’un architecte danois, Monsieur Jan Gehl, qui a pensé la ville à l’échelle humaine, c’est-à-dire en partant de l’habitant qui se déplace à 5 km/h, et non sur le modèle de mégalopoles comme Brasilia ou comme tout ce que nous a laissé Le Corbusier.
Merci.
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[1] Taille des villes, conditions de vie et développement économique, Bairoch Paul, éd. EHESS : Sociétés urbaines, coll. bibliothèque générale, 1977.
[2] Rudolf Giffinger, Smart cities – Ranking of European medium-sized cities, Centre of Regional Science, 2007.
Selon Giffinger, les villes intelligentes peuvent être identifiées et classées selon six critères : une « économie intelligente », une « mobilité intelligente », un « environnement intelligent », des « habitants intelligents », un « mode de vie intelligent » et, enfin, une « administration intelligente ».
[3] Ainsi les habitants sont considérés comme intelligents « quand ils se montrent flexibles, créatifs, favorables à un apprentissage tout au long de la vie, cosmopolites, ouverts d’esprit et parties prenantes de la vie publique ».
[4] Le « solutionnisme » est un courant de pensée originaire de la Silicon Valley qui souligne la capacité des nouvelles technologies à résoudre les grands problèmes du monde, comme la maladie, la pollution, la faim ou la criminalité. Le solutionnisme est une idéologie portée par les grands groupes internet américains qui façonnent l’univers numérique. Lors de l’édition 2008 du festival South by Southwest, Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, déclarait : « Le monde étant confronté à de nombreux enjeux majeurs, ce que nous tentons de mettre en place en tant qu’entreprise, c’est une infrastructure sur laquelle s’appuyer pour en dénouer un certain nombre. » Dans le même esprit, Eric Schmidt, président exécutif de Google, annonçait lors d’une conférence en 2012 : « Si nous nous y prenons bien, je pense que nous pouvons réparer tous les problèmes de monde. »
[5] Pour tout résoudre cliquez ici (To Save Everything, Click Here), Evgeny Morozov, éd. Fyp, 2014.
[6] L’homme inutile. Du bon usage de l’économie, Pierre-Noël Giraud, éd. Odile Jacob, 2015.
[7] Le Mythe des énergies renouvelables : Quand on aime on ne compte pas, Rémy Prudhomme, éd. L’artilleur, septembre 2017.
[8] La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, Guillaume Pitron, éd. Les liens qui libèrent, 2018.
Le cahier imprimé du colloque « Désertification et réanimation des territoires » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation.
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