Interventions prononcées lors du débat final du colloque « Stratégie des grands groupes et politique industrielle française » tenu le 12 avril 2010.

Marie-Françoise Bechtel
Merci infiniment à Louis Gallois.
Le premier intervenant nous a invités à conceptualiser l’alliance des « trois » (Walmart, Wall Street et le PC chinois). Le second orateur a appelé à réintroduire la notion de production, dénonçant la défaillance du cadre conceptuel de l’économie tout entière. Le troisième nous a mis en garde contre une surestimation de la question du déficit extérieur, notamment le nôtre. Et vous venez d’affirmer qu’il faut revenir à l’industrie, revenir à des fondamentaux et ne pas trop compter sur les hautes technologies pour nous en tirer car nous sommes déjà concurrencés dans ce domaine.
Je donne à présent la parole à Henri Guaino.

Henri Guaino
Les propos de M. Henri Guaino n’ont pas donné lieu à transcription.

Marie-Françoise Bechtel
Je souligne à l’intention de Jean-Pierre Chevènement, qui nous a rejoints, la forte convergence entre les cinq orateurs qui se sont exprimés. Je la résumerai dans les termes suivants : Finalement, les temps sont mûrs pour parler de choses dont on ne parlait plus et pour le faire à la faveur de la crise.

Christian Stoffaes nous a expliqué que le cadre conceptuel des économies ne fonctionne plus parce qu’il nous éloigne de l’idée même de production. Le président Gallois a exprimé, à sa manière, la nécessité de revenir à la production et de convaincre nos « forts en maths » de viser les postes d’ingénieurs de production plutôt que de se livrer à la finance internationale. François David nous a mis en garde contre une surestimation du déficit du commerce extérieur. Jean-Michel Quatrepoint nous a rappelé qu’il ne faut pas se tromper de spécialisation.

Les temps sont mûrs pour un changement de cadre conceptuel et même pour la (re)mise au point d’un certain nombre d’outils. J’ai été très frappée par le retour de la DATAR, un temps remplacée par la DIACT. J’en avais parlé ici même lors du colloque intitulé « L’État face à la crise » (1). En effet, nous sommes revenus à un concept très différent de l’aménagement du territoire. Peut-être est-ce, non pas une hirondelle qui annonce le printemps, mais un signe annonciateur de ces temps qui ont mûri ou qui ont changé.

Pour terminer, je remarque que vous avez parlé davantage d’instruments de pilotage que d’instruments de protection. Ce mot « protection » a plané sur certains exposés (je pense à Jean-Michel Quatrepoint) mais le concept n’a pas été totalement exploré. Il est vrai que quand vous avez appelé à ne pas céder à l’Europe de la concurrence, cette idée était, crois-je comprendre, en filigrane.

J’utilise le mot « protection » au sens du protectionnisme. Les temps sont-ils mûrs reparler de protectionnisme ? Le fait est qu’il n’est pas venu dans les exposés.
Je cède la parole à Jean-Pierre Chevènement.

Jean-Pierre Chevènement
Je veux vous présenter mes excuses pour ce retard dû au fait que les obsèques du Préfet Jean-Paul Proust, mon ancien directeur de cabinet, avaient lieu à Marseille. J’exprime mes profonds regrets aux intervenants qui m’ont fait l’amitié de répondre à mon invitation ainsi qu’à la salle.

Écoutant Henri Guaino, je dois reconnaître que je partage largement ses analyses. Je tenais à peu près le même discours en 1982-83. Mais quelle est la force des discours ?

J’avais notamment quelques intuitions sur le rapport entre le développement industriel et la monnaie. Une monnaie trop forte entraîne des pertes d’emplois considérables dans le domaine industriel. C’est donc avec une certaine satisfaction que je vois l’euro battre un peu de l’aile car je suis favorable à une stratégie de baisse de l’euro. Je déplore les malheurs de nos amis grecs, j’ignore comment nous sortirons de cette crise, mais je pense que nous n’avons pas intérêt à avoir une monnaie trop surévaluée.
Nous avons intérêt à ce que la puissance publique soit à l’offensive parce que nous n’aurons pas de politique industrielle si l’État n’est pas présent. C’est la mort dans l’âme que j’ai vu partir Péchiney, Arcelor… L’industrie doit être accompagnée par la recherche, non seulement publique mais aussi industrielle.

Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. Je rends hommage au combat valeureux que mène Henri Guaino. Je sais qu’il doit se battre contre des forces hostiles.

Marie-Françoise Bechtel remarquait qu’on n’avait pas beaucoup parlé de protection. Parlons de « concurrence équitable ». Il faut mettre de la visquosité dans le paysage économique mondial. Les réglementations, déclarées archaïques, ont été balayées. Elles avaient pourtant l’avantage de freiner la mobilité des facteurs de production et particulièrement du capital. Pouvons-nous réhabiliter les réglementations en les « modernisant » ?

François David
Avant de vous quitter, je voudrais vous prendre à témoins : je prends le pari avec Jean-Michel Quatrepoint (très pessimiste sur l’avenir de notre commerce extérieur) que nous signerons avant l’été le contrat de vente au Brésil d’avions de combat Rafale. Enjeu : une caisse de champagne !

Marie-Françoise Bechtel
Nous notons que ce pari est pris en présence d’un ancien ministre de la Défense.
Je donne maintenant la parole à la salle.

Patrick Quinqueton
Nous avons entendu beaucoup de choses intéressantes sur le climat actuel qui réhabilite des sujets qu’on croyait définitivement enterrés, impossibles, voire inconvenants. Ma question s’adresse à tous les orateurs. Ce renouveau du regard sur la politique industrielle est-il partagé au sein des partis politiques ? Jean-Pierre Chevènement évoquait les années 1982-83, quand la politique industrielle était un sujet de débat politique au sens classique du terme. La politique industrielle est-elle aujourd’hui un sujet de débat politique ? Avez-vous le sentiment qu’on se préoccupe de ces questions au sein des partis politiques ?

Marie-Noëlle Lienemann
Ce qu’a dit Louis Gallois est très important. La priorité est de convaincre la société française de faire de la reconquête de son industrie l’enjeu majeur de son avenir. Le peuple français n’a pas décroché avec l’idée d’industrie, c’est d’ailleurs une des raisons de son pessimisme. Les Français ne se sont pas résignés à l’abandon de cette perspective par une partie de leurs élites, y compris de leurs élites politiques, de gauche comme de droite. Je dois témoigner du fait que les états généraux de l’industrie ont montré que la politique industrielle est redevenue une question centrale. C’est une des leçons tirées de la crise. Le Parti socialiste lui-même a sorti une note de Guillaume Bachelet qui rompt avec la position du PS historique, même si elle ne va pas aussi loin qu’on aurait pu l’espérer.

Je poserai une question sur le capital public et la structuration du capital.
J’ai été sensible à la remarque de Monsieur Stoffaes qui, évoquant les deux modèles qui ont résisté à la financiarisation (l’économie chinoise et l’économie allemande), expliquait qu’ils l’ont fait avec des méthodes totalement différentes. Capital public en Chine, capital privé (bourgeoisie familiale, banques, caisses d’épargne) en Allemagne. Or, historiquement, depuis Colbert, l’industrie française reposait sur du capital public auquel s’adossaient des grandes familles. La privatisation massive de notre industrie a été une secousse tellurique pour le pays qui ne l’a pas bien acceptée. En effet, nous avons le sentiment de ne plus rien maîtriser du fait industriel.

On ne redonnera confiance aux Français qu’en freinant les délocalisations. À côté des politiques offensives, certes importantes pour l’avenir, nous devrons donc mener des politiques défensives, restaurer des capitaux publics, inventer des formes nouvelles de capitaux publics ou socialisés. On nous répète que la France n’a pas la capacité financière de renationaliser ou de racheter des parts de capitaux publics. Nous devons donc être innovants si nous voulons retrouver des marges de manœuvre sur du capital public.

Pourquoi ne pas taxer en capital, c’est-à-dire en actions, les entreprises (du type Total) faisant des surprofits, des profits manifestement exceptionnels ? Ce serait une façon de se réintroduire sans sortir l’argent et sans mettre leur développement en péril.

Ne peut-on transformer les aides aux entreprises en remplaçant les prêts et aides aux emplois, particulièrement massives dans le secteur des services, en aides au capital?
Comment réinventer du capital public ? N’est-ce pas une priorité pour crédibiliser une politique industrielle ?

Il est essentiel d’avoir de grands projets pour l’avenir de nos industries. Mais leur abstraction les rend invisibles au peuple. Je m’interroge : ne faut-il pas inventer des grands défis à la croisée du social, de la civilisation et de l’industrie ?

Nous pourrions par exemple ambitionner de figurer parmi les premiers pays en matière de dépollution de l’eau et, développant l’industrie de l’eau et les industries de mesure, mobilisant la recherche, nous donner des objectifs intermédiaires (dépollution totale de nos rivières en x années). Si je prends un exemple environnemental, c’est parce que le risque est grand du côté de l’idéologie environnementaliste.

Je pourrais prendre l’exemple du médicament. Nous pourrions rénover notre industrie du médicament dans la perspective d’un combat contre telle maladie ou telle pandémie.

Je ne cesserai de plaider pour que nous nous donnions des outils qui rendent l’intention industrielle publique visible pour la population. Le Plan en est un. Je suggère que, sur le modèle du CEA, nous réalisions un grand CE de l’écoconception. Cela montrerait la volonté industrielle de la puissance publique.

Marie-Françoise Bechtel
Je remercie beaucoup Marie-Noëlle Lienemann qui a posé des questions mais qui a répondu aussi à la question de Patrick Quinqueton en soulignant que la population attend peut-être plus d’emplois industriels que de développement durable. Il faudra l’expliquer aux partis politiques dominants quels qu’ils soient. C’est une autre question

Jean-Michel Quatrepoint
Nous devons porter notre attention sur les filières.
Deux filières sont très importantes pour l’industrie française : la filière agroalimentaire et la filière du luxe.
L’industrie agroalimentaire est menacée par le cycle de Doha (si jamais nous le signons) et par l’abandon de nos productions agricoles. Pas d’industrie agroalimentaire sans production agricole ! Il est donc vital que les agriculteurs tirent de leur exploitation un revenu décent qui leur permette de rester sur leurs terres. Je crois que le Président de la République l’a compris mais il importe que la société française et la classe politique le comprennent aussi, notamment à gauche. Parmi les agriculteurs, il n’y a pas que les gros céréaliers. Les agriculteurs sont indispensables dans cette filière.

Notre déficit commercial – n’en déplaise à François David – est dû essentiellement à l’effondrement de la filière automobile. Renault a délocalisé, entraînant les équipementiers, contraints de délocaliser à leur tour par Renault. Renault a joué a-national, bien plus que PSA.

Le luxe est une filière très importante pour la France parce que c’est un savoir-faire, c’est un fait culturel. Or, à part Hermès, très attaché à garder des productions en France, les grands groupes de luxe utilisent la marque « France » mais ne font plus de made in France. En délocalisant, ils trompent un peu sur la marchandise. Plus grave, toute la filière des façonniers, qui ont un savoir-faire manuel, mais aussi de la haute technologie, sont en train de disparaître. Je salue le courage d’Agnès B., qui se bat pour essayer de garder 50% de sa production en France.
Il faut garder la filière, c’est essentiel.

Christian Stoffaes
Il est toujours difficile de ne pas parler « politiquement correct ». Beaucoup de choses ont été dites ce soir qui auraient été indicibles mais surtout inaudibles il y a encore deux ans.

L’économie est une science politique. Elle est certes une science, dans la mesure où elle énonce des vérités mathématiques, avec des équations, des chiffres. Mais c’est aussi une science sociale, une science du pouvoir dont l’objectif est d’influencer les décisions publiques et privées, le fonctionnement de la société.

En 1981, la France a fait une politique tout à fait étrange, complètement à contre-courant de ce qui se passait dans le monde. C’est pourquoi elle a échoué. Depuis deux ans, la politique économique a été contrainte à une révision. Entre plan de relance et plan de rigueur. « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne », vous vous souvenez, Monsieur le ministre. Vos positions étaient inaudibles dans le climat de l’époque. À vrai dire, on ne sait pas : l’Europe, derrière l’Allemagne, choisit l’austérité, de peur de déclencher l’hyperinflation par les déficits. Pendant que les États-Unis, la Chine, choisissent l’expansion par la relance. Il est significatif de noter que nos débats d’aujourd’hui sont encore sous l’influence de la mémoire historique dessinée par les économistes : l’inflation allemande de 1923, la dépression de 1933.

La politique mondiale se joue assez largement dans les débats de politique intérieure américaine, ce qui ne fait guère plaisir à notre orgueil national. Mais, les États-Unis sont la puissance dominante depuis un siècle et c’est là que tout se passe. En 1981 l’ambiance mondiale était dominée par Margaret Thatcher, Ronald Reagan, Milton Friedman, des personnalités qui n’ont jamais été très populaires en France mais qui ont marqué leur époque. Nous étions totalement à contre-cycle.

Une conjonction fondamentale d’événements est rarement soulignée : Nous vivons aujourd’hui la simultanéité d’une crise financière majeure, qui a discrédité Wall Street et les banquiers, et d’une élection présidentielle de rupture aux États-Unis. C’est exactement l’équation de Franklin Roosevelt : la crise de 1929, la majorité démocrate au Congrès, le New Deal. Barack Obama, c’est l’extrême-gauche américaine contemporaine, comme Franklin Roosevelt l’était à l’élection de 1932. Gauche américaine certes, comme aurait dit Jean-Pierre Chevènement. Mais la gauche quand même. Cette conjonction explosive signifie que le climat a changé.

Comme le dit Henri Guaino, nous sommes dans une période de mutation, les mentalités changent, des choses qui ne pouvaient pas se dire se disent aujourd’hui et nous sommes tous à la recherche d’une nouvelle vision.

Je ne crois pas que nous reviendrons aux nationalisations et au Gosplan. On remarquera d’ailleurs que la crise contemporaine n’a pas engendré de mouvements extrémistes, à la différence de la crise de 1929. Ni fascisme, ni communisme ne se profilent à l’horizon. À moins que … peut-être ne sommes-nous qu’en 1931… attendons 1933. Les élections en Hongrie, en Belgique, aux Pays-Bas, en Lombardie seraient-elles un signe avant-coureur ? Il est très intéressant d’écouter la prolifération d’idées qui s’expriment ici. Nous sommes dans une période d’inventivité, les crises suscitent la réflexion, donc le renouveau.

Edith Cresson
J’ai été ravie d’entendre tout ce que j’ai entendu. Pendant les années où je siégeais à la Commission de Bruxelles, « politique industrielle » était un gros mot, il eût été inconvenant de le prononcer.

Quant à la « libre concurrence », elle consistait évidemment à empêcher la constitution d’oligopoles (rappelons-nous les multiples épisodes à rebondissements : Péchiney-Alcan, Schneider-Legrand). Il ne fallait pas de géants nationaux, il ne fallait que des nains ! Il fallait même empêcher qu’existât un géant européen.

Y a-t-il aujourd’hui une détermination pour que ça change ?

Je n’ai pas entendu dans le discours public quelque chose qui aille radicalement contre cette inflexion. Je veux bien qu’elle existe, je veux bien que la Commission soit moins déchaînée, moins vent-debout contre tout progrès en matière industrielle qu’elle ne l’a été pendant des années, mais rien, dans le discours public, ne montre une réelle détermination dans ce sens.

Pour avoir un effet d’entraînement, une autre doctrine devrait être formulée explicitement. Ce n’est pas le cas pour l’instant.

Je n’ai pas entendu parler des régions, cadre essentiel où la relative proximité fait que tout le monde se connaît, qu’on peut rapidement trouver les gens, mettre en œuvre des solutions ou corriger des erreurs. C’est un élément formidable de développement. L’industrie allemande s’est d’ailleurs développée à partir des régions qui peuvent investir dans les entreprises, ce qui chez nous est interdit, sauf dérogation. Je crois nécessaire de dépasser les clivages ou les éventuelles aigreurs pour permettre aux régions de garder le pouvoir extraordinaire qu’elles ont acquis, d’occuper le terrain économique, d’y prendre une participation active, de mobiliser des capitaux (y compris ceux des banques et de l’étranger) afin de pouvoir investir à leur tour dans les entreprises et aider le capitalisme familial, souvent en difficulté car, cela a été très bien dit, notre problème ce sont les entreprises moyennes qui n’arrivent pas à grandir. Depuis trente ans, de nombreux et excellents rapports ont été écrits sur ce sujet qui n’ont jamais été suivis d’effets.

Nous avons donc deux problèmes, l’un au niveau européen et l’autre au niveau national. J’espère que la velléité de changer la loi électorale régionale permettra aux régions de continuer à être aussi actives qu’elles le sont aujourd’hui, voire plus actives afin de pouvoir être comparées aux régions allemandes. Ce serait porter un coup très dommageable à l’intérêt de la France que d’entraver le développement de l’action des régions.

Il faut aussi parler du capital, de l’investissement. Vous avez dénoncé le fait que nous vivons dans le court terme. C’est la cause principale de la crise. Il s’agit de trouver des mécanismes fiscaux qui rendent le moyen terme plus attractif, parce qu’on ne fera pas tout avec du capital public. Ce n’est d’ailleurs pas souhaitable.

Marie-Françoise Bechtel
Beaucoup de questions que nous prendrons comme autant d’interventions.

Jean-Pierre Chevènement
Je me bornerai à un mot pour conclure avant que la tribune et la salle ne se vident.

J’ai écouté avec beaucoup d’attention ce qu’a dit Henri Guaino. Parmi les nombreux points d’accord qui nous réunissent, il en est un fondamental : Les trente dernières années ont été marquées par une crise majeure du système du capitalisme financier globalisé. Mais je fais observer que ce système est toujours debout ! Aucune politique industrielle n’est possible dans le cadre du capitalisme patrimonial ou actionnarial avec des marchés financiers dont la crise de l’euro révèle la puissance. Nous ne sommes donc pas au bout de cette crise. C’est le point le plus important.

J’évoquerai un deuxième point d’accord : Toute politique industrielle implique un regain du patriotisme français dont beaucoup ne sont pas conscients. Je lisais, dans le petit opuscule de Guillaume Bachelay dont parlait Marie-Noëlle Lienemann, l’ambition de susciter des « champions européens ». Cela est admirable… mais, dans l’état actuel des choses, les « champions européens » sont allemands ! (« …avec une petite exception », glisse Louis Gallois). Si nous voulons jouer le rôle du contrepoids nécessaire dans le cadre de l’Europe, nous devons aller dans le sens d’une réaffirmation nationale. Je ne la sens pas venir. Je m’en désole.

Nous reparlerons de ce patriotisme républicain dont nous avons besoin pour avancer. Il est le signe de la confiance qu’un peuple a dans son avenir. Or nous devons raisonner « monde » car l’Europe est devenue périphérique, à l’évidence. Il faut donc, pour que ça tienne, que la France pèse son poids.

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1) « L’État face à la crise », colloque tenu le 9 décembre 2008. Dans l’intervention de M.F. Bechtel (« Les outils dont dispose l’État ») : « …l’organisme qui a remplacé la DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale), la DIACT (Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires). Ce seul sigle donne la mesure de ce que j’ai appelé la dégradation. Il ne s’agit plus d’aménager le territoire national dans une vision cohérente, intégrée s’il le faut aux impératifs européens, avec une idée de manœuvre, mais d’acter le dualisme des territoires, faisant en sorte que les territoires attractifs (l’Île-de-France, Rhône-Alpes et une partie de la Région PACA) continuent à attirer les investissements tandis que l’ensemble des autres territoires seraient accompagnés, par des politiques aussi mystérieuses qu’indéfinies, dans la dégradation, et leur destin programmé à coups de délocalisations. La notion de délocalisation était explicitement pointée dans l’exposé des motifs du décret qui a créé cette Délégation à l’aménagement et à la compétitivité des territoires…»

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Le cahier imprimé du colloque « Stratégie des grands groupes et politique industrielle française » est disponible à la vente dans la boutique en ligne de la Fondation

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