Que peut l’Etat face à une crise globale ?

Intervention de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste, auteur de «La crise globale», au colloque du 9 décembre 2008, L’Etat face à la crise.

Ni économiste ni financier, ni politique, ni haut fonctionnaire, je ne suis que journaliste.

Je ne sais pas si l’on peut vraiment parler d’un diagnostic partagé sur la crise. A voir les problèmes que nous rencontrons avec Madame Merkel, je doute qu’il soit partagé de l’autre côté du Rhin. Je ne suis pas sûr non plus qu’il soit tout à fait partagé de l’autre côté de l’Atlantique par les élites américaines ni dans le sud-est asiatique par certaines élites chinoises. Avant de se préoccuper du présent et d’un futur incertain, je crois qu’il faut faire un bref rappel historique pour tenter de comprendre les tenants et aboutissants de cette crise qui est bien globale.

Cette crise est la deuxième du capitalisme global. Le premier capitalisme global s’est effondré en août1914, avec la guerre, puis en octobre 1929 aux États-Unis, avec la grande crise. Je vous invite à lire à ce sujet un livre très intéressant, (Will the global capitalism fall again ?) où Jeffrey Frieden professeur à Harvard a très bien expliqué comment ses propres excès ont entrainé la chute de ce premier capitalisme global. C’étaient exactement les mêmes symptômes qu’aujourd’hui : un libre-échangisme effréné, marqué par un dynamisme très fort, des inégalités croissantes, avec des Etats qui n’intervenaient pas, sauf pour maintenir l’ordre dans les mines ou dans les usines.

Ce premier capitalisme global s’est donc fracassé. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ce second capitalisme global va lui aussi se fracasser ? Nul ne peut aujourd’hui prédire l’avenir. Peut être va-t-on réussir à trouver une nouvelle bulle ? Ce sera difficile.

Se contenter de dénoncer les excès, les dérives du « capitalisme financier » ne veut rien dire. Le capitalisme financier est un moment du capitalisme Le problème n’est pas tant celui des dérives des financiers, sans parler des escroqueries, mais bien de tenter de comprendre que cela a été le fruit d’une autre dérive : celle d’un libre-échangisme effréné, totalement incontrôlé, qui a démarré en 1980 avec Reagan et qui s’est réellement envolé en 2001 avec l’entrée de la Chine dans l’OMC. Rien ne serait sans doute arrivé sans une alliance qu’on peut estimer contre-nature entre le parti communiste chinois et le Big business américain. Cette alliance remonte à 1978 quand Deng Xiaoping a choisi de faire entrer la Chine dans l’économie de marché. Cette longue marche s’est faite avec l’assentiment de la diaspora chinoise (qui a joué un rôle considérable), avec un lien entre le dollar et le yuan qui explique que jusqu’à aujourd’hui les multinationales, qu’elles soient japonaises puis américaines et ensuite européennes, ont eu tout intérêt à délocaliser leur production en Chine. Le dollar et le yuan étant liés, les coûts de production des multinationales baissaient au fur et à mesure qu’on s’installait en Chine. A partir de 2001, une explosion du commerce mondial et des exportations chinoises entraîna des délocalisations massives, des déficits commerciaux gigantesques, aux États-Unis, mais aussi en Europe, en Grande-Bretagne, en France (qui voit s’aggraver ses déficits commerciaux), en Espagne, aux Pays-Bas. Seule l’Allemagne échappait à la règle. On a masqué la paupérisation relative (car les déficits commerciaux sont une perte de richesse) des classes moyennes occidentales par du crédit aux États-Unis. La planche à billets a fonctionné à plein, on a fait du crédit sur des mortgages, sur les maisons, du crédit à la consommation. Le système financier a fait ses propres crédits avec le LBO (Leverage Buy-Out). On a donc construit une gigantesque bulle, alimentée par les surplus chinois et japonais et les pétrodollars qui sont venus compenser les déficits américains. C’est cette bulle qui est en train de crever aujourd’hui.

Alors, que faire face à cette grise globale ?
Je ne crois pas beaucoup à la concertation internationale : le G20 ne se réunira qu’en avril, or chaque jour amène son lot de chômeurs, de faillites. Barack Obama, qui prend ses fonctions le 20 janvier, lui, va réagir très vite.

Que vont faire les Américains ?
Ils ont clairement annoncé la couleur : ils vont faire exploser leurs déficits, ils vont injecter 1600 milliards de dollars, faire massivement de la politique industrielle classique, des grands travaux (comme le fit Roosevelt), ils vont sans doute faire un peu de protectionnisme (moins avec la Chine parce qu’ils vont s’entendre avec les Chinois). Ils vont certainement laisser filer le dollar et mener une politique industrielle à base de nouveaux produits, d’innovations. Ils y sont prêts, ils ont déjà énormément investi, notamment dans les énergies renouvelables, les voitures qui consommeront moins (l’industrie automobile américaine va beaucoup souffrir, elle fera son aggiornamento). Il ne faut pas négliger la capacité de rebond des États-Unis et des Américains. C’est leur principale force : ils savent rebondir quand il le faut, « mettre le paquet » et se préoccuper de leurs propres intérêts, ce qu’on ne peut leur reprocher.

La Chine va jouer son propre jeu, elle le joue déjà. Elle va relancer sa consommation intérieure (peut-être aurait-elle dû le faire avant) et laisser filer le yuan. C’est une mauvaise nouvelle parce que d’un côté les Américains vont mener une politique industrielle volontariste, privilégiant bien entendu les entreprises américaines et laissant filer le dollar, de l’autre les Chinois se montreront, comme toujours, très nationalistes et laisseront filer le yuan, utilisant l’arme monétaire comme variable d’ajustement. L’Europe, une fois de plus, va être le ventre mou parce qu’elle n’a pas de politique commune. Il y a un Etat américain, il y a un Etat chinois, il y a même un Etat japonais mais il n’y a pas d’Etat européen. Les Européens agissent donc en ordre dispersé, comme on le voit aujourd’hui.

Quels moyens pouvons-nous avoir ?
Je ne crois pas beaucoup à une véritable action régionale en Europe parce qu’il est pratiquement impossible de mettre d’accord vingt-sept pays sur un certain nombre de décisions. Même face à l’urgence climatique, alors qu’on sait que les centrales au charbon émettent massivement des gaz à effet de serre, on trouve des compromis boiteux avec les Polonais qui ne veulent absolument pas revoir leur politique énergétique. Les Allemands, toujours prêts à donner des leçons à tout le monde ne relancent pas le nucléaire et mènent leur propre politique.

Il n’y a pas d’Europe et c’est peut-être le drame de notre continent, il n’y a pas de politique européenne et la crise le démontre.

Alors on va en être réduits à mener une action nationale. Je pense qu’à partir du 1er janvier Nicolas Sarkozy, débarrassé de la casquette de Président de l’Union européenne, s’occupera un peu plus des problèmes purement français. Dans le plan de relance il n’y a pas que des mauvaises idées, même s’il y a beaucoup de poudre aux yeux. J’ai découvert avec ahurissement que, en ce qui concerne les marchés publics , nous étions beaucoup plus européens que Bruxelles Ainsi nous nous étions contraint à lancer des appels d’ offre européens pour tout marché supérieur à 210 000 euros alors que la règle européenne fixe ce seuil à plus de 5 millions d’euros. C’était aberrant. Au fil des ans nous avons multiplié les carcans sur notre économie et avons abandonné peu à peu tous les outils de pilotage que l’Etat pouvait avoir.

Nous avons fait un choix, nous sommes entrés dans l’Europe, parfois à reculons, avec réticence mais nous y sommes et, aujourd’hui, nous constatons que nous n’avons plus d’outils de pilotage, le plan n’existe plus, la DATAR n’existe plus. Il y a pis : les grandes administrations ont subi une forte évolution, les hauts fonctionnaires en poste ont été nourris au biberon de l’idéologie dominante des vingt-cinq dernières années. Je crois me souvenir qu’il y a quelques années, un appel d’offres fut lancé pour le système de télécommunications et de communications de Matignon. Ces systèmes sont généralement exclus de la mise en concurrence car il s’agit d’un domaine sensible (l’« intelligence » au sens anglo-saxon du terme). Mais nous sommes en France et c’est évidemment une filiale britannique d’un groupe américain qui a été choisie. Un industriel français qui concourait s’était permis d’aller rendre visite au haut fonctionnaire en charge de ce dossier pour lui indiquer que nos partenaires réservaient ce genre de contrat à leurs entreprises. Notre haut fonctionnaire a refusé de l’écouter et l’a mis à la porte. Avec en prime une leçon de morale pour lui expliquer que les temps avaient changé et que c’en était bien fini des Trente glorieuses, de l’intervention de l’Etat et du patriotisme économique.

La préférence nationale n’existe plus, c’est même devenu un gros mot. Quand à la préférence communautaire plus personne ne l’évoquait en Europe… sauf Nicolas Sarkozy.

A partir de là, que peut-on faire ?
Il faut se creuser la tête, tirer un trait sur le passé. On ne va pas revenir aux Trente glorieuses, ni à la politique industrielle de papa. Il faut essayer d’être pragmatiques et quelque peu hypocrites avec nos partenaires européens.

Si on veut mener une politique industrielle, quatre ingrédients sont nécessaires : des moyens financiers, des moyens structurels, des moyens humains et des moyens idéologiques c’est à dire avoir un discours cohérent, crédible et savoir le vendre aux opinions.

Les moyens financiers.
L’Etat est ruiné. François Fillon a raison de le dire, l’Etat est totalement paupérisé, il ne peut plus investir, il rogne des fonds de tiroirs vides. Il n’investit plus depuis des années. C’est aussi vrai de bien des grandes entreprises. Je pense à RFF (Réseau ferré de France), aux systèmes de distribution électrique. Nous n’avons pas investi depuis quinze ou vingt ans, c’est la principale critique que l’on peut faire à ce capitalisme global financier. Nous avons collectivement négligé le long terme, Américains du nord et du sud, Européens… tous les pays ont négligé les investissements collectifs, les investissements de long terme, la recherche fondamentale. Pourquoi a-t-on arrêté la conquête de l’espace par l’homme ? Tout simplement parce qu’il n’y avait pas de demande solvable. Dans un système qui exige un retour rapide sur investissement, on a arrêté d’envoyer l’homme vers Mars ou les autres planètes. C’était selon moi une erreur sur laquelle, Barack Obama reviendra peut-être. Car il faut aussi faire rêver.

L’Etat n’a plus d’argent, pourtant il y a énormément d’argent, d’épargne, encore plus disponible aujourd’hui qu’hier parce que les épargnants, petits, moyens ou gros n’ont plus qu’un seul objectif : non pas gagner mais ne pas perdre. C’est pourquoi nous voyons le retour en grâce de la garantie de l’Etat, le prêteur en dernier ressort, la ruée vers les emprunts d’Etat, parce qu’il y a encore une signature. Cette épargne ne demande qu’à s’investir. Il faut refaire de la transformation de l’épargne, ce qu’on avait arrêté de faire au profit du système financier. Pour refaire de la transformation de l’épargne il faut émettre des emprunts qui ne soient pas destinés à boucher les trous du budget de fonctionnement mais strictement réservés à l’investissement dans des projets bien spécifiques à long terme.

Antoine Pinay, en son temps, avait inventé ce produit financier, il l’avait même inventé deux fois, en 1952 puis en 1958. Je suis donc favorable à un emprunt rémunéré à 2% ou 2,5% (la rentabilité historique du capital) mais indexé sur l’inflation ; on fait aujourd’hui des OAT (obligation assimilable à un titre du Trésor) indexés sur l’inflation. Cet emprunt, selon moi, doit être net d’impôts, net d’impôt sur le revenu mais également net d’ISF et de droits de succession. Pourquoi faire une usine à gaz telle que le bouclier fiscal ? Pourquoi parler d’exemption fiscale ou d’amnistie fiscale ? C’est absurde. Avec cet emprunt, l’argent qui est sorti peut revenir et s’investir à long terme de façon utile pour la collectivité. Compte-tenu de la situation actuelle, ceci permettrait de drainer au minimum 100 milliards d’euros. Il y a énormément d’argent qui ne demande qu’à s’investir. Regardez la ruée vers le Livret A, le Livret de développement durable (ex Codevi).

Comment va-t-on gérer cet argent ? Encore une fois, si l’Etat donne sa garantie, Bercy ne doit pas le gérer. Il est temps de créer des agences de développement (les juristes trouveront une formule) avec de vrais patrons, des conseils d’administration (qui mélangent évidemment public et privé), soumis à la surveillance de la Cour des comptes et à un contrôle parlementaire puisque c’est de l’argent public. Cet argent pourra être investi immédiatement par les patrons des agences. Généralement le problème des plans de relance par l’investissement, c’est qu’il faut deux, trois, voire cinq ans avant que l’argent ne commence à irriguer l’économie. Je prends un exemple : la DGA (Direction générale pour l’armement).

Je crois que pour un pays comme la France et pour l’Europe, le secteur de la Défense et de l’aéronautique est essentiel, on ne peut pas se permettre de l’abandonner. Il faut donc le relancer. Je suis scandalisé de voir qu’on met seize ans à construire un porte-avions, c’est absurde. Je suis scandalisé de voir la manière dont on repousse systématiquement dans le temps les programmes d’équipement militaire, si bien que ces programmes ont un coût exorbitant et que les armées n’ont jamais le matériel dont elles ont besoin au bon moment. Nous n’avons pas assez d’hélicoptères en Afghanistan alors que nous en fabriquons (programme NH 90 notamment). Il faut, de mon point de vue, transformer la DGA en agence d’armement en lui octroyant les crédits de la loi de programmation militaire qu’elle investira. Les industriels seront contents car ils auront leurs commandes en temps et en heure et seront payés. Rien n’empêche ensuite que cette agence d’armement française ait une connexion avec l’agence d’armement européenne (qui, pour l’instant, comme toutes les structures européennes, ne fait rien). Prenons donc le taureau par les cornes, transformons notre DGA en agence française de l’armement, quitte à l’ouvrir aux Européens ensuite.

Le ferroutage est un grand projet, absolument indispensable. La France est, avec l’Allemagne et la Suisse, le lieu de transit privilégié pour toutes les marchandises européennes. Les camions polluent, dégradent tout, ce qui a un coût exorbitant pour la collectivité. Il est temps de créer une agence des grandes lignes de ferroutage : on peut aller de Lille à Barcelone et à Turin et Milan avec une extension sur Marseille. Cela représente un investissement de plusieurs dizaines de milliards d’euros sur dix ans, c’est un investissement que seule la collectivité peut faire. Une partie du produit de cet emprunt doit donc aller à cette agence et rien n’empêche qu’on l’ouvre ensuite à nos partenaires européens, Belges, Anglais, Espagnols, Italiens, Allemands et qu’on lève encore plus de capitaux, cette fois au niveau européen, pour se doter d’un vrai réseau de ferroutage. Cela fera un peu de peine aux fabricants de camions, peut-être se mettront-ils alors à fabriquer des camions qui polluent moins.

Troisième élément : le développement de toutes les énergies renouvelables. Il y a un énorme potentiel dans ce domaine, le nucléaire bien sûr (pas les éoliennes, inadaptées à un pays comme la France, sans compter le prix exorbitant auquel on fait racheter l’électricité par EDF). On peut investir massivement dans maints domaines, notamment dans la recherche fondamentale. Toutes ces dernières années, on a abandonné la recherche fondamentale pourtant absolument indispensable. Utilisons donc une partie de cet emprunt pour la recherche fondamentale, notamment sur le nucléaire de quatrième génération. Des travaux sont menés au CEA, à AREVA ou ailleurs mais il faut accélérer.

Autre domaine, la filière automobile. Le moment est peut-être venu pour cette industrie (Renault, un peu moins PSA) de faire son examen de conscience. Ils n’ont pas cru qu’un jour arriverait une crise grave. Aujourd’hui ils sont dans l’impasse. Il va falloir venir aux moteurs hybrides, aux moteurs électriques. Là aussi, une politique intelligente de l’Etat (sous la forme de crédit d’impôts recherche, d’aide aux nouveaux investissements à condition qu’ils soient localisés en Europe) sera nécessaire, pour privilégier les bonnes recherches et pénaliser éventuellement les produits qui polluent beaucoup.

La crise, en nous obligeant à passer à une vitesse supérieure sur un nouveau modèle de croissance, peut être une chance.

Il est temps qu’on se préoccupe des problèmes environnementaux. Si les « écolos » ont tort sur le nucléaire et sur un certain nombre d’autres points, ils n’ont pas tort sur tout. Ils n’ont pas tort sur l’effet de serre, ils n’ont pas tort sur les déchets, sur le plastique, la pollution. Là aussi, il faut innover, inventer et fabriquer des produits moins polluants.

Pourquoi ne pas pénaliser ceux qui polluent ou vendent des produits qui ne sont pas « sécures » ? Je pense bien sûr aux Chinois. Une traçabilité carbone des produits importés de Chine serait un moyen de freiner les importations. Le bonus-malus étendu aux produits importés peut être un moyen, non pas de rétablir des droits de douane mais de rééquilibrer les échanges.

Le capitalisme, le vrai, implique un certain nombre de règles du jeu. Or cette globalisation, cette course effrénée au profit, au « toujours plus loin toujours moins cher », ne respectait plus aucune règle du jeu. Elle s’est développée sur fond de dumping : monétaire, fiscal, social et environnemental. Rétablir les règles du jeu c’est essayer de rétablir un peu les équilibres. Aucune raison ne justifie que les classes moyennes occidentales soient les variables d’ajustement du profit des multinationales Avez vous remarqué que l’on ne parle jamais d’elles ? On parle des banquiers, des financiers, mais jamais du rôle des multinationales dans l’économie globalisée. Or ce sont elles qui ont piloté cette économie globalisée. Elle a été faite par et pour le Standard and Poor 500 et accessoirement par et pour le CAC 40. Les Chinois en ont profité, Wall Street en a profité mais les multinationales, leurs actionnaires et leurs patrons en ont aussi très bien profité.

C’est ce rééquilibrage qui doit intervenir Il va falloir relocaliser les emplois en Europe et aux Etats Unis. On ne peut offrir comme seule perspective d’emploi aux jeunes les services auprès du quatrième âge ou dans les restaurants. Il faut relocaliser des emplois à valeur ajoutée, créer de nouvelles industries, des PME.

Des moyens financiers massifs basés sur l’emprunt, de nouvelles structures, il faut aussi de nouveaux moyens humains. Je crains qu’une nouvelle politique industrielle ne puisse pas être pilotée par la génération de hauts fonctionnaires actuellement en poste. Ce n’est pas leur culture. Il faudra donc faire appel aux jeunes et aux seniors.

Autre élément : puisque les critères de Maastricht vont voler en éclats, le moment est peut-être venu de les réviser.

Certains Etats dépensent beaucoup pour leur Défense. Cela pèse sur leurs budgets. Est-il normal que l’endettement dû aux investissements dans des équipements militaires qui serviront en cas de besoin aux autres européens entre dans les critères de Maastricht ? Est-il normal que les 50 milliards d’euros que nous pourrions investir pour un réseau de ferroutage qui servira à l’ensemble de l’Europe, entrent dans les critères de Maastricht ?

Enfin, dernier élément, il faudra effectivement un discours bien adapté, avec une bonne communication pour expliquer aux Européens que cela n’est pas dirigé contre eux, que tout ce qu’on va faire leur est d’ailleurs ouvert, qu’ils peuvent y participer mais que la crise est si grave que la France a décidé de mettre le paquet sans tarder.

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