L’opinion publique existe, influe mais ne gouverne pas

Intervention prononcée lors du colloque du 10 septembre 2007, La démocratie peut-elle survivre au système politico-médiatico-sondagier ?

Merci de votre invitation.
J’ai failli ne pas y répondre, décelant dans le titre de ce colloque un travers que les républicains exigeants que vous êtes devraient dénoncer dans la société médiatique : une affiche aguicheuse et moralisante. Vos propos, Jean-Pierre Chevènement, m’ont rassuré. En effet, vous réintroduisez la politique comme centre explicatif de ce qui se passe dans notre société.
Selon moi, on ne peut en effet séparer la démocratie de ses outils que seraient la représentation politique, les médias et les sondages. Chaque période a sa forme de démocratie selon son modèle économique, ses représentations sociales et constructions institutionnelles que se donnent une société. Qu’on aille chercher dans le passé les raisons de rester exigeant certes, mais il faut d’abord expliquer le présent sans inventer un âge d’or passé.

Je vais essayer d’exposer le point de vue du sondeur qui recueille et interprète l’Opinion et du politologue qui analyse le système démocratique actuel. Beaucoup de choses ont été dites par Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Domenach, d’autres le seront dans la suite du débat. Aussi aurai-je l’occasion de préciser les choses en réaction aux interventions ultérieures.

Je voudrais contribuer au débat en vous faisant part des observations suivantes auteur de cinq idées :

Une démocratie d’Opinion intermittente
D’abord, court l’idée – même si le terme n’a été repris par Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Domenach mais l’idée est là – que dorénavant, nous serions dans une démocratie d’Opinion. Je ne le crois pas. Cela signifierait que l’Opinion gouverne dans la décision politique. Non, l’Opinion existe, influe, pèse en période électorale mais ne gouverne pas.

L’essentiel de nos travaux sont menés confidentiellement. En vingt ans, j’ai travaillé pour les gouvernants sur la plupart des réformes structurelles. Autant en période électorale, l’Opinion, les médias, les sondages pèsent de façon décisive dans la rencontre entre le peuple et l’offre politique, autant lorsque les gouvernants sont aux affaires, l’Opinion ne pèse pas, elle est au mieux une variable tactique ou une variable de communication. Les grandes lignes de pente des gouvernants ces dernières années, ce sont des tendances plus lourdes, ce sont des logiques économiques, financières. Les gouvernants s’interrogent sur la manière de répondre à la contradiction entre un individu moderne qui exprime des demandes exponentielles à l’égard de l’Etat et ce dernier qui, du fait du cours actuel de la globalisation et du capitalisme se retire de la Nation. Auprès des gouvernements, les logiques économiques et financières l’emportent. Le CAC 40 pèse plus sur la décision gouvernementale que les courbes de popularité.

Nous connaissons, aujourd’hui, en septembre 2007, une période comparable à celles qui ont suivi 2002 et 1995. Nous vivons, aujourd’hui, le moment habituel d’atterrissage du pays, de l’imaginaire politique qui a été porté à fusion par cette campagne présidentielle au retour aux réalités et à la capacité ou volonté des gouvernants de peser dessus. Mais plus qu’auparavant, le pays s’est investi dans l’élection présidentielle rompant, je le mentionne puisque ça n’a pas été fait, avec un quart de siècle d’incivisme. Le citoyen a investi au travers de ce que les médias donnaient à voir des candidats leur capacité à refonder l’identité politique du pays. Sa direction devait se fonder sur un contrat politique intérieur et non une contrainte extérieure, d’abord sur une incarnation spirituelle avant une maîtrise temporelle.

Cette centralité du politique en surplomb des individus pour définir leur identité dans un rapport au collectif rend compte de ce qui a été indiqué par Jean-Pierre Chevènement qui est celui du statut de l’Opinion dans notre pays. Une raison fondamentale explique que la France soit le pays dans lequel est publié le plus grand nombre de sondages et celui où la critique des sondages est vive. Chez nous, hors moment qui en fonde la légitimité, l’élection, l’Opinion, dans la forme actuelle de la démocratie est donc vécue par l’individu comme un référent dont il fait partie, le dépasse et qui peut se hisser à l’égal du souverain.. Les sondages, pour les gouvernants et les journalistes, sont un outil d’analyse du pays comme pour les médias qui, en outre, l’utilisent souvent pour justifier leurs espaces face aux politiques.

L’Opinion pèse de façon décisive dans une période de rencontre entre la nation et les élus. Une fois que les élus sont en situation, les logiques d’Opinion cèdent la place à d’autres types d’injonctions : économiques et financières.

La grandeur de la démocratie, c’est que les citoyens ont des rendez-vous démocratiques avec une offre politique quand le cours du monde, la globalisation économique, semblent se faire selon des logiques qu’entretiennent les individus en tant que consommateurs, épargnants mais qui leur échapperaient en tant que salariés. Le citoyen externalise alors sur le politique le soin de résoudre cette contradiction. La centralité de l’Opinion est donc liée la centralité du politique. C’est une vieille bataille : « Qui a le monopole de la vraie et bonne Opinion publique ? ». Nous n’existons comme individus que dans un rapport au collectif, d’où la vivacité de la bataille de l’Opinion, Régis Debray a écrit sur ce sujet, notamment sur la différence, au XVIIIe siècle, entre « l’esprit public face aux murmures ». Pour moi, comme professionnel des sondages, le débat s’est déplacé de leur légitimité à leur efficacité et maintenant à leur interprétation.

Au total, les critiques de « l’Opinion publique » révèlent souvent la difficulté de reconnaître l’être démocratique, d’admettre qu’un ouvrier du privé de la CGT qui a voté Nicolas Sarkozy a sans aucun doute autant réfléchi qu’un professeur d’université qui est passé de Ségolène Royal à François Bayrou.

L’Opinion publique existe
Je voudrais maintenant aborder une question de fond : De quoi parle-t-on ? Qu’est-ce que l’Opinion ? Elle est passée de l’avant-garde des Lumières à la multitude, mais quelle en est la définition ?

La démocratie c’est le pouvoir du peuple par le peuple. Le peuple agit, vote, manifeste, il pétitionne, il rentre dans un débat public, dans une confrontation. L’Opinion publique, c’est la façon dont un groupe social, un pays se représente le meilleur compromis entre le souhaitable et le possible. L’Opinion publique existe. Le sondage la recense mais son interprétation requiert d’en dégager le sens qui peut échapper à ses acteurs.
Quelle est la construction du souhaitable pour un individu, un groupe, un pays ? Elle résulte de parcours individuels, d’intérêts sociaux et de représentations collectives. Chaque individu est sous tension : il a en tête un souhaitable et son expérience, les médias, les discussions lui disent un possible qu’il intériorise plus ou moins. Faire bouger cette question du curseur entre le souhaitable et le possible et le contenu du compromis fait partie du débat et de la confrontation politique. Ainsi, le pays est depuis une décennie à gauche idéologiquement sur le souhaitable et à droite politiquement sur le possible.

C’est parce que l’Opinion ne pouvait résoudre l’équation entre le souhaitable et le possible du fait du discours d’irresponsabilisation des politiques qu’elle a renationalisé le souhaitable à l’Elysée’ mettant en avant Sarkozy, Royal et Bayrou, sur le registre du gouvernement des hommes. Ils répondaient à la question : « Le pouvoir, pour en faire quoi ? » en le dénaturalisant. Le style néo-bonapartiste de la campagne de Nicolas Sarkozy, sa victoire, comme l’ouverture actuelle, est bien l’expression d’une tension au sein d’une Opinion idéologiquement à gauche sur le souhaitable et politiquement à droite sur le possible. Cette tension s’exprime par le rapport de Nicolas Sarkozy au pays : il mobilise le volontarisme politique mais avec la réponse qui est la sienne. Signifiant qu’il est vain et dangereux, de changer la question du possible encadré par la globalisation, il offre son incarnation, se mettant sans cesse en avant pour dire au pays : « Les défis qui se posent à nous, eh bien je les prends en charge, me mets en péril en conduisant le pays. » La Gauche n’ayant pas travaillé ses outils pour rendre le souhaitable possible, elle a sanctuarisé le souhaitable pour le préserver, en s’autonomisant du réel.

L’Opinion publique se fraie sa voie quand la démocratie représentative dysfonctionne
Troisième idée : En campagne, le couple sondages-médias pèse car il délimite le champ de l’offre politique. Les médias recueillent, sélectionnent et traitent l’information. La concentration financière, dans l’actionnariat des médias, peut influer sur les directions de rédactions. Mais, sur le moyen et le long terme, ces médias sont eux-mêmes indexés à des marchés, car leurs clients finaux deviennent les annonceurs qui regardent la diffusion. L’effet pervers de ces marchés, d’un point de vue démocratique, peut être de promouvoir le sensationnalisme, la recherche des événements qui, par l’émotion, ouvrent des parts de marché, au détriment des éléments du débat, de la dispute. Mais, constatons que, lorsque surviennent des événements sociaux, des grèves, la logique, nonobstant les questions, de préférence idéologiques, des grands patrons de presse, ne peut pas faire l’impasse sur ce qu’est effectivement l’individu consommateur de média et citoyen qui fait alors « grève par procuration » au côté des mouvements sociaux, comme je l’avais indiqué à l’époque. Depuis 1994, la représentation dominante de l’Opinion est antilibérale au plan économique alors que les « élites » sont libérales. C’est la preuve que les messages envoyés par les médias sont reçus par les individus qui les recodent à partir de leurs grilles d’interprétations idéologiques.

Les études qualitatives que nous menons pendant les présidentielles sont, à ce titre, frappantes. Il y a toujours un moment, pendant ces réunions qui durent environ quatre heures, où les citoyens évoquent les sondages. Qu’ils soient ouvriers ou professeurs d’université, ils nous indiquent qu’eux-mêmes sont tout à fait capables d’avoir leur propre entendement sur les sondages. Mais que le problème, ce sont les autres « qui sont influençables voir influencés ». Selon les résultats des sondages, le même individu pense à la « manipulation » ou « Les Français ne sont pas sots ! » ou relativisent « Les sondages, c’est à prendre ou à laisser, ça dépend de la façon dont on pose les questions »… tout cela fait d’excellents sondés et citoyens.
Comme professionnel de l’Opinion, mon problème n’est pas de savoir si les Français ont raison ou tort, si ce qu’ils pensent est bien ou mal. J’essaie de comprendre le mécanisme de construction de l’Opinion. L’individu n’est pas passif, face aux messages qu’il reçoit de la part des médias ou des sondages, à propos de l’Opinion majoritaire des Français. Le récepteur n’est pas dépendant si le message ne correspond pas à sa grille de lecture propre, à son compromis entre le souhaitable et le possible sans cesse en travail.
Interrogeons-nous enfin sur cette affirmation selon laquelle les partis seraient le vrai lieu de la démocratie, là où l’on débat, on réfléchit… alors que là où s’exprime l’Opinion, il n’y aurait qu’émotion ou pulsion.

Arrêtons-nous un instant sur ce qui s’est passé ces dernières années. Les partis de gouvernement se sont autonomisés de leurs bases sociales. Il est loin le temps où pour être au parti socialiste il était recommandé de faire du syndicalisme ou de l’associatif. Et l’UMP, même avec l’arrivée des sarkozistes, ne ressemble plus socialement à ce qu’était le RPR avec sa base populaire.

Ils se sont autonomisés de leurs bases sociales en sélectionnant leurs élus et leurs cadres sur l’intériorisation de la contrainte de tous : leurs électorats demandent sans cesse plus et le système économique dans le nouveau cours de la globalisation et le rapport entre l’Etat et la nation rend la satisfaction de la demande plus compliquée quand nous sommes à la tête de l’Etat, car ce dernier se retire de la Nation.

Face à cette contradiction centrale, la réaction des élus aura été à l’origine de la crise politique. Elle aura consisté à s’exonérer de leurs responsabilités : « Les problèmes du pays ne nous sont pas imputables mais viennent des contraintes extérieures ». Par-là même, ils adoptent un comportement incompatible avec le rapport des Français à la politique : ils inversent les fins et les moyens. La crise du politique ne vient pas tant d’un manque de proximité que du fait que le politique, nécessairement en surplomb de la société, est passé de la puissance à l’influence, de la responsabilité à l’esquive, de la domination au privilège.
Si les Français se sont rués aux urnes pour cette présidentielle, c’est parce que l’Opinion a repéré, imposé, Sarkozy et Royal dans l’agenda politique contre les partis de gouvernement, souvent dirigés par des hauts fonctionnaires serviteurs du gouvernement des choses qui, ces dernières années, pour résoudre leurs contradictions, inversaient les fins et les moyens du gouvernement des hommes. Or, ce qu’avaient en commun Sarkozy ces dernières années, Royal ces deux dernières années, Bayrou à un moment donné, ce qui a amené l’Opinion à les imposer contre le parti du Président, contre les éléphants, et même, à un moment, contre le clivage gauche-droite perçu comme factice, c’est justement qu’aucun des trois ne se résignait au cours des choses, ne renonçait à changer la destinée du pays, à partir du gouvernement des hommes. Cette présidentielle fut la réconciliation du pouvoir et de la volonté imposée par l’Opinion. L’Opinion a choisi Sarkozy, Royal et Bayrou parce qu’ils semblaient résoudre la question de la responsabilité (« On n’a pas peur du pouvoir, on y va, on va faire de grandes choses ensemble ! ») et que jamais ils n’ont dit à la Nation que son destin dépendait d’une contrainte extérieure mais du contrat à nouer avec le politique au sein de la Nation.

La politique prime
Quatrième idée : Plus l’Opinion s’empare des débats de fond, plus l’influence des médias et des sondages s’affaiblit. A partir du référendum européen, nous sommes rentrés dans une nouvelle période politique. Le vote du 29 mai 2005 a été un vote purement social. Ceux qui votaient « Non » ne pouvaient pas se projeter dans leur devenir social, ainsi les jeunes étaient très pro-européens, mais ont voté « Non ». Ceux qui pouvaient se projeter dans leur devenir social voyaient bien dans l’Europe à vingt-cinq le prolongement de l’Europe des quinze, elle-même prolongement de la nation, là où ceux qui n’y arrivaient pas voyaient dans la directive Bolkestein la signature que l’Europe des vingt-cinq était une remise en cause de l’Europe des quinze et des compromis sociaux au sein de la nation. Le pays a alors détourné un texte qui était le meilleur compromis possible venant de l’extérieur, en constituante nationale et européenne. Ce moment marqua le vrai début de la présidentielle, c’est à partir de ce moment-là que les questions sérieuses commencérent. Ceci explique que lorsqu’on interrogeait les Français à propos d’une affaire dont les médias parlaient depuis trois semaines : « L’affaire Clearstream » l’Opinion répondait majoritairement : « Non, ce n’est pas grave ». C’est qu’ils se sont approprié la question du souhaitable et attendent la réponse du moment présidentiel. Ils veulent bien se divertir avec des affaires mais pas se laisser confisquer les questions politiques sérieuses. A partir de ce moment-là, l’Opinion prend en charge les questions de fond. CSA a travaillé lors du référendum européen pour trois sensibilités du Oui et une du Non. Vous auriez été étonnés d’entendre ce que disaient les électeurs du Oui ou du Non des leaders du Oui ou du Non après l’arrivée de la directive Bolkestein. Les sondages quantitatifs ont montré que les Français se faisaient leur Opinion plus par les conversations et le débat dont ils s’étaient emparé dans leurs famille, quartier et au travail qu’au travers de ce que relataient les médias de la campagne.

Enfin, si les sondages ont été, apparemment, meilleurs prédicteurs en 2007 qu’en 2002, ce n’est pas tant du fait des outils que du pays. Le pays s’est suffisamment emparé de l’enjeu présidentiel et les candidats ont suffisamment répondu à l’attente dans leur façon d’être et proposition pour que la variable stratégique l’emporte sur la variable tactique et que l’électorat fixe ses déterminations en amont du jour du vote.

Pour comprendre l’Opinion, disposer des grilles d’interprétation
Le problème des sondages n’est pas tant la photographie, que son interprétation. Evidemment, il peut y avoir, et il y a, des améliorations techniques. Mais si le débat sur les sondages a été aussi vif pendant la présidentielle, c’est que le pays allait plus vite que Paris et Paris ne comprenait pas toujours ce que disait le pays au travers des sondages.

Contrairement à l’habitude, les grilles de lecture de contenu économique et social qui structurent l’axe horizontal gauche-droite n’étaient pas les grilles pertinentes d’analyse de l’Opinion. Parce qu’il fallait refonder l’identité politique et remettre l’incarnation du pouvoir à l’Elysée, ce qui prévalait n’était pas cet axe horizontal de contenu des politiques mais la question de l’incarnation qui est un axe vertical de cohérence entre la personne, ses valeurs (qui peuvent être de gauche ou de droite) et la résolution des problèmes. La personne, l’incarnation du contrat avant même la résolution et le projet présidentiel. Ainsi, dans un même sondage CSA / Le Parisien – i>TELE, Strauss-Kahn est jugé plus compétent, mais Royal est préférée à l’Elysée. Le spirituel précédait le temporel. C’est ce qui explique qu’on ne comprenait pas en début de campagne, comment il se faisait que la Gauche soit si faible au premier tour et qu’au deuxième tour, Ségolène Royal fasse jeu égal ou précède Nicolas Sarkozy. On refaisait vainement des totaux… La grille d’interprétation n’était pas la bonne, elle ne correspondait pas à ce que le pays investissait essentiellement. Ce n’était pas un problème gauche-droite, c’était un problème de lien vertical, d’incarnation. Au premier tour, le temporel, au second tour le spirituel. On peut reprendre toutes les séquences de l’émergence de Ségolène Royal, à celle de François Bayrou… l’impact de Villepinte… le duel entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy… la spécificité de cette campagne explique que les interrogations sur les sondages, sur la qualité de la photographie (« Ah bon, vous avez des résultats bruts… Ah bon, vous redressez… ») ont pris d’autant plus de vigueur que les messages qu’envoyait le pays étaient analysés classiquement, selon une grille d’analyse qui ne fonctionnait pas.

J’en ai fini : l’Opinion existe, elle influe mais elle ne gouverne pas. L’Opinion n’est pas passive, elle intègre ou non en fonction de ses grilles de lecture des informations des médias et c’est le politique qui fait bouger les lignes du compromis entre le souhaitable et le possible qui construit l’Opinion. Dans le cas de l’émergence Royal, l’Opinion l’a repérée avant les médias, politiques et dirigeants du PS et l’ont imposée ensuite à Paris et à la rue de Solferino.

L’Opinion s’est frayé sa voie face aux partis qui s’autonomisent de leurs bases sociales.
Enfin les sondages livrent des chiffres, mais ces derniers ne parlent jamais en eux-mêmes. Le commentaire rassemble les sondeurs qui peuvent diverger ensuite sur les interprétations.

Vous voyez, je ne terminerai pas en repassant le ballon de la responsabilité de la crise de la démocratie, de la mauvaise conscience ou du mal être à qui que ce soit mais en disant : que chacun fasse son travail en cultivant l’indépendance. Que les politiques agissent plus qu’ils ne commentent, que les journalistes recueillent, commentent, avant de faire de la morale, que les sociologues rendent comptent et analysent plutôt que d’abord dénoncer. Que les sondeurs distinguent leur travail de commentaire des chiffres et l’interprétation et que, dans ce dernier travail, leur maître demeure l’Opinion.
Merci de votre attention.

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