Les enseignements des élections Mid-Term, novembre 2006

Intervention prononcée lors du colloque Où va la société américaine du 4 décembre 2006.

Je ne suis pas ambassadeur de la défense, je ne parle pas au nom des Etats-Unis d’Amérique, je ne vois pas pourquoi je prendrais leur défense. Encore que j’ai beaucoup de sympathie pour Monsieur Todd mais j’avoue que j’ai toujours énormément de mal à réconcilier l’Amérique telle qu’il la dépeint avec celle que j’ai pu observer dans ma vie. Il est vrai que je n’y ai passé qu’une vingtaine d’années, ce qui est un mauvais chiffre si l’on en croit Paul Morand qui disait que pour parler avec autorité d’un pays étranger, il faut y avoir passé trois jours ou trente ans.

Je vais prendre le petit bout de la lorgnette et regarder les réalités politiques que je vois à Washington aujourd’hui, en décembre 2006. Nous venons, avec les élections, d’avoir un des temps forts de la politique américaine. C’est un pays qui a des élections nationales tous les deux ans, ce qui est très exotique par rapport à notre propre système : tous les deux ans en effet, les Américains élisent la totalité de la Chambre des Représentants et renouvellent un tiers des Sénateurs et un tiers des Gouverneurs.
Je voudrais faire un zoom sur ce qui s’est passé et essayer de voir si ces élections nous enseignent quelque chose sur l’évolution du système américain et de la société américaine.
En toile de fond :
• un président mal élu en 2000, très bien réélu en 2004, avec plus de trois millions de voix d’avance,
• une solide majorité républicaine au Congrès, dans les deux chambres, au pouvoir depuis douze ans, depuis 1994 exactement, c’est-à-dire à l’arrivée de la majorité conduite par Newt Gingrich avec le « Contract for America »,
• une guerre étrangère depuis 2003, la guerre d’Irak qui, tournant au désastre, crée aux Etats-Unis même une émotion grandissante,
• une atmosphère un peu obsidionale à propos du terrorisme depuis le 11 septembre 2001. Le 11 septembre a constitué un traumatisme historique pour les Etats-Unis. Il faut comprendre, parce que c’est une évidence, qu’il y a l’Amérique d’avant le 11 septembre et celle d’après le 11 septembre, qui est radicalement différente,
• une opinion publique très polarisée, comme on le dit là-bas, c’est-à-dire très coupée en deux entre les soutiens de Monsieur Bush et des ses entreprises et une bonne moitié de l’Amérique qui lui est extraordinairement hostile, avec une grande violence, une grande amertume, une forte animosité,
• et puis quelques vilains scandales qui, ces derniers mois, ont pesé sur le parti républicain : le scandale du lobbyiste Jack Abramov, celui du Représentant Foley.

Voici donc ce qu’était la toile de fond avant le premier mardi de novembre qui a vu, comme le veut la tradition, les élections de Mid-term. Or ces élections ont marqué la déroute des Républicains et ouvrent la perspective d’une fin de mandat très difficile pour l’administration Bush.
Je rappelle les résultats bruts :
A la Chambre des Représentants, les Démocrates ont remporté 232 sièges contre 203 pour les Républicains, c’est-à-dire un basculement de 29 sièges. Les Démocrates disposeront donc d’une assez large majorité, de presque une quinzaine de sièges.
Au Sénat, contrairement à ce que pensaient beaucoup d’augures, les Démocrates ont également remporté la majorité, faisant basculer six sièges sortants : ils ont aujourd’hui 51 sièges, contre 49 pour les Républicains.

On oublie toujours les gouverneurs [marqués par le centralisme, nous négligeons de regarder les caractéristiques propres à un Etat fédéral]. A l’issue des élections de la mi-novembre, les Etats-Unis ont désormais 28 gouverneurs démocrates contre 22 gouverneurs républicains.

Donc, une majorité démocrate très claire domine les deux chambres et les gouverneurs. On a vu quelques défaites républicaines spectaculaires, des défaites individuelles : le sénateur Santorum de Pennsylvanie, le numéro trois du parti républicain au Sénat, a ainsi mordu la poussière. Toutes les personnalités impliquées dans les scandales récents ont été battues. Des Républicains aussi bien installés que le représentant Jim Leach dans l’Iowa ont été battus. La modération, pour les Républicains modérés, n’aura pas été un bouclier suffisant, pas plus que le fait d’être très à gauche chez les démocrates n’aura été un obstacle à la victoire. Cela en dit long sur l’ampleur de la vague anti-républicaine qui s’est manifestée à l’occasion de ces élections de mi-mandat.

Tout ceci augure d’une fin de mandat très difficile pour l’administration Bush. Au Sénat, la chambre-clef dans le dispositif institutionnel, les démocrates auront une majorité extrêmement mince d’autant qu’il y a des situations qui ne sont pas très claires comme celle du sénateur Lieberman, qui, battu dans les primaires démocrates, s’est représenté comme indépendant et a gagné son élection. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette marge est particulièrement étroite compte tenu de la pratique américaine du « Filibuster », c’est-à-dire de l’obstruction parlementaire. Pour vaincre un « Filibuster », dont n’importe quel sénateur peut prendre l’initiative, il faut une majorité de 60 voix au Sénat et les Démocrates n’ont pas cette majorité. Il va leur falloir probablement gouverner au plus près. Il n’en reste pas moins que ce sont eux qui vont déterminer l’agenda du Sénat et celui des Commissions. On le sait peu en France mais, aux Etats-Unis, même après une victoire à une voix de majorité, pour la présidence des Commissions, la règle est celle du Winner take all : le parti majoritaire prend toutes les présidences de toutes les Commissions, ce qui lui donne un avantage immense. Un certain nombre de « poids lourds » démocrates vont prendre les présidences des Commissions des Affaires étrangères, des Forces armées, de la Commission bancaire etc. Ils vont déterminer l’agenda législatif. C’est l’agenda législatif des Démocrates qui va s’imposer : il prévoit l’augmentation du salaire minimum, la négociation de prix plus modérés pour les médicaments dans le système Médicare, l’abaissement des droits de scolarité dans les universités, la mise en œuvre de toutes les recommandations de la Commission du 11 septembre.

A la Chambre les choses sont différentes. Le Speaker – féminin, pour la première fois – Nancy Pelosi, une représentante de San Francisco, passe pour incarner la gauche du parti démocrate, mais il ne fait aucun doute que son grand sens politique lui dictera une ligne de conduite modérée. Elle va avoir des difficultés parce que grâce au système de la Seniority – que les Démocrates ont conservé – toutes les présidences de commissions à la Chambre vont passer à des vétérans du parti démocrate, ceux qu’on appelle les Old Bulls (les vieux taureaux). Je relève à cette occasion que 7 des 19 présidents de Committees à la Chambre des Représentants ont plus de soixante-dix ans. Le représentant (noir) de New York, Charlie Rangell, fête par exemple sa 51ème année au Congrès.

Tout ceci montre clairement qu’il va falloir mener une politique bipartisane. D’ailleurs, dès le lendemain de l’élection, le Président Bush d’une part, Madame Pelosi de l’autre ont fait des gestes et tenu des propos qui montraient une volonté de faire une politique bipartisane. C’est nécessaire si on veut éviter que le système ne se bloque complètement. Le test sera la politique budgétaire. Le point de savoir si les Démocrates réussiront à imposer une discipline budgétaire – qui a fait grand défaut à l’administration républicaine durant ces six dernières années – est ouvert. Les Démocrates seront modérés parce qu’ils ne veulent pas pouvoir être accusés, dans la campagne présidentielle en 2008, d’avoir fait obstruction au système et à l’agenda législatif du Président, ce qui se retournerait contre eux.
Je pense que tout ceci pousse vers une certaine modération.

L’atmosphère, de toute façon, sera toxique, n’en doutez pas une seule seconde, pour une raison notamment, c’est que l’Irak domine complètement la vie politique américaine en ce moment, et que cela va continuer dans les années qui viennent. Une grande partie des Démocrates qui reviennent dans les présidences de commissions ont voté en faveur de l’entrée en guerre en Irak en 2002. Il va donc leur falloir expliquer aujourd’hui que, s’ils l’ont fait, c’est qu’on les a trompés, que leur bonne foi a été surprise. Ils vont chercher à retrouver une certaine virginité en multipliant les commissions d’enquête sur les agissements de l’Administration, sur la faillite du Renseignement, sur les mensonges du Président, etc. Cette atmosphère inquisitoriale va peser terriblement pendant deux ans sur le Congrès.

Allons-nous vers une nouvelle politique irakienne ?
Monsieur Frachon a mentionné tout à l’heure les études du fameux Irak Study Group que président Monsieur Baker et Monsieur Hamilton. Nous en connaîtrons les conclusions le 6 décembre (1). Il ne faut pas en attendre des miracles, mais plutôt la volonté de préparer l’opinion a un retrait graduel des forces américaines en Irak tout en essayant d’obtenir un certain degré de stabilité, en marchant sur la corde raide.

Tout ceci va peser, comme pèse beaucoup la démission – ou le renvoi – de Monsieur Rumsfeld, le Secrétaire à la Défense, première victime de l’élection Mid-term puisqu’il a été remercié par le Président des Etats-Unis dès le lendemain. Il est remplacé par Bob Gates, un personnage beaucoup plus proche de Bush père et de Jim Baker, Colin Powell, Brent Scowcroft, toute cette équipe de Républicains modérés très hostiles aux néo-conservateurs et très réservés depuis l’origine sur l’aventure irakienne.

Mais il subsiste un « point dur » que personne n’a mentionné : le Vice-président Cheney, le personnage le plus puissant du système, qui exerce une grande influence sur le Président Bush, a déjà annoncé la couleur de la façon la plus claire en expliquant qu’il n’était pas question de changer de politique. Il continue de contrôler le système et de verrouiller notamment le Conseil National de Sécurité. Jamais un Vice-Président n’a exercé un tel pouvoir dans l’histoire des Etats-Unis. Il serait donc illusoire de penser que l’affaire irakienne va se dénouer très rapidement dans les semaines ou dans les mois qui viennent.

Je voudrais développer un second point :
Nous venons d’assister à un temps fort de la politique américaine, mais ce changement de majorité au Congrès entraînant une coexistence entre un exécutif républicain et un législatif à majorité démocrate n’est pas une révolution en soi, c’est un simple moment dans la vie politique américaine, comme il en arrive régulièrement, qui donne assez peu d’indications précises sur l’évolution de la société américaine. S’il y a eu une lame de fond électorale, ce n’était pas une lame de fond systémique mais plutôt un spasme de la politique américaine. Il faut en prendre la mesure et relativiser ces résultats. Il faut le faire d’autant plus que nous sommes en France et que les Français adorent détester Monsieur Bush et entretenir quantité d’illusions sur le parti démocrate qu’ils estiment plus proche des Européens.

En 1994 s’était produite une vraie révolution dans la vie politique américaine avec l’arrivée au Congrès de la majorité républicaine emmenée par Newt Gingrich avec son Contract for America. Ils avaient une vraie plateforme, un vrai programme, ils avaient des vraies mesures législatives à proposer et ils avaient avec N. Gingrich, devenu Speaker de la Chambre, un vrai leader charismatique. Conséquences : douze ans de domination et un agenda législatif important. Les Démocrates n’ont aujourd’hui rien de tel. Sans programme unifié ni leader incontesté, ils forment une espèce de coalition arc-en-ciel dans laquelle se retrouvent des conservateurs et des progressistes. En fait, leur arrivée à la majorité est fortuite car nous ne venons pas d’assister à une victoire des Démocrates mais à une énorme défaite des Républicains et à un rejet massif du Président Bush, de son style, de sa personnalité, de sa politique, singulièrement de sa politique en Irak. C’est aussi le rejet d’une majorité républicaine au Congrès qui n’a pas tenu toutes ses promesses, qui a sombré dans un certain nombre de scandales, notamment des scandales d’argent et de mœurs, très largement réprouvés par une grande partie des électeurs américains. C’est aussi la sanction de ces scandales. Dans les exit polls, les sondages d’opinion réalisés à la sortie des urnes, je relève que 73% des votants ont reconnu que l’Irak était le facteur dominant dans le vote qu’ils venaient d’émettre, 60% ont déclaré vouloir sanctionner la corruption des politiciens et 60% ont également déclaré, ce qui est rare, que leur vote avait été influencé par un sujet national (l’Irak) et non par des sujets locaux, ce qui est d’habitude la règle. Ceci est très atypique : les élections se sont jouées cette fois-ci sur un problème de politique étrangère, celui de la guerre en Irak, ce qui est tout à fait exceptionnel pour une élection américaine, les élections américaines étant généralement une mosaïque d’élections locales ne portant pas sur la politique étrangère.

Il est assez courant aux Etats-Unis que le Président ait à gouverner avec un Congrès de la couleur opposée. La presse française a beaucoup parlé de cohabitation à l’occasion des résultats de cette élection. C’est absurde. La cohabitation telle que nous la connaissons signifie un exécutif partagé entre deux partis opposés. Aux Etats-Unis, il s’agit d’une coexistence entre un législatif d’une couleur et un exécutif d’une autre, ce qui est complètement différent, d’autant plus que, dans un régime présidentiel, ceci arrive assez régulièrement. Je vous rappelle que le Président Clinton, a eu à compter, pendant six des huit années qu’il a passées à la Maison Blanche, avec un Congrès à majorité républicaine. C’est donc une pratique assez courante, c’est l’expression même du système de Checks and balances des institutions américaines qui devrait rassurer les plus inquiets.

Ceci donne des éléments intéressants sur l’évolution du corps politique américain mais des éléments plus difficiles à déchiffrer sur l’évolution du corps social.

Qu’observe-t-on sur l’évolution du corps politique ?
On voit que l’électorat reste profondément divisé. Encore une fois, cette polarisation en deux blocs opposés de la vie politique américaine est extrêmement forte. Je ne me souviens pas avoir assisté à quoi que ce soit de semblable, en tout cas pas depuis les dernières année Nixon, à l’époque du Watergate et des gens beaucoup plus âgés que moi me disent qu’on n’a vu une telle polarisation qu’à l’époque du New Deal dans les années trente. L’Amérique est coupée en deux, par Bush, les néo-conservateurs, la politique de l’administration et par la guerre d’Irak. Ce n’est pas nouveau : sous Clinton elle était déjà coupée en deux, M. Clinton et son épouse étant viscéralement rejetés par une grande partie des électeurs républicains qui les détestaient. Il y avait un début de polarisation à cette époque, qui s’est accentuée sous le second mandat Clinton avec l’affaire Lewinski et l’impeachment, mais tout ceci s’est grandement aggravé et exacerbé sous Bush. Cela veut dire que les électeurs américains ont envie de se tourner vers les gens qui rassemblent plutôt que vers les gens qui polarisent. Il y a dans l’électorat une grande aspiration à plus de modération dans la vie politique. D’abord, comme partout, c’est le centre qui fait la différence. Aux Etats-Unis, environ 20% de l’électorat américain, le Swing vote, passent d’un côté ou de l’autre et se trouvent évidemment dans le centre du spectre politique. Prenez l’exemple du succès de M. Schwarzenegger : l’histoire de cet acteur devenu le gouverneur de Californie est typiquement américaine. Le gouverneur Schwarzenegger, un Républicain modéré, a remonté une pente qui paraissait défavorable pour se faire réélire. Si l’atmosphère est aussi toxique que je le crains dans les années 2006 à 2008, peut-être les Américains se tourneront-ils encore plus vers la modération à l’occasion de l’élection présidentielle prochaine. Je ne serais pas surpris que ce climat favorise des candidats modérés à la prochaine élection présidentielle. Cela veut dire plutôt le sénateur Mc Cain ou le gouverneur Romney du côté républicain qu’un Bill Frist par exemple et, du côté démocrate, à peu près tout sauf Hillary Clinton, une personnalité qui divise beaucoup plus qu’elle ne rassemble. Il est possible qu’il y ait des candidats de tiers partis comme on en a déjà vus. M. Bloomberg, l’actuel maire de New York ou M. Giuliani son prédécesseur pourraient ainsi être tentés de se présenter, et avoir un réel succès.

J’observe également dans les dernières élections une certaine modification de la carte électorale par rapport à 2004. A la réélection de M. Bush, ces cartes comportaient énormément de rouge et très peu de bleu. Le bleu (démocrate) était concentré dans les grandes agglomérations et sur les côtes. J’observe que les Républicains restent très fermement au contrôle dans le Sud profond, très conservateur, mais que, par contre, ils ont été pratiquement éliminés partout dans le Nord-Est. Ils ont enregistré des gains très importants dans le Middle West et dans ce qu’on appelle la Sun Belt, les Etats du Sud (Texas, Arizona, Colorado), où la majorité a basculé. Dans la vallée du Mississippi (l’épine dorsale des Etats-Unis : dix Etats longent le Mississippi du Nord au Sud), les Démocrates ont gagné cinq des six sièges sortants qui étaient mis aux voix.

On observe donc une certaine modification de la carte électorale et un grand désenchantement à l’égard de la vie politique, que tous les électeurs ont exprimé sous une forme ou sous une autre.

Ces élections recèlent malheureusement moins d’enseignements sur la société américaine. Celle-ci change très vite, et ceci va commencer à impacter assez fort les élections américaines. Par exemple, c’est en 2005 que les Etats-Unis sont devenus pour la première fois un pays à majorité non protestante. En 2006, on observe que l’université de Californie a admis plus d’étudiants asiatiques que de blancs. Ce sont les grands tournants dans l’évolution de la société américaine. Il y a aujourd’hui 300 millions d’Américains et les Hispaniques sont en train de devenir une fraction majoritaire de la société. C’est d’autant plus intéressant que les Hispaniques sont catholiques mais ne sont pas très conservateurs. Cette fois-ci, dans l’élection Mid-term, 73% d’Hispaniques ont voté pour les Démocrates, alors qu’en 2004 comme en 2000 ils s’étaient prononcés en majorité en faveur de M. Bush.
On a observé également un discret glissement dans le sens d’un éloignement des positions conservatrices les plus traditionnelles. Avec ces élections ont eu lieu au niveau local deux cents référendums et initiatives législatives qui ont vu quelques victoires pour la gauche – une augmentation du salaire minimum, par exemple, a été votée dans sept Etats – et quelques défaites pour la droite, notamment sur les mariages homosexuels, devenus – prenant la relève du problème de l’avortement – un test très classique. Le mariage homosexuel a été rejeté par référendum dans sept Etats, qui s’ajoutent ainsi aux vingt qui l’avaient déjà rejeté. Tout ceci montre un certain glissement qui s’éloigne des positions les plus conservatrices au même titre qu’on observe un certain essoufflement des chrétiens évangélistes puisqu’il semble que cette fois-ci un tiers d’entre eux (contre un sur cinq en 2004) aient voté pour les Démocrates.

Je conclurai que la vague conservatrice qui a déferlé sur les Etats-Unis depuis les années 80 ne reflue pas encore vraiment mais on commence à voir quelques premiers signes d’un léger recul. D’autre part, les Démocrates n’auront pas trop de deux années d’ici 2008 pour se refaire une santé, si j’ose dire – tant il est vrai qu’il ne suffit pas de gagner les élections pour être en bonne santé – et pour trouver un vrai nouveau souffle, un vrai programme – ou, à tout le moins, une plateforme rassembleuse – et le vrai chef ou le vrai candidat qu’ils n’ont pas encore aujourd’hui.

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1)Ce colloque s’est tenu le 4 décembre 2006, deux jours avant la remise des conclusions de la commission Baker-Hamilton.

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